Désormais présidé par Annie Thomas (CFDT), le bureau de l'UNEDIC s'est réuni hier dans la joie et la bonne humeur.
Côté finances, le déficit cumulé s'élève à 13,452 milliards d'euros (+ 3,192 milliards en 2005) mais l'optimisme était de rigueur autour de la table, puisque les prévisions des analystes de l'assurance-chômage envisagent un déficit ramené à 5 milliards en 2008, et ce grâce à la baisse successive de 155.000 chômeurs en 2006, 183.000 en 2007 et 180.000 en 2008 ! Car, dans sa boule de cristal, l'Unedic a vu se dessiner l'ombre d'une croissance du PIB de 1,9% en 2006 et 2% en 2007 qui, forcément, stimulera les embauches et va générer la création nette de 143.000 emplois en 2006, 200.000 en 2007, et autant en 2008 !
Côté convention tripartite, le texte prévu par la loi du 18 janvier 2005 sur la Cohésion sociale - remanié à plusieurs reprises, puis repoussé pour cause de négociations sur la nouvelle convention de l'assurance-chômage - a été adopté à l'unanimité (seule la CGT s'est abstenue). Ce futur dispositif, qui devrait s'appliquer "dans les six mois", a pour objectif de simplifier les démarches des demandeurs d'emploi, et de mieux les accompagner.
Il prévoit d'instaurer un dossier unique par le rapprochement opérationnel des services informatiques de l'Unedic et de l'ANPE : "Tout ce qui laissait craindre une idée de fusion, à l'occasion du guichet unique, entre les services de l'Unedic et de l'ANPE, a été gommé", s'est félicitée Annie Thomas qui ajoute que le demandeur d'emploi "pourra intervenir sur son dossier par internet"... comme si tous les chômeurs en étaient équipés !
La convention entérine le futur parcours du demandeur d'emploi qui aura, dès son premier rendez-vous à l'Assedic, un entretien destiné à préciser "son profil" et le temps estimé pour son retour à l'emploi, afin de mieux préparer son premier entretien à l'ANPE. A noter que le terme de "profilage", sujet à polémique, a été retiré à la demande de l'Unedic... Et Annie Thomas de souligner que "toutes les expérimentations ont montré que plus vite on détectait, plus vite la recherche débouchait sur un emploi". L'ANPE devra réaliser cet entretien dans un délai maximal de 8 jours ouvrés à partir du 1er juillet, et de 5 jours à compter du 1er juillet 2007. A terme, l'inscription du demandeur d'emploi et son entretien professionnel devront intervenir le même jour. Il lui sera ensuite proposé plusieurs parcours, selon qu'il relève de métiers en tension ou qu'il présente des difficultés particulières de reclassement. Pour suivre les chômeurs de cette dernière catégorie, l'ANPE et l'Unedic sont habilitées à engager des sociétés privées.
Eric Aubin, représentant CGT à l'Unedic, a déclaré à l'issue de la réunion : "Nous sommes d'accord avec certains points de la convention si cela favorise le retour à l'emploi, mais on craint que l'objectif soit de ficher les demandeurs d'emploi, et finalement de les sanctionner d'autant plus facilement".
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