De 1998 à 2001, rappelle l'Institut national de la statistique et des études économiques, les salariés ont profité d'une vive croissance du produit intérieur brut (PIB) bien que cet effet ait été atténué par la modération salariale qui a accompagné les 35 heures. Puis, entre 2001 et 2003, le retournement économique et la montée du chômage ont pesé sur les salaires.
Une conjoncture en dents de scie
Au total sur la période, seuls les ouvriers (+ 0,6% en moyenne par an pour un salarié à temps complet) et les cadres (+ 0,5%) ont bénéficié de gains salariaux en euros constants, c'est-à-dire en tenant compte de l'évolution de l'inflation. Fortement sensible à la conjoncture, en particulier à travers les primes, le salaire des cadres a grimpé de 1,4% par an entre 1998 et 2001 avant de se replier de 0,4% par an de 2001 à 2004. Les ouvriers ont, eux, bénéficié de fortes revalorisations du Smic, mais aussi des difficultés de recrutement dans l'industrie et la construction, ce qui les a probablement favorisés lors des négociations salariales.
Le poids de la précarité
A l'opposé, pour les employés comme pour les professions intermédiaires, le salaire moyen a reculé de 0,2% par an. Dans la première catégorie, le poids des techniciens de l'industrie s'est réduit sur la période au profit de leurs homologues du tertiaire dont le salaire moyen est inférieur de 10% en moyenne. En ce qui concerne les professions intermédiaires, elles sont la catégorie socioprofessionnelle qui s'est le plus féminisée depuis 1998 : or, le salaire des femmes était toujours de 19,6% inférieur à celui des hommes en 2004. Les employés ont aussi subi des modifications structurelles : le poids des employés du commerce dans la catégorie a augmenté, alors qu'ils sont moins rémunérés que les autres (- 11%).
Si toutes ces évolutions concernent les salariés à temps complet, la période a aussi été marquée par le développement du travail à temps partiel. Or le salaire qui y est associé reste bien inférieur : le salaire horaire net d'un temps partiel se montait à 9,90 € en 2004, contre 12,22 € pour un temps complet.
Pour mieux prendre en compte la montée de la précarité, l'INSEE a donc élaboré un nouveau concept, le "revenu salarial". Celui-ci représente la rémunération effectivement perçue dans l'année par un salarié en prenant en compte le temps partiel et les "accidents de parcours", alors que le salaire annuel moyen correspond à un poste à temps complet et sur une année entière. Alors que le salaire moyen s'est élevé à 22.200 € en 2004, le revenu salarial a, lui, plafonné à 17.000 €.
(Source : LCI)
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