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Accueil Social, économie et politique Une baisse du chômage très contestable

Une baisse du chômage très contestable

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Le chômage a baissé en novembre pour le huitième mois consécutif : 28.200 demandeurs d'emploi en moins, plus de 158.000 depuis le printemps. Son taux s'établit désormais à 9,6% de la population active contre 10,2% en avril 2005, selon les chiffres du ministère du Travail.

Le nombre de chômeurs (officiels, de catégorie 1) s'élève à 2.329.900 personnes contre 2.442.900 en novembre dernier, soit une baisse de 1,2% sur le mois et de 4,6% sur l'année.
Rappelons en passant que 42% des demandeurs d'emploi ne sont pas indemnisés, et que le nombre d'allocataires du RMI a augmenté de 6,2% sur un an en France métropolitaine (+5,2% officiellement, avec les DOM). Rappelons qu'aujourd'hui plus de 70% des embauches se font en contrat précaire.
Et cette "amélioration" concernerait toutes les catégories de chômeurs (euh... de catégorie 1). Au sens du BIT, le taux de chômage s'établit donc à 22,8% pour les moins de 25 ans, à 8,6% pour les actifs âgés de 25 à 49 ans et à 6,8% pour les actifs de 50 ans et plus.

L'INSEE, optimiste, prévoit que cette baisse devrait se poursuivre et s'amplifier pour atteindre 9,2% de la population active à la mi-2006. L'Institut estime d'ores et déjà que les créations d'emplois dans le secteur privé ont redémarré en 2005 - tirées par le "dynamisme" du secteur de la construction ! - et table sur plus de 30.000 emplois nouveaux au cours du premier semestre prochain ! Quand on songe aux 566.000 créations nettes de l'an 2000, puis au 73.000 emplois détruits en 2003, il est facile de s'extasier sur les 50.000 créations nettes de cette année...

Pourtant moult économistes (et même l'INSEE !), syndicats et responsables politiques se divisent sur les raisons de la baisse. Le traitement statistique du chômage est de plus en plus montré du doigt. Et ce mois-ci, les chiffres des sorties de l'ANPE, qui ont été stables en données brutes par rapport à octobre, ne peuvent expliquer ces résultats.

En novembre, les radiations ont représenté près de 50% des motifs de sorties de l'ANPE

Les sorties pour reprise d'emploi déclarée sont quasi-stables, témoignant du peu de dynamisme du marché de l'emploi, et les entrées en stage ont un peu diminué (40.886, contre 43.110 en octobre).

Si le nombre de radiations administratives - ou absences à convocation - a aussi diminué (33.122 contre 37.552 en octobre), il n'en reste pas moins d'un niveau élevé (8,2% des motifs de sorties). Et les absences au contrôle - pas de déclaration de situation - ont, elles, explosé (167.943 contre 151.537, soit 41,6% des motifs de sortie) : on en recense 15,7% de plus qu'il y a un an ! Explication : pourquoi pointer quand on n'a plus droit à rien, sauf, peut-être, au RMI ?
Avec l'accélération des convocations, puisqu'elles seront mensuelles dès le 1er janvier, les radiations administratives vont s'accroître mécaniquement. Et avec le nouvel accord Unedic, quelque 180.000 nouvelles personnes (selon le SNU et la CGT) seront exclues de l'assurance chômage, et le durcissement de l'accès aux droits jumelé à la précarisation de l'emploi vont nourrir sans difficulté les absences au contrôle et le bataillon des RMIstes. De quoi, effectivement, maintenir de bons chiffres en 2006 !

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Mis à jour ( Vendredi, 30 Décembre 2005 02:10 )  

Commentaires 

 
0 # superuser 2005-12-30 01:46 La baisse engagée du chômage devrait se poursuivre. Mais pour que tous les chômeurs en profitent, elle devra être soutenue par une politique publique volontariste.

130.000 demandeurs d’emploi de moins depuis fin mars 2005, comment ne pas s’en réjouir ? Mais, dans le même temps, on observe seulement 29.000 créations nettes d’emplois dans le secteur concurrentiel. Comment ne pas s’inquiéter de cet écart ? Le soupçon naît irrésistiblemen t. Le chômage diminuerait alors que l’emploi ne progresse quasiment pas ? Magouille ? Faux-semblant ? Non. Le retour des emplois aidés et l’effet du papy-boom ont joué un rôle essentiel dans cette baisse du chômage. Deux phénomènes qui laissent présager, pour les années à venir, la poursuite de ce mouvement.

L’art de jouer avec les chiffres du chômage est presque aussi vieux que les statistiques sur les demandeurs d’emploi. Aussi est-il naturel – et les associations de chômeurs ne s’en privent pas – de soupçonner que l’amélioration annoncée n’est qu’apparente. Il suffit par exemple de radier davantage de demandeurs d’emploi, suite à des non-réponses aux convocations ou à des demandes d’information. Mais, depuis mars dernier – date du début de la baisse du nombre de demandeurs d’emploi constatée –, 251.000 radiations administratives ont été effectuées, contre 250.000 sur la même période de l’année précédente (1). On doit donc écarter cette explication.
Une autre façon d’embellir la réalité consiste à transférer certains demandeurs d’emploi de la catégorie 1 (ceux qui cherchent un emploi à durée indéterminée) vers d’autres catégories moins visibles : demandeurs d’emploi à durée déterminée, ou non disponibles immédiatement, ou déjà occupés plus de 78 heures. Or les demandeurs d’emploi, toutes catégories confondues (2), ont vu eux aussi leur nombre se réduire de 109.000 personnes, passant de 3,89 millions en mars à 3,78 en octobre.

La baisse du chômage est d’ailleurs confirmée par l’enquête trimestrielle sur l’emploi effectuée par l’INSEE, qui s’appuie sur la définition que donne le Bureau international du travail (BIT) pour déterminer qui est chômeur (3). Fin octobre, on comptabilisait 2,67 millions de chômeurs, contre 2,78 sept mois auparavant. Si le nombre de demandeurs d’emploi a diminué, ce n’est donc pas un artifice, c’est pour de vrai, comme disent les enfants. Cette dynamique va se poursuivre. Elle devra cependant être accompagnée d’une vigoureuse politique publique si l’on veut que l’amélioration de l’emploi ne laisse pas de côté une partie des chômeurs, qui continueraient à s’enliser dans l’exclusion.

Denis Clerc pour Alternatives Economiques.

(1) Il s’agit donc des radiations opérées entre fin mars et fin octobre 2005, car, à la date de rédaction de cet article, les derniers chiffres connus étaient ceux de fin octobre 2005.
(2) A l’exception toutefois de ceux qui ont un emploi et en recherchent un autre (catégories 4 et 5). Les chiffres sont donnés corrigés des variations saisonnières.
(3) Cette définition écarte à la fois les demandeurs d’emploi n’effectuant pas de recherche effective d’emploi et ceux qui travaillent en activité réduite tout en étant demandeur d’emploi.

Dans le même dossier :
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Retour des emplois aidés et nombreux départs en retraite expliquent, pour une bonne part, la baisse du chômage enregistrée ces derniers mois.
• L’avenir de l’emploi
Le marché de l’emploi va être profondément chamboulé dans les dix prochaines années par l’évolution de la structure des activités et par les effets du papy-boom.
• Le marché ne peut pas tout
Les politiques publiques ont encore un rôle à jouer pour accélérer la baisse du chômage et contrer les phénomènes d’exclusion.
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0 # Oliviegntchik 2005-12-30 02:39 salut superuser :)

d'ou vient le fait que je n'ai même plus envie de commenter ces chiffres mensuels dont la signification m'echappe.

Tu pourrais nous rechercher les recents chiffres allemands et la remise en cause des principales mesures Hartz.Un bilan des courses tout a fait désolant au regard des résultats tant sur" la'ctivation" du marché du travail que sur le recours aux entreprises privées qui montrent ses limites.

constat sur l'evolution de l'emploi salarié : baisse de l'emploi industriel, +0.2 % services. Les milliers de creations d'emploi que devaient apporter le CNE ne sont visiblement pas la. sur 3 mois, l'effet creation d'emploi tant vanté aurait du au moins se faire sentir.
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0 # superuser 2005-12-30 02:12
Le ministre de l'Emploi et de la Cohésion sociale Jean-Louis Borloo s'est félicité jeudi de la "baisse continue du chômage depuis huit mois".

M. Borloo réagissait à la baisse de 1,2% du nombre de demandeurs d'emploi enregistrée au mois de novembre.

L'année 2005 a été "marquée par une baisse continue du chômage depuis huit mois, confirmant une tendance positive et durable pour le marché de l'emploi", se félicite le ministre dans un communiqué. Elle a vu la "montée en puissance du plan de cohésion sociale" et le lancement du "plan d'urgence pour l'emploi", rappelle-t-il.

En 2005, "les entrées en contrat initiative emploi (CIE)" ont connu dans le secteur marchand "un rythme soutenu, avec 10.765 entrées en novembre 2005 contre 6.922 en novembre 2004", souligne M. Borloo. Dans le secteur non marchand, près de 150.000 contrats d'avenir et contrats d'accompagnement vers l'emploi ont été signés.
Par ailleurs, près de 11% des embauches dans les entreprises de moins de 20 salariés se font désormais sous forme de Contrat "nouvelles embauches", créé en août dernier sous l'impulsion du Premier ministre Dominique de Villepin. Plus de 220.000 CNE ont été signés depuis le mois d'août.
Près de 120.000 CIVIS (contrat d'insertion dans la vie sociale) avaient également été signés fin décembre.
Les contrats d'apprentissage sont aussi en "nette progression" selon Jean-Louis Borloo : "213.000 contrats ont été signés depuis le début de l'année, ce qui représente 14.000 contrats de plus sur un an dont plus de 8.000 depuis septembre".
Le secteur de la construction a également été "particulièremen t dynamique", "avec 400.000 logements mis en chantier", soit un niveau "jamais connu depuis 1980". Cela a permis selon le ministre la création nette de 30.000 emplois en 2005.

"L'accélération du plan de cohésion sociale se poursuivra au cours des prochains mois", affirme M. Borloo. Le projet de loi pour l'égalité des chances sera également présenté en conseil des ministres "dans les prochaines semaines".

(Source : Le Nouvel Obs)

…/…


150.000 contrats d'avenir et CAE + 220.000 CNE + 120.000 CIVIS + 213.000 contrats d'apprentissage + 30.000 emplois dans le secteur de la construction… Pour un valenciennois, Jean-Louis Borloo, il est pas un peu "marseillais" ????????
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0 # superuser 2005-12-30 13:43
Pour le nouveau président de la CFE-CGC Bernard Van Craeynest, interrogé ce matin sur RMC Info, la baisse du chômage enregistrée en novembre s'explique par "la formidable pression" mise sur les agents de l'ANPE alors que l'emploi marchand peine toujours à décoller.

"Je m'en réjouis, c'est une inflexion qui va dans le bon sens". "Cela dit, quand on analyse un peu finement depuis le mois de juin, depuis l'entrée en action du gouvernement de M. de Villepin, on s'aperçoit qu'il y a une formidable pression qui est exercée sur l'ensemble du service public de l'emploi, que ce soit l'ANPE, les Assedic ou les missions locales", notamment pour proposer aux chômeurs des "formations" ou des actions "d'insertion". "Cela leur permet certes de renforcer leurs compétences (…). Mais globalement, avec un taux de croissance de 1,5%, il est bien évident que là où le bât blesse c'est que nous n'avons pas véritablement de relance de l'économie, et donc ces emplois ne correspondent pas à des créations dans l'économie marchande".

Le nouveau président de la CFE-CGC (qui a signé le nouvel accord Unedic) a par ailleurs annoncé qu'il rencontrerait la présidente du Medef "dans les jours qui viennent".
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0 # superuser 2005-12-31 10:38
L'association de défense des droits des chômeurs AC! (Agir ensemble contre le chômage) dénonce un contrôle de plus en plus "judiciarisé" des chômeurs, et prévient qu'elle "accompagnera" les chômeurs victimes de radiations abusives des listes de l'ANPE.

Selon AC!, le "suivi mensuel" des demandeurs d'emploi aboutit parfois à des "atteintes aux libertés individuelles et à la vie privée", en rappelant que "le travail forcé est interdit par la convention 105 du 25 juin 1957".

"Nous accompagnerons chaque chômeur victime d'une procédure de radiation", indique l'association. "Concernant toute radiation, suppression ou diminution des indemnités ayant conduit à un acte de désespoir : nous porterons systématiquemen t plainte contre les agents de l'ANPE et/ou toute personne ayant autorité en la matière".
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0 # superuser 2005-12-31 14:25
A lire sur notre FORUM des témoignages de radiations abusives.
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0 # superuser 2006-01-04 08:32 BERLIN (AP) - Le taux de chômage en Allemagne a augmenté en décembre passant à 11,1%, contre 10,9% pour le mois précédent, a annoncé mardi l'agence publique en charge de l'emploi.

Le nombre de personnes sans emploi a augmenté d'environ 75.000 pour atteindre 4,6 millions. Pour l'ensemble de l'année 2005, le taux de chômage moyen en Allemagne s'est établi à 11,7%, précise l'agence.

Le taux de chômage a traditionnellem ent tendance à augmenter en hiver en Allemagne en raison d'une baisse du nombre d'emplois dans certains secteurs, par exemple dans le bâtiment.
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0 # superuser 2006-01-04 09:07
Le nombre de chômeurs indemnisés a baissé de 5,8% en novembre 2005 par rapport à novembre 2004.

C'est ce qu'a indiqué lundi l'assurance-chômage (Unedic), précisant que fin novembre, le nombre de chômeurs indemnisés en France s'élevait à 2.520.000 dont 2.064.200 au titre de l'assurance-chômage.

L'Unedic comptabilise 142.700 bénéficiaires de formations (+ 8,8% en un an) et 57.200 pré-retraités (- 23,1% en un an).

Ceci porte à 2.719.900 le nombre total des allocataires des Assedic, toutes allocations confondues (- 1,0% en un mois, - 5,6% sur un an). En novembre 2004, le nombre de ces allocataires s'élevait à 2.881.400.

(Source : France 2)
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0 # superuser 2006-01-07 23:19 LES FRANÇAIS SCEPTIQUES SUR LA BAISSE DU CHÔMAGE

Un Français sur deux ne croit pas à la réalité de la baisse du chômage, dont la décrue statistique est continue depuis huit mois en France, selon un sondage IFOP pour le Journal du Dimanche.

Au total, 52% des personnes interrogées pensent que la baisse du chômage ne va pas se poursuivre durablement.

Elles sont en outre 46% à estimer que la baisse du taux de chômage est due à "l'augmentation du nombre de personnes radiées administrativem ent des listes de l'ANPE".

(…) Pour 24% des personnes interrogées, la diminution du chômage est due au "développement dans le secteur public et les associations des contrats aidés : contrats d'avenir et d'accompagnement vers l'emploi notamment". Pour 21%, elle s'explique par les "départs à la retraite de la génération du papy-boom" et pour 8% "par le dynamisme de l'économie et la création d'emplois dans les entreprises privées".

Le sondage a été réalisé par téléphone les 5 et 6 janvier selon la méthode des quotas auprès de 1.004 personnes, constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

(Source : Reuters)
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