Une fois de plus on sacrifie l'emploi, et on demande aux salariés rescapés de se sacrifier à leur tour : dans le cadre de son plan de restructuration "Power 8" qui prévoit 10.000 suppressions de postes (dont 4.300 en France et 3.700 en Allemagne) et la fermeture de six sites (dont deux français) sur quatre ans, Airbus envisage de passer de 35 à 40 heures de travail hebdomadaires sans compensation de salaire.
Pourtant, vendredi, Jacques Chirac et la chancelière allemande Angela Merkel avaient convenu de la nécessité d'«un partage équitable des efforts» : effectivement, plus équitable on ne fait pas ! Les syndicats français, eux, promettent un «feu d'artifice comme jamais Airbus n'en a connu».
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Le débrayage n’a duré qu’une heure pour informer les salariés, mais l’émotion reste forte avec cette confirmation des rumeurs qui couraient depuis des semaines. «Quand on dit vente d’usine, c’est qu’on n’a pas de repreneur, faut être clair», dit Chistian Caillé, secrétaire de la section CGT. «Les salariés sont révoltés et très agressifs. Ils pensent que nos dirigeants et nos politiques ont baissé leur froc en sacrifiant les intérêts français», ajoute Yvonnic Dréno, secrétaire de la section FO qui a ces derniers jours évoqué la perspective d’une «grève très dure» pour riposter. «Il faut un peu de temps pour analyser et coordonner entre les différents sites, mais c’est vrai, les ingrédients sont réunis. Contrairement à ce qu’avait promis Chirac, le partage industriel pour l’A350 nous donne notre dû, pas plus. Sans compensation de charge de travail après la vente d’usine-ville».
C’est en début de semaine prochaine que devrait se dessiner la réponse syndicale et la mobilisation des ouvriers.
Le discours des cadres est plus pondéré : «On ne peut pas être d’accord avec ce genre d’annonce, confie Alexandre Darras, délégué syndical CFE-CGC. Les salariés sont écœurés, c’est vrai. Au final, on ne retrouve pas l’équité entre partenaires que les politiques et les dirigeants nous avaient annoncée. Mais on a des clients, un carnet de commande, on ne peut pas se permettre de tout casser. Entre la résignation et le lancement d’un mouvement social dur, il me semble que ça hésite à 50/50. On ne va pas voir 10.000 personnes pointer à l’ANPE. Il y aura des mises en retraite anticipées, des plans sociaux. On ne va pas rayer Airbus d’un trait. Il faut maintenir la synergie qui nous a permis de faire de beaux avions, et ne pas entrer dans une guéguerre contre les Allemands.»
Côté politiques, les maires de Saint-Nazaire et de Nantes, et les présidents socialistes des conseils régional et général se réunissent vendredi matin avec les syndicats d’Airbus.
(Source : Libération) Répondre | Répondre avec citation |