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Accueil Social, économie et politique Le service public de l'emploi est-il responsable du chômage ?

Le service public de l'emploi est-il responsable du chômage ?

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Impuissants, les grands experts du Conseil d'orientation pour l'emploi (COE) ont trouvé le bouc émissaire du moment pour endosser la persistance inexpliquée d'un fort taux de chômage en France : c'est donc à nouveau de la faute à l'ANPE et à l'Unedic !

Certes il y a fort à dire sur le "mauvais fonctionnement" de l'ANPE, de l'Assedic et de l'Unedic : les demandeurs d'emploi sont les premiers à le subir, surtout depuis quelques années où les gouvernements Raffarin et de Villepin ont y soigneusement organisé la (ré)pression. Mais si ce ne sont pas les chômeurs qu'on accuse d'être des profiteurs et des fainéants, ou même les allocations chômage qui créeraient du chômage, ou bien l'école qui serait responsable du chômage des jeunes, le service public de l'emploi est, lui aussi, régulièrement mis sur la sellette alors qu'il n'influe en rien sur la non création d'emplois, n'étant qu'un intermédiaire entre l'offre et la demande.

Dans l'article du Figaro de ce jour intitulé «Chômage : le service public de l'emploi mis en accusation», les membres du COE (personnalités "qualifiées", parlementaires et autres représentants des administrations) ont entrepris d'identifier les causes du chômage en partant d'analyses historiques puis macroéconomiques. A l'issue de ce grand brainstorming, fort est de constater leur impossibilité à déterminer quoi que ce soit : <>, écrit Le Figaro.
<<À qui la faute alors ? Aux institutions, répond le consensus des économistes. Et plus précisément au mauvais fonctionnement du service public de l'emploi. Une conclusion qui devrait figurer dans le rapport final du COE et qui plaide implicitement pour une fusion ANPE-Unedic>>, poursuit l'article.

Côté patronat, on déplore bien sûr "les rigidités du marché du travail"... Dieu merci, le COE a pointé les insuffisances de notre système de formation, et écarté l'idée selon laquelle le chômage français pourrait être lié à une trop forte protection de l'emploi ainsi que l'argument récurrent voulant que les niveaux de salaires en France constituent un obstacle (deux théories fumeuses de l'OCDE).

Voilà où en sont ces grands hommes : rien sur le capitalisme financier qui détruit les emplois pour générer des profits au détriment des investissements. Incompétence ou aveuglement ? Les deux ? Cela s'appelle brasser de l'air.

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Mis à jour ( Jeudi, 15 Février 2007 18:13 )  

Commentaires 

 
0 # GdB 2007-02-16 17:34 Ce qui est extraordinaire quand même, c'est que bizarrement et alors qu'on
nous serine à longueur de journée que le retour de la Sainte Croissance
serait la solution à la création d'emplois, là bizarrement ils concluent
que ce n'est pas la baisse da la croissance depuis 25 ans qui serait la
cause de la montée du chômage!!!! Faut suivre, non? Bien sûr, multiplier
les boucs émissaires (les chômeurs en premier, ces "tire-au-flanc",
maintenant l'ANPE…) et les faire se taper les uns sur les autres a
toujours été une stratégie pour faire diversion sur l'essentiel… et qui
malheureusement fonctionne souvent!

Ces analyses sont très politiques et visent encore une fois et avant tout
à justifier les réformes à venir auprès du public: l'ANPE comme bouc
émissaire et hop on justifie la fusion ANPE/Unedic!

"Elle (NDLR: la représentante CFDT dans le COE) jugeait toutefois «
choquant d'estimer que la croissance n'ait pas d'incidence sur l'emploi ».
Tout comme de nombreux autres participants, pas forcément convaincus par
les facteurs macroéconomique s écartés par les économistes."

Dédouaner la croissance n'est pas si innocent que cela pour celui qui
connaît le NAIRU ainsi que son usage principal dans la détermination de la
"croissance potentielle" (qui est "l'objectif de croissance" en réalité
dans les politiques économiques au niveau macro, en particulier par le
pilotage monétaire de la BCE). En gros (et pour aller vite, mais je
prépare un article de vulgarisation sur le sujet) la croissance est depuis
déjà de nombreuses années délibérément BRIDEE à un niveau qui s'appelle le
"potentiel" et qui EXCLUT dès le départ du monde du travail un nombre de
chômeurs AU MOINS EGAL AU NAIRU… Et ce par CONSTRUCTION et par
DEFINITION même de la "croissance potentielle", qui est la croissance
"soutenable sans surchauffe" c'est à dire non inflationniste telle que
définie par la BCE ("inflation" <2%), avec donc un chômage supérieur au
NAIRU…

Pas simple à expliquer je sais, mais pourtant c'est essentiel pour
comprendre ces (apparentes) contradictions…

Pour info je suis allé voir le document disponible sur le site du COE, c'est un document préparatoire qui est dispo en pdf, intéressant d'y jeter un oeil cependant car pas mal de données ou de courbes et puis… l'inévitable NAIRU qui est mentionné à plusieurs reprises, mais bien sûr sans que ceci ne soit clairement retenu comme un facteur majeur alors que la lutte contre l'inflation a été le fait majeur de ces 20 dernières années!

http://www.coe.gouv.fr/IMG/pdf/Doc_1_-_Doc_preparatoire_sur_les_causes_du_chomage.pdf

GdB
http://lenairu.blogspot.com
http://lenairu.free.fr
http://linflation.free.fr
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0 # Simontrois 2007-02-17 20:33
… et savez vous pourquoi notre célèbre Nicolas est partisan de la fusion ANPE-UNEDIC ? mais par ce que ce serait une occasion unique de refourguer le financement des salariés de l' ANPE à l'UNEDIC ! et de faire ainsi baisser les dépenses de l'Etat !

Moi sur le fond de cette histoire de fusion je ne suis pas nécessairement contre mais à 3 conditions :

- une réforme sérieuse des conditions de formations des chômeurs inscrits , avec des formations validées et contrôlées par l' Education Nationale. (des chômeurs pourraient être sélectionnés pour contribuer à la formation d'autres chômeurs…)

- un engagement de l'Etat de continuer à financer le service public de l'emploi dans des conditions loyales (maintien des budgets à proportion des personnels requis)

- Affectation du droit de radiation des chômeurs inscrits, à un organisme juridique indépendant du nouvel UNEDIC, selon des règles de droit précises.
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0 # superuser 2007-02-19 12:18 Le conseil d'administration de l'Union nationale pour l'emploi dans l'industrie et le commerce (Unedic), l'organisme gestionnaire de l'assurance-chômage, devait se réunir, mercredi 5 juillet après-midi, pour trancher sur deux dossiers délicats : la revalorisation du montant des allocations-chômage et l'extension du recours à des agences privées, concurrentes de l'ANPE, pour aider les chômeurs à retrouver un emploi. Sur ces deux questions, patronat et syndicats ont affiché, avant la réunion, des positions diamétralement opposées.

Pour l'année 2006, les comptes de l'Unedic doivent renouer avec les excédents, mais ils sont moins importants que ce qui était prévu en mars. Selon les chiffres communiqués mercredi, l'Unedic table en effet sur un solde positif de 245 millions d'euros, contre 304 millions prévus en mars, ramenant le déficit cumulé à 13,2 milliards d'euros. Des excédents qui s'expliquent par l'amélioration du marché de l'emploi : l'Unedic prévoit une baisse du nombre des demandeurs d'emploi de 180.000 en 2006 par rapport à 2005, et 152.000 créations nettes d'emploi, sur la base d'une croissance de 1,9%.

Les syndicats veulent faire bénéficier les chômeurs de cette embellie, après deux années de gel ou de régression (par rapport à l'inflation) du montant des allocations. La CFDT propose une augmentation équivalente à celle du smic (+ 3,05%) intervenue au 1er juillet. La CGT, elle, suggère le rattrapage des deux années "perdues" (+ 8,56%). En revanche, la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) estime que la "priorité doit être donnée au remboursement de la dette" cumulée du régime d'assurance-chômage qui s'élèverait, malgré les bons résultats de l'année en cours, à 13,148 milliards d'euros à la fin 2006. De son côté, le Medef milite pour la réduction de la cotisation patronale en cas de retour à l'équilibre en 2006, dont le principe avait été acquis dans une convention signée le 22 décembre 2005 – sauf par FO et la CGT.

RECOURS À DES "SOUS-TRAITANTS"

Le bureau de l'Unedic proposera également l'extension des expérimentation s de reclassement attribué à des cabinets de placement privés : ceux-ci se verraient confier le cas de 60.000 chômeurs, contre 10.000 jusqu'ici. L'ANPE a elle-même recours à des "sous-traitants" depuis 2003, y compris des cabinets étrangers tels que l'australien Ingeus ou le néerlandais Maatwerk. L'Unedic a publié le 24 mai les résultats d'une évaluation de contrats passés avec six organismes (cabinets privés, agences d'intérim et APEC – Association pour l'emploi des cadres) depuis que la loi de cohésion sociale, votée en décembre 2004, a supprimé le monopole de l'ANPE sur le placement des chômeurs. Selon cette évaluation, l'assurance-chômage aurait économisé 24 millions d'euros en sept mois grâce à ces prestataires.

Mais FO et la CGT estiment que ces chiffres sont "faussés" par la non-prise en compte de la nature, souvent précaire, des emplois trouvés, et par le montant trop élevé de la rémunération des cabinets retenus. L'extension du champ de la mise en concurrence du service public de l'emploi avec des prestataires privés nécessiterait, de toute façon, le lancement d'un appel d'offres européen selon un cahier des charges qui resterait à négocier entre les partenaires sociaux.

(Source : Le Monde)
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0 # superuser 2007-02-19 12:30 La bonne santé retrouvée de l'Unedic va lui coûter cher : l'Etat réclame à l'assurance-chômage le remboursement de quelque 600 millions d'euros, sur une dette totale de 1,2 milliard, ont révélé Les Echos du 25 septembre 2006. Le remboursement de cette dette, contractée en 1993, a été reporté au fil des ans au vu de la situation financière catastrophique du régime.

Le retour à un excédent annuel de 245 millions d'euros pour 2006 des comptes de l'Unedic incite le gouvernement à recouvrer sa créance. Pour autant, le déficit cumulé du régime qui se monte encore à 13,5 milliards d'euros encourage l'Unedic à négocier, d'autant qu'il n'est pas question, selon l'organisme, que les baisses de cotisations (employeurs et salariés) de 0,04% prévues en 2006 soient annulées.

La négociation, ardue, avec le gouvernement devrait se conclure sous peu. L'Unedic obtiendrait une réduction de moitié de sa dette au motif que l'Etat lui doit aussi de l'argent pour la prise en charge de l'inscription des chômeurs non-indemnisés, le financement des préretraites, le versement de l'allocation spécifique de solidarité (ASS) etc. La créance de 600 millions serait transférée au fonds de solidarité, géré par le ministère de l'emploi, qui paye à l'Unedic quelque 2 milliards d'euros par an au titre de l'ASS. En 2007, le fonds verserait alors 600 millions de moins à l'Unedic et l'Etat pourrait réduire d'autant le budget du ministère de l'emploi.

(Source : Le Monde)
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