Selon un sondage LH2 pour 20 minutes et RMC publié aujourd'hui, s'ils sont 45% à adhérer à cette vue (alors qu'ils n'étaient que 34% il y a six mois), ils sont toujours 53% à préférer que "leur durée de travail actuelle [soit] garantie par la loi" (ils étaient 58% en septembre dernier). Pour 78% des Français, le travail reste d'abord "un moyen de gagner sa vie".
Les électeurs demeurent sensibles aux figures de style qui enjolivent pour mieux passer à côté des vrais problèmes. La propagande générale sur la "valeur travail" a donc rallié des émules dans une période où l'emploi (qui est le nœud de l'affaire) se précarise voire disparaît, tout comme on a bien bourré le crâne des gens avec l'insécurité en 2002 : à chaque campagne son thème factice ! Pourtant, cinq ans après, c'est toujours d'insécurité sociale qu'il s'agit mais ni Royal, ni Sarkozy ni Bayrou ne prononceront ces mots.
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Commentaires
Interview de Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, pour 20 Minutes :.
L’idée de travailler plus pour gagner plus semble avancer dans l’esprit des Français…
Ce qui avance, c'est surtout l'idée de gagner plus, car il y a en France un vrai problème de pouvoir d'achat et de salaires. Mais le temps de travail n'est pas une réponse au pouvoir d'achat. Travailler plus pour gagner plus est avant tout un slogan électoral, mais concrètement, c'est impossible à mettre en oeuvre.
Pourquoi ?
Mais parce que le volume d'activité de travail, c'est l'entreprise qui le dicte, pas le salarié ! Les heures supplémentaires , c'est au bon vouloir de l'employeur. Si les salariés étaient libres de décider de leur durée de travail, on serait dans un tout autre système économique où les salariés pourraient également choisir leur salaire, et pourquoi pas leur patron. Le seul temps de travail qu'un salarié peut choisir est le temps partiel choisi.
L’UMP et Nicolas Sarkozy en font pourtant un argument de campagne…
Qu'ils disent alors clairement ce qui se cache derrière leur slogan. Nous, on tient à une durée légale du travail, qui est le droit minimum commun à tous les salariés. Le système britannique, lui, n'a pas de référence sur la durée du travail. C'est la dérégulation complète qui s'applique et qui, au final, ne profite pas aux salariés. Parce que, quand il n'y a plus de règles, s'applique la loi du plus fort donc, en matière de travail, celle de l'employeur.
Le PS et Ségolène Royal, eux, veulent tirer le bilan des 35 heures…
Les 35 heures ont plombé le pouvoir d'achat des travailleurs, car leur mise en place a provoqué un gel des salaires qui n'a jamais été rattrapé depuis. Mais, maintenant, les 35 heures sont la durée légale en France. Revenir dessus, ce serait imposer une forme de double peine aux salariés, qui ont déjà sacrifié une partie de leur pouvoir d'achat. Répondre | Répondre avec citation |
“ Vichy aime le Travail : «Le travail est le moyen le plus noble et le plus digne de devenir maîtres de notre sort». Vichy sacralise le Travail : «Le travail est la loi sacrée et fondamentale de la Révolution nationale». Vichy gardera foi dans l’avenir du Travail : «Les moments durs passeront. Mais le travail restera». Vichy n’a pas de tendresse pour le Capital ; le discours pétainiste accueille sans difficulté l’image du capitaliste vautré dans la paresse et de l’ouvrier fier du travail bien fait. Le régime de Vichy donne pour but a l’Ecole «de faire de tous les Français des hommes ayant le goût du travail et l’amour de l’effort» ; aux camps de jeunesse qu’il ouvre, il ne prescrit qu’«une seule obligation : l’amour du travail» ; et Pétain lui-même, signifiant a tout faire, devient naturellement le symbole du Travail.”
Extrait de : Gérard Miller "Les Pousse-au-jouir du Maréchal Pétain" (éd.du Seuil - 1975)
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