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Accueil Social, économie et politique Royal : un pacte sans audace

Royal : un pacte sans audace

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Le «pacte présidentiel du travail pour tous» de Ségolène Royal, s'il s'inscrit dans une éthique sociale et contient quelques bonnes mesures, reste somme toute très évasif.

Dans un premier temps, Mme Royal promet de supprimer le CNE pour "faire du CDI la règle" tout en portant le Smic à 1.500 € brut "le plus tôt possible…" dans la législature. Elle souhaite également soutenir les PME, favoriser la création d'entreprises, ainsi que la recherche et l'innovation. Construire 120.000 logements sociaux par an. Réduire les coûts bancaires. Réaffirmer le droit à la CMU et sanctionner le refus de soins. Renforcer les moyens de la HALDE (Haute Autorité de lutte contre les discriminations). Soit.

Il est aussi question de conditionner les aides publiques aux entreprises à l'engagement de ne pas licencier quand l'entreprise dégage des profits, et d'obtenir leur remboursement en cas de délocalisation. Mais tout cela reste flou : pas grand chose sur une obligation de résultat en ce qui concerne les exonérations usuelles, rien sur un conditionnement de leur attribution qui éviterait les trappes à Smic, rien sur les contrats aidés qui profitent honteusement aux employeurs en maintenant leurs signataires dans l'assistanat et la précarité. Sur ce point, rien de nouveau pour les minima sociaux reprenant le travail : son "revenu de solidarité active" permettra l'amélioration d'un tiers de leurs ressources, certes, mais ne les sortira pas durablement voire définitivement de ce cercle vicieux.

Côté chômage, l'effort est ciblé sur les jeunes : une allocation d’autonomie, et un "droit au premier emploi" prévoyant qu'aucun jeune ne puisse rester inactif au delà de 6 mois sans qu'on lui propose une formation, un emploi aidé (500.000 "emplois tremplins") ou un "tutorat rémunéré". L'éducation, à la base de tout, est aussi sa grande priorité.
L'autre grand dispositif s'adresse à tout le monde : il s'agit de la "sécurité sociale professionnelle". Garantie par l'Etat et assurée par le service public de l'emploi (dont elle ne précise pas le devenir, sérieusement entamé…), elle doit permettre à toute personne dont l'emploi est menacé ou supprimé de bénéficier d'une formation qualifiante et d'une aide personnalisée à sa recherche, tout en recevant pendant un an une rémunération égale à 90% du dernier salaire.

Pour financer tout cela, Mme Royal, dont on dit qu'elle "revient à gauche", n'a pourtant pas abordé un point essentiel : la taxation de tous les revenus financiers, grassement obtenus par la généralisation du chômage et des bas salaires. Taxation qui, même infime, dégagerait non seulement les moyens nécessaires pour mener à bien son projet mais adresserait un signal fort au monde du travail sur lequel pèse l'intégralité de la protection sociale. Ainsi, comme on le dit à la gauche de la gauche, Mme Royal propose un "traitement social du libéralisme" (une "social libéralitude" ?) basé sur des dépenses d'Etat dont les recettes fiscales ne seront pas compensées par les gains des rentiers qui s'évertuent, justement, à tuer le vrai travail, lui ôter toute valeur et démoraliser les Français.
Mis à jour ( Lundi, 07 Mars 2011 21:35 )  

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