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Accueil Social, économie et politique De Robien appelle les anti-CPE à "penser aux chômeurs" !

De Robien appelle les anti-CPE à "penser aux chômeurs" !

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Ce matin, sur Europe 1, le ministre UDF de l'Education nationale Gilles de Robien a appelé les étudiants qui manifestent contre le Contrat Première Embauche à "penser à ceux qui sont au chômage"... Comme si, lui, il y pensait ?

"Vous avez le droit de manifester", leur a-t-il lancé en ajoutant : "Pensez à ceux qui sont au chômage. Parce que les étudiants, ce n'est pas pour eux (le CPE, ou le chômage ?), ce sera dans deux ou trois ou quatre ans". Une si mauvaise expression orale, comprise au premier degré, semble plutôt leur dire "ne vous en faites pas, l'ANPE c'est pour bientôt". Ou alors qu'ils n'ont aucune raison de protester, les étudiants… qu'ils poursuivent leur scolarité sagement sans se préoccuper de leur avenir (on s'en occupe pour vous) !

Rabachant la propagande gouvernementale qui stipule que le CPE est "un remède" au chômage des jeunes et qu'il va créer des emplois, M. de Robien a fait valoir que "le CPE permet à l'entreprise d'avoir moins d'hésitation à embaucher". Revenant sur les couleuvres de son premier ministre, il a assuré que "la discussion est ouverte" et que si le texte de loi est "voté dans les grandes lignes, il existe une marge de manœuvre qui permet des négociations sur les garanties à apporter dans la période initiale".

M. de Robien, dont le bagout maladroit et le positivisme mensonger font penser à son collègue Borloo, a également affirmé que les chiffres de la création d'emplois en 2005 permettaient de conclure que "l'économie française est repartie". "Nous le savons depuis hier, 142.500 emplois de plus ont été créés", a-t-il dit en reprenant les chiffres de l'ACOSS (Agence centrale des Organismes de Sécurité sociale) publiés par Le Parisien. Sont-ce encore des "intentions d'embauche" ? Le ministre a précisé que 96.500 de ces emplois concernaient le secteur marchand. C'est magique ! On y croit ! Pourtant, dans sa dernière «Enquête sur l'Emploi 2005», l'INSEE avait recensé 137.000 créations nettes (privé et public confondus), mis l'accent sur la progression des emplois à temps partiel (17,2% des salariés actuels), et souligné que le taux d'emploi continue de se dégrader. Quant à l'impact du CNE, il reste non mesuré.

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Mis à jour ( Jeudi, 16 Mars 2006 18:18 )  

Commentaires 

 
0 # superuser 2006-03-16 20:24
Raymond Barre, l'ancien Premier ministre qui martèle en toute occasion que les Français vivent au dessus de leurs moyens, a affirmé dans une interview au Parisien/Aujourd'hui en France à paraître vendredi que le Contrat Première Embauche était un "contrat utile" et que "pour utiliser un argument simple : c'est le CPE ou l'ANPE".

Selon M. Barre, le CPE "peut réduire la réticence des chefs d'entreprises, petites ou moyennes, à embaucher des jeunes de moins de 26 ans et peu qualifiés en dépit des difficultés de licenciement". "Il offre aux jeunes une chance de trouver un emploi de deux années, ce qui est meilleur qu'un CDD" (contrat à durée déterminée), a-t-il ajouté.

"N'exagérons pas les défilés et les manifestations actuelles d'étudiants et de lycéens. Ce n'est pas la révolution", a également affirmé M. Barre. Selon lui, "le gouvernement doit faire face avec sang-froid à (ces) manifestations orchestrées et manipulées (…) Elles finiront par s'essouffler", a-t-il également soutenu.

De nombreuses manifestations en France ont réuni de 247.500 personnes, selon la police, à 500.000, selon les organisateurs. D'autres sont prévues pour samedi, rassemblant cette fois, en plus des lycéens et étudiants, également les syndicats et salariés.
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0 # superuser 2006-03-17 13:35
Les "jeunes des banlieues n'ont pas peur du CPE" car ils "en ont assez de la précarité", a déclaré le ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances Azouz Begag en redisant qu'il faut "donner une chance" au contrat première embauche, dans une tribune publiée vendredi dans Libération.

"Depuis plusieurs jours, je rencontre ces jeunes dans les cités et ils ont le sentiment qu'on se trompe de révolte : eux, la précarité ils y sont, et jusqu'au cou, depuis des années. La rouille sociale, ils connaissent", écrit le ministre. "Il faut le dire, poursuit-il, les réponses du gouvernement à la grave crise des banlieues ont pour objectif de rétablir l'égalité des chances dans ces territoires défavorisés".
"Dans ces quartiers comme ailleurs en France, l'urgence c'est l'emploi. Les jeunes des banlieues n'ont pas peur du contrat première embauche parce qu'ils ont en assez de la précarité". Ils "se disent que le CPE est un levier supplémentaire, un outil pour faire baisser le chômage qui les frappe plus que d'autres", ajoute le ministre.

Pour sûr, en voilà un qui profite de ses origines pour parler au nom des "jeunes de banlieues" et tenter de leur distiller la propagande de son gouvernement. Répondre à la précarité par de la précarité, à travers la logique misérabiliste du "c'est mieux que rien" (ou "le CPE, ou l'ANPE" prôné par Raymond Barre)… quel bel avenir !
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0 # superuser 2006-03-17 18:44 Avec le Contrat première embauche, qu'ils jugent "à côté de la plaque", des jeunes rencontrés avant un entretien d'embauche à Aulnay-sous-Bois craignent que ne reviennent les violences en banlieue, quatre mois et demi après la révolte de la jeunesse des cités.

Loin de l'ambiance des manifestations étudiantes et lycéennes, ils étaient une trentaine à passer vendredi un entretien d'embauche pour un poste d'agent commercial à la SNCF, à la Maison de l'entreprise et de l'emploi à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Parmi eux, Karim, 20 ans, tiré à quatre épingles, chaussures de cuir blanc, veste noire impeccable, passe des coups de fils pour trouver un appartement "à moins de 500 euros, pas facile". "C'est pas honnête de dire que le CPE est un CDI alors que cela va étendre la précarité. Au moins, avec l'intérim, c'est plus clair, on ne s'attend à rien", s'indigne le jeune homme, qui travaille comme agent d'entretien intérimaire dans une centrale nucléaire et vit d'emplois précaires depuis deux ans après avoir raté un BEP. Il est persuadé qu'on "gache l'avenir des jeunes en leur mettant une pression de plus et un coup au moral" et que "ça motivera juste les jeunes qui travaillent bien à l'école à arrêter leurs études". Karim conclut, inquiet : "Le gouvernement est complètement à côté de la plaque, ça le rapprochera pas des jeunes et ça va ramener les violences".

Mamou, une vingtaine d'années, pense aussi que "le CPE n'est pas la mesure qui calmera les jeunes", et cette jeune femme, ex-agent de sûreté à Roissy, craint que ce soient "les tours qui brûlent après les voitures". Elle attend son tour pour l'entretien, papotant gentiment avec d'autres candidates au poste proposé par la SNCF et qui, comme elle, rêvent de CDI, "pour faire un enfant", "être indépendantes des parents", "acheter une voiture".

"Ce n'est qu'avec un CDI que le banquier devient gentil et que toutes les portes s'ouvrent", explique Sonia, qui a réussi un bac STT action commerciale, mais n'a pas trouvé d'entreprise ensuite pour poursuivre en BTS. "Avec un CDD ou un CPE, tu ne peux rien prévoir, ça motive pas!, ça va faire baisser le taux de natalité en France", poursuit la jeune femme qui ne comprend pas une période d'essai "aussi longue" et souhaiterait qu'elle soit limitée à "maximum six mois". Elle remarque "que même ceux qui ont un avenir tout tracé, qui ont fait Sciences-po, trouvent que le CPE est injuste et manifestent", "la preuve que ça met toute une génération en danger".

Priscilla, titulaire d'un Bac pro commerce, 23 ans, dit "soutenir" les étudiants, "qui ont plus le temps et sont plus organisés que nous pour manifester". Elle se déclare "certaine que le CPE ouvre une porte aux employeurs mais pas aux jeunes" et elle ajoute : "On n'a pas besoin d'un nouveau premier emploi. Nous, ça fait deux, trois ans qu'on travaille et qu'on survit".
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0 # superuser 2006-03-17 18:50 Ce sont trois étudiants de 20 ans, parmi les dizaines de milliers de manifestants anti-CPE à Paris. "Futurs bac+5", ils se sentent "privilégiés", mais ont l'impression qu'on leur fait "avaler un salami libéral, tranche par tranche" et que "la précarité s'installe comme une norme".

Timothée "ne vote jamais" "ou alors blanc". Cet étudiant en 3e année d'histoire à Paris IV-Sorbonne, fils de "gros agriculteurs" de l'Aisne, préfère manifester : "Ça a plus d'importance qu'un vote", juge-t-il. "Une fois, raconte-t-il, un gars en AG a fait une intervention sur le thème du salami libéral qu'on nous fait avaler tranche après tranche… Le CPE est une tranche de plus. Je me dis que c'est un truc d'ensemble qu'il faudrait freiner…".

Jefferson, petit blond aux yeux bleus, "ne fait pas toutes les manifs, parce que les lacrymos, ça fatigue à la longue…". Mais cet étudiant en Deug de cinéma-arts à Paris III, qui a voté "trois fois pour le PS" et "non" au referendum sur la constitution européenne, tient des discours enflammés aux AG de Paris V, appelant à "rendre la fessée au gouvernement". Il évoque sa "famille de diabétiques, à qui des consultations et des médicaments pourtant nécessaires ne sont plus remboursés" et enchaîne : "L'ultra-capitalisme, on sait vers quoi ça tend, le modèle américain, avec des gens très très riches et des gens très très pauvres… Quand on a un peu voyagé, on n'a pas forcément envie d'adopter ce modèle-là".

Inscrite à Paris IV-Sorbonne, en histoire, Anna est de toutes les manifestations et de toutes les AG. Sa mère, "Française, est fonctionnaire à la fac", son père, "Camerounais, employé au PS". Elle "vote pour la Ligue communiste révolutionnaire ". "On nous parle de sécurité, on nous envoie les CRS, mais la sécurité du travail, la sécurité de la santé sont très compromises", juge la jeune femme, qui ne voit aucun intérêt au CPE : "Avec les CDD, l'intérim, le travail à temps partiel qui se généralise, les entreprises avaient déjà tout un arsenal pour nous engager de façon assez précaire".

Interrogés séparément, les trois étudiants se sentent tous "privilégiés".
Mais Anna voit la "précarité s'installer comme une norme" et s'inquiète aussi pour son avenir personnel : "Personne ne nous attend dans le monde du travail. Avec mon bac+5 histoire, je n'intéresserai pas les entreprises".
Jefferson évoque des parents "cadres sup". "Mon père, immigré tunisien, s'en est très bien sorti comme consultant", relève-t-il. Mais les contrats précaires, je connais : j'ai nettoyé les WC dans les stations-services, compté des boulons à Leroy Merlin, vendu du jambon à Intermarché et, en parallèle, j'ai parfois décroché des contrats à 3.000 euros la journée dans le cinéma". "Le CPE, conclut-il, ça fait d'autant plus peur que je ne vois pas ce qui arrêterait l'Etat pour le proposer aux plus de 26 ans".
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0 # Yves 2006-03-17 14:10 … des CONS, disons-le !

Et voilà que le débat sur l'emploi des jeunes est accaparé par… des vieux briscards de la politique.

Et les Robien, Aubry, Barre… et pourquoi pas Giscard pendant qu'on y est.

Les jeunes, tout le monde en parle, personne ne les écoute !

Comme les chômeurs !
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0 # superuser 2006-03-22 00:45 Et le mot de la fin revient aux saltimbanques : Sharon Stone soutient les anti-CPE !

Les opposants au Contrat Première Embauche ont reçu lundi un soutien inattendu en la personne de l'actrice américaine Sharon Stone qui, de passage à Paris, a déclaré "comprendre tout à fait les raisons des manifestations" anti-CPE.

"La loi est clairement inadaptée (…) Les gens ont le droit de savoir pourquoi ils sont embauchés ou virés", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse organisée dans un grand hôtel parisien pour la promotion de son nouveau film, "Basic Instinct 2".

"Il n'est pas juste de se servir de la faiblesse" des gens qui sont au chômage, a ajouté l'actrice. "Même si je suis blonde ou peut-être parce que je suis blonde, je me bats pour ces choses évidentes".
"Je comprends tout à fait les raisons de ces manifestations", a déclaré Sharon Stone avant d'ajouter : "il faut que la paix et ceux qui veulent la paix s'expriment à travers les mots" et non par "la colère".

Le CPE est un contrat très controversé en France, proposé par le Premier ministre Dominique de Villepin. Destiné aux jeunes de moins de 26 ans, il est assorti d'une période probatoire de deux ans pendant laquelle l'employeur peut mettre fin au contrat sans avoir à justifier sa décision.
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0 # superuser 2006-03-24 17:42 Vous souvenez-vous de cette "jeune handicapée" "poussée d'un escalier par des anti-CPE" lors d'une occupation étudiante à Nanterre le 10 mars dernier ? La manipulation médiatique gouvernementale était à son comble, orchestrée par le ministre de l'Education nationale :

Voici des témoignages du fameux incident sur http://nipournicontre.blogspot.com

Pour la première fois, j’y étais. Au centre de l’évènement, au coeur de l’actualité, au bon moment, au bon endroit : sous la pluie, vendredi matin à Nanterre, devant le bâtiment de Droit. On attend sagement de voir si nos TD de 8h30 vont avoir lieu. Une vingtaine de jeunes étudiants forment une rangée en haut des escaliers, pour bloquer l’accès à la seule porte ouverte. On est une cinquantaine d’étudiants à attendre, pas tous pressés d’aller en cours.

A cette heure matinale, dans le froid, les plus agités fument des cigarettes en baillant vaguement. La pluie se met à tomber. Je me rapproche vers le bâtiment, pour m’abriter sous la partie couverte. Dans le groupe devant moi, une fille parle un peu plus haut que les autres, s’énerve toute seule et glisse sur une des premières marches de l’escalier qui en compte une dizaine. Devant une chute de bêtisier, certains ne peuvent s’empêcher de sourire d’un air moqueur, d’autres froncent les sourcils avec un regard anxieux. Je passe de l’un à l’autre en voyant les pompiers arriver 5 minutes après : peut-être cette jeune fille s’est-elle vraiment fait mal ?

Dix minutes plus tard, tout le monde a oublié l’évènement : il arrive finalement assez fréquemment qu’une personne chute dans un escalier, quelque part dans le monde. La journée se poursuit, sous la pluie, dans le calme. Une fois rentré chez moi, ma mère me dit : «Ils parlent de Nanterre à la radio, une fille handicapée a été poussée dans les escaliers, de Robien a parlé d’actes de violence intolérables etc.».

Je vais vérifier sur le Net et je n'en crois pas mes yeux : « Une jeune fille handicapée qui se rendait en cours a été repoussée dans des escaliers par des étudiants grévistes ce matin à l’université de Nanterre. Elle a du être emmenée par les pompiers à l’hôpital", a affirmé Gilles de Robien, "et je sais que les étudiants fautifs auraient été identifiés. Ceci est inqualifiable. »

Incroyable ! A la radio, la police appelle ceux qui auraient pu filmer la scène avec leur téléphone portable à les contacter. "Filmés sur des portables", c’est Londres, c’est les attentats, c’est le terrorisme, c’est les gros titres des journaux, la réprobation unanime, la communion dans la douleur etc etc. Des étudiants (barbus ? pas barbus ?) ont poussé une handicapée (comme celle des émeutes dans le bus incendié) dans des escaliers (comme la poussette dans le film ?).

Quelle magnifique scène ! Une handicapée dans son fauteuil, une atmosphère de révolte, des jeunes barbares qui la jettent dans les escaliers en riant. Bon, c’est vrai, personne ne l’a poussée, elle était debout et son handicap était invisible, les barbares étaient en majorité des jeunes filles calmes et bien élevées, il est absolument impossible d’identifier les «fautifs» en dehors de la pluie et des escaliers mais bon… la jeune fille a le poignet cassé.

Alors pour moi ce vendredi 10 mars a été une journée inoubliable ! Ce jour là j’ai été dépucelé de la réalité médiatique ! Une fille a glissé dans les escaliers, c’était ma première fois, c’était formidable.
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0 # superuser 2006-03-31 17:49 Le ministre aligne les coups bas contre les étudiants.

«Tricheur», «menteur», «magouilleur». Les étudiants de l'UNEF ne mâchent plus leurs mots et accusent le ministre de l'Education nationale de multiplier les coups bas. Dernier exemple en date : son injonction à faire rouvrir les lycées bloqués. Affichant son souci de ne pas laisser les lycéens rater leur année scolaire, Gilles de Robien avait conseillé mercredi aux recteurs d'académie de faire appel aux forces de police dès la première heure hier matin. Prudent, il avait donné sa consigne oralement.

Compliqué. Devant le tollé des syndicats d'enseignants, des chefs d'établissement et des parents d'élèves FCPE, l'attachée de presse du ministre téléphonait dans la soirée de mercredi aux journalistes pour «expliquer quelque chose de compliqué» : en résumé, Robien n'avait jamais invité les recteurs à faire appel à la police, mais laissait à chacun le soin de trouver la meilleure façon de faire. Quelques instants plus tard, dans un reportage diffusé au 20 heures de France 2, Robien, interrogé à la volée, glissait : «C'est une invention d'étudiants…» Culotté. Dans la matinée, le rectorat de Lille, préférant garder une trace écrite de la consigne ministérielle, l'avait retranscrite noir sur blanc : le ministre «vous invite à saisir directement les autorités de police et de gendarmerie pour obtenir les concours nécessaires à la levée des blocages». Des consignes manifestement contredites hier matin par Nicolas Sarkozy.

Ce zèle de Gilles de Robien n'est pas une première. Visitant la Sorbonne évacuée de ses occupants, mi-mars, le ministre, la mine affligée, avait caressé des livres anciens, brûlés selon lui par des occupants qu'il assimilait à des casseurs. Depuis plusieurs jours, l'UNEF tire aussi à boulets rouges sur le ministre. Le syndicat étudiant n'a pas avalé le chantage dont il a fait l'objet quelques jours avant les élections au Crous. Il avait officiellement demandé le report du scrutin, estimant que la mobilisation anti-CPE dans les universités allait compromettre le bon déroulement des votes. Le cabinet de Robien lui avait alors proposé ce deal : repousser les élections contre le déblocage des universités. «Nous avons refusé ce marchandage et fait le pari de la mobilisation», explique Bruno Julliard, président de l'Unef. Les élections ont eu lieu, avec un taux de participation de 4,4%. Grands vainqueurs, l'UNI (droite universitaire) et la FAGE (opposée au CPE et aux blocages des facs) sont les deux seules organisations qui répondent présent aux invitations du ministre. Pour l'UNEF, c'est une gifle sévère : en perdant sa majorité d'élus aux Crous, elle perd aussi ses subventions. «Robien a voulu tuer l'Unef», résume son président.

Cerbère. Toujours en verve hier, le ministre a appelé les étudiants opposés aux blocages à manifester. Pour les grévistes, la coupe est pleine. Mardi, le ministre avait estimé que les cortèges n'avaient rien d'«impressionnant ». Appliqué à décrédibiliser le mouvement étudiant, il apparaît comme l'infatigable cerbère du couple Villepin-Chirac. Drôle de rôle pour le seul ministre UDF du gouvernement.

(Source : Libération)
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