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Accueil Social, économie et politique Plein emploi = 4,5% de chômage !

Plein emploi = 4,5% de chômage !

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Ainsi vont les raisonnements d'experts : d'après les hypothèses macroéconomiques de quatre organismes européens (1) chargés du suivi des dépenses de protection sociale dans leur pays, le plein emploi correspond à 4,5% de taux de chômage...

Selon le rapport d'information n°89 du Sénat, daté du 23 novembre 2006 et intitulé Perspectives macroéconomiques et finances publiques à moyen terme (2007-2011), au chapitre «Hypothèses macroéconomiques» on peut lire :
<< Pour tous les pays, le plein emploi correspond à 4,5% de taux de chômage.
(...) En ce qui concerne le taux de chômage, nous retenons pour la France la projection du COR d'un retour au plein-emploi à l'horizon 2015. Selon la Commission Rürup, l'Allemagne reviendrait au plein-emploi en 2030. Enfin, le Ministère du Trésor italien ne projette un retour au plein-emploi de l'Italie qu'en 2050. >>

Or un taux de chômage de 4,5% de la population active française en guise de "plein emploi" correspond tout de même à plus de 1.270.000 chômeurs en 2015 pour un peu plus de 28,3 millions d'actifs. Egalement, selon ces curieux politiques et économistes, le taux de chômage «incompressible» pour le plein emploi était jusqu'à présent de 5%, soit plus de 1,4 million d'individus sans travail en 2015.

Mais pour toute personne saine d'esprit, le "plein emploi", c'est quand il n'y a plus aucun chômeur et que :
• les élèves et étudiants qui terminent leur scolarité ont déjà une promesse d'embauche dans une entreprise,
• les entreprises qui disparaissent ou réduisent leurs activité ont déjà trouvé un autre emploi pour leur personnel, dans le voisinage, là où se trouve leur habitation, leur famille, l'école des enfants (à moins d'un bon encouragement financier pour aller ailleurs),
• les personnes souhaitant changer d'employeur le font avec un contrat du nouvel employeur dans la poche.
Tout le reste (chômage structurel, conjoncturel, frictionnel…), on le voit, n'est que balivernes et billevesées.

Eschyle - http://travail-chomage.site

(1) Il s'agit du Conseil d'orientation des retraites (COR) pour la France, de la Commission sur la soutenabilité du financement de la protection sociale (Commission Rürup) et du Ministère de l'emploi et des affaires sociales pour l'Allemagne, et du Ministère du Trésor pour l'Italie.

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Mis à jour ( Mercredi, 07 Février 2007 03:30 )  

Commentaires 

 
0 # GdB 2007-02-09 00:30 Suite à cet article, je ne peux que livrer à votre réflexion l'extrait d'un texte d'un des rares "sages" qui ont encore de temps en temps pignon sur rue dans les médias (mais il est vrai, un Sage, ça fait ringard, l'époque est aux "winners"…), j'ai nommé Albert Jacquard. Son livre "J'accuse l'économie triomphante" a été publié en 1995, et voilà ce qu'il écrit pages 62 et 63:

"Autre vocable constamment utilisé dans les incantations officielles: la CROISSANCE. Une croissance suffisante créera des emplois et résorbera le chômage. Les économistes ont fait leurs calculs; pour la France, une croissance de 4% par an permettrait de diminuer le nombre des chômeurs de 2% par an. Mais personne n'ose mettre en lumière l'impossibilité absolue d'une telle croissance et son inefficacité évidente dans la "lutte pour le plein-emploi".

Admettons que les calculs des économistes soient justes et tirons-en les conséquences par une arithmétique facile. Une augmentation annuelle de 4% correspond à un doublement tous les dix-huit ans, à une multiplication par quatre en trente-six ans, par sept en un demi-siècle (car faites le calcul: 1,04 à la puissance 50 = 7,1). Il faudrait donc admettre qu'en l'an 2044 (NDLR: le livre fut écrit en 1994) les français consommeraient SEPT FOIS plus de richesses non renouvelables de la planète qu'actuellement!

Et cette boulimie n'aurait guère apporté la solution du problème de l'emploi, puisque le nombre de chômeurs n'aurait été réduit que de 64% (en effet 0,98 à la puissance 50= 0,36). Les trois millions quatre cent mille chômeurs (NDLR: chiffres "officiels" de l'époque, en 94) seraient encore plus de un million. Beau résultat après cinquante années d'efforts! Non seulement le scénario de la croissance se heurte à une impossibilité physique (NDLR: pollutions et épuisement des ressources), mais il aboutit à un échec dans la recherche du plein-emploi. Cela n'empêche pas les hommes politiques, de touts bords, d'attendre, comme soeur Anne, "le retour de la croissance".

Le propre des grands esprits est d'expliquer de manière incroyablement simple ce que les incultes (ou les hypocrites) s'évertuent à rendre complexe.

Arithmétique simple nous dit Jacquard, mais que manifestement personne n'applique pour renvoyer dans leurs quartiers cossus, et une bonne fois pour toutes, nos dirigeants, experts et économistes de tous poils qui ne font qu'incanter sans démontrer. Encore faudrait-il que nous réveillions notre esprit critique pour ne pas les laisser nous prendre pour des idiots. Sous peine de le devenir…

En réalité, les incantantions sur la "croissance faiseuse de plein-emploi" sont une double-mascarade. La croissance moderne, une fois qu'on en comprend les ressorts et le sens réels, n'est pas la solution, mais la CAUSE du chômage de masse! Car en plus du point ci-dessus, jamais nos chamanes économystiques ne nous disent que cette croissance tant recherchée est en fait DELIBEREMENT BRIDEE, puisque la croissance visée au maximum est en fait la fameuse "croissance potentielle" que j'ai déjà évoquée dans d'autres messages, c'est à dire celle qui est "soutenable", non pas malheureusement sur le plan écologique évoqué par Jacquard, mais (et toujours, vous en devenez familier) sur le plan de la "lutte contre l'inflation".

Le fait est que le NAIRU existe bel est bien, de même que la courbe de Phillips, et qu'il est hors de question pour le capitalisme des rentiers de la finance de baisser la pression sur les salariés. Si baisse du chômage il doit y avoir, cette baisse ne pourra être que "statistique" à des fins électoralistes évidentes (nettoyage des chiffres, radiations ou "disparition" pur et simple des chômeurs; une amie travaillant à l'ANPE m'a récemment parlé en interne de l'usage d'un "taux d'évaporation"…), et de toute façon compensée par une autre forme de pression que celle induite par la Peur du Diable moderne, à savoir le chômage: j'ai nommé celle de la Précarité Généralisée.

Le NAIRU devenant le "NAIRP", Non Accelerating Inflation Rate of Précarité, le "taux de précarité n'accélérant pas l'inflation" (et surtout les salaires) selon un néologisme que j'avais proposé il y a un peu plus d'un an.

J'insiste sur ce point car sinon, le citoyen moyen ne peut pas bien comprendre tout le sens de cette rhétorique qui lie baisse du chômage (officiel), même en 2050 (!) et le programme libéral actuel (flexibilité accrue, casse du droit du travail, contrats de plus en plus précaires, immigration "choisie", etc.).

Ne soyez pas surpris d'un plein emploi à 4,5% de chômeurs en 2040, le rapport Charpin sur les retraites en 99 prenait comme hypothèse en 2040 un NAIRU à 9,5%… Mais la baisse du NAIRU annonçée est, je peux vous l'affirmer, dans l'économie moderne telle que pilotée par les institutions en place et selon les dogmes économystiques actuels, TOUT SAUF UNE BONNE NOUVELLE pour les salariés ou pour les chômeurs.

GdB
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