Le nombre de chômeurs (officiels, de catégorie 1) s'élève à 2.329.900 personnes contre 2.442.900 en novembre dernier, soit une baisse de 1,2% sur le mois et de 4,6% sur l'année.
Rappelons en passant que 42% des demandeurs d'emploi ne sont pas indemnisés, et que le nombre d'allocataires du RMI a augmenté de 6,2% sur un an en France métropolitaine (+5,2% officiellement, avec les DOM). Rappelons qu'aujourd'hui plus de 70% des embauches se font en contrat précaire.
Et cette "amélioration" concernerait toutes les catégories de chômeurs (euh... de catégorie 1). Au sens du BIT, le taux de chômage s'établit donc à 22,8% pour les moins de 25 ans, à 8,6% pour les actifs âgés de 25 à 49 ans et à 6,8% pour les actifs de 50 ans et plus.
L'INSEE, optimiste, prévoit que cette baisse devrait se poursuivre et s'amplifier pour atteindre 9,2% de la population active à la mi-2006. L'Institut estime d'ores et déjà que les créations d'emplois dans le secteur privé ont redémarré en 2005 - tirées par le "dynamisme" du secteur de la construction ! - et table sur plus de 30.000 emplois nouveaux au cours du premier semestre prochain ! Quand on songe aux 566.000 créations nettes de l'an 2000, puis au 73.000 emplois détruits en 2003, il est facile de s'extasier sur les 50.000 créations nettes de cette année...
Pourtant moult économistes (et même l'INSEE !), syndicats et responsables politiques se divisent sur les raisons de la baisse. Le traitement statistique du chômage est de plus en plus montré du doigt. Et ce mois-ci, les chiffres des sorties de l'ANPE, qui ont été stables en données brutes par rapport à octobre, ne peuvent expliquer ces résultats.
En novembre, les radiations ont représenté près de 50% des motifs de sorties de l'ANPE
Les sorties pour reprise d'emploi déclarée sont quasi-stables, témoignant du peu de dynamisme du marché de l'emploi, et les entrées en stage ont un peu diminué (40.886, contre 43.110 en octobre).
Si le nombre de radiations administratives - ou absences à convocation - a aussi diminué (33.122 contre 37.552 en octobre), il n'en reste pas moins d'un niveau élevé (8,2% des motifs de sorties). Et les absences au contrôle - pas de déclaration de situation - ont, elles, explosé (167.943 contre 151.537, soit 41,6% des motifs de sortie) : on en recense 15,7% de plus qu'il y a un an ! Explication : pourquoi pointer quand on n'a plus droit à rien, sauf, peut-être, au RMI ?
Avec l'accélération des convocations, puisqu'elles seront mensuelles dès le 1er janvier, les radiations administratives vont s'accroître mécaniquement. Et avec le nouvel accord Unedic, quelque 180.000 nouvelles personnes (selon le SNU et la CGT) seront exclues de l'assurance chômage, et le durcissement de l'accès aux droits jumelé à la précarisation de l'emploi vont nourrir sans difficulté les absences au contrôle et le bataillon des RMIstes. De quoi, effectivement, maintenir de bons chiffres en 2006 !
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