Actu Chômage

samedi
22 février
Taille du texte
  • Agrandir la taille du texte
  • Taille du texte par defaut
  • Diminuer la taille du texte
Accueil Social, économie et politique Un taux de chômage 2006 inchangé à 9,8% ?

Un taux de chômage 2006 inchangé à 9,8% ?

Envoyer Imprimer
Le semi aveu de l'INSEE, qui devait aujourd'hui justifier officiellement le report de publication de son Enquête Emploi annuelle, laisse entrevoir une réalité bien au-dessus des extrapolations qu'il a provoquées.

Oui : les premiers résultats de l’Enquête Emploi 2006 de l'INSEE conduisaient bien «à une stabilité du taux de chômage au sens du BIT entre 2005 et 2006» et, si elle était publiée aujourd'hui, laisserait apparaître au pire un taux de chômage de 9,8% en moyenne annuelle (celle de 2005 ayant été arrêtée à 9,9%), au mieux une baisse de 0,6 point par rapport à 2005 soit un taux minimum de 9,3%.
Un résultat très supérieur aux 8,6% annoncés par le ministère de l’Emploi. Encore très supérieur aux estimations de l'OFCE qui tablait sur 8,9%. Supérieur aux révélations du Canard Enchaîné qui, le premier, annonçait 9,2% de chômeurs. Et au final, ce sont les "corbeaux" de l'INSEE qui ont tapé dans le mille avec leurs 9,5%.

Mais non : ces chiffres - cette fourchette - ne sont pas exploitables en l’état en raison de "nombreuses incohérences", a annoncé l'Institut ce jeudi 8 mars devant le Conseil national de l'information statistique (CNIS), qui maintient donc son report à l'automne prochain "sur la base de considérations techniques et en toute indépendance" (alors que l'INSEE est une direction générale qui relève directement du ministère de l'Economie…). Une "panne" douteuse puisqu'elle est, de surcroît, la première depuis vingt ans ! Le parfum de scandale qui plane autour de cette polémique est loin de se dissiper.

Lire le communiqué de presse de l'INSEE...

Lire aussi :
Articles les plus récents :
Articles les plus anciens :

Mis à jour ( Jeudi, 08 Mars 2007 19:23 )  

Commentaires 

 
0 # superuser 2007-03-08 19:20 Le regard de Jean-Pierre REVOIL, directeur général de l'Unedic récemment mis à la retraite et Matthieu LEMOINE, économiste à l'OFCE, deux spécialistes du calcul du chômage en France pour Libération.

Jean-Pierre REVOIL, directeur général de l'Unedic : «Selon la méthode, on compte de 1 à 4 millions de chômeurs»

Le 30 janvier, le directeur général de l'Unedic, Jean-Pierre Revoil, s'étonnait du report de l'enquête INSEE. Une décision qu'il juge regrettable parce que, selon lui, les différents modes de calcul des chiffres du chômage ne sont pas contradictoires .

De combien le nombre de demandeurs d'emploi a-t-il baissé en 2006 ?
L'évolution du marché du travail s'apprécie de façon dynamique, et son évolution résulte de plusieurs facteurs. La démographie tout d'abord. Elle s'accroît en 2006 d'environ 50.000 personnes. Mais les départs en retraite anticipée sont de 80.000. Il y a donc un solde qui, même si l'emploi restait stable, entraînerait une baisse du chômage. Et puis l'emploi progresse, d'environ 200.000 salariés dans le secteur privé et de 40.000 dans les autres secteurs. Avec ces deux tendances, le chômage baisse spontanément d'environ 270.000 personnes. C'est à peu près ce que disent les statistiques, que ce soit celles de l'ANPE, de l'Unedic ou du BIT.

Quel est donc le nombre de chômeurs aujourd'hui en France ?
Je pourrais répondre : entre 1 et 4 millions. Il y a en France aujourd'hui 1.100.000 demandeurs d'emploi indemnisés à temps complet par l'assurance chômage. En y ajoutant les 35% à 38% de chômeurs qui travaillent en partie durant leur chômage, nous sommes à 1.825.000 personnes. Le chiffre officiel des demandeurs d'emploi disponibles est 2.130.000 : c'est l'indicateur dit "de catégorie 1", dans lequel on trouve des chômeurs indemnisés ou non. Si on y ajoute la catégorie de ceux qui sont occupés partiellement, nous sommes à 2.580.000 personnes. Et si on prend l'ensemble des chômeurs inscrits, nous sommes à 3.685.000, et à plus de 4 millions si l'on ajoute les 416.000 allocataires de 55 ans et plus dispensés de recherche d'emploi et les 700.000 chômeurs RMistes non inscrits à l'ANPE.

Alors pourquoi l'INSEE a-t-elle du mal à sortir ses statistiques ?
L'Insee mesure le taux de chômage au sens du BIT, qui permet les comparaisons entre pays. Cela obéit à une définition très stricte de ce qu'est un chômeur et à une méthode précise : on recense par enquêtes personnalisées et vérifiées les personnes qui sont au chômage à temps complet dans la semaine précédant l'enquête. Compte tenu de l'évolution du marché du travail où se mélangent de plus en plus temps de travail et temps d'inactivité, une personne peut se trouver décomptée administrativem ent comme salarié et comme chômeur. Lors d'une enquête, cette même personne fera un choix, et il est possible qu'elle se déclare chômeur alors qu'elle est en activité réduite. Cela perturbe les statistiques que l'Insee produit, et mérite vérification. Cela dit, c'est dommage de ne pas avoir disposé en cette période d'interrogations de l'indicateur qui fait foi.

Matthieu LEMOINE, économiste à l'OFCE : «Ce retard ne peut que susciter des interrogations»

Economiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques, Matthieu Lemoine a publié le 14 février une étude estimant que le chiffre définitif du chômage fin 2006 serait plus proche de 8,9% que de 8,6%.

L'INSEE justifie le report de son enquête par des problèmes «techniques». De quelle nature peuvent-ils être ?
On ne peut s'en tenir qu'aux éléments d'explication donnés par l'institut lui-même. L'Insee fait valoir qu'il y a cette année un nombre anormalement élevé de personnes qui n'ont pas répondu. Il faut savoir que cette enquête est réalisée trimestrielleme nt, avec un premier contact en face à face. Puis les gens sont rappelés par téléphone tous les trois mois. Le taux élevé de gens qui n'ont pu être joints signifie-t-il qu'ils ont retrouvé du travail ? C'est possible. Mais on peut se demander pourquoi ce phénomène est particulièremen t sensible en 2006 alors qu'il ne l'a pas été en 2005.
De là à penser que le report à l'automne de l'enquête emploi est lié à l'échéance électorale…
La question se pose effectivement. Si les premiers résultats de l'enquête INSEE, qui portent non pas sur la totalité de l'année 2006 mais sur le troisième trimestre font apparaître un taux de chômage nettement plus élevé que le chiffre établi par l'ANPE, cela ne peut que susciter des interrogations. Cela ne signifie pas que l'agence pour l'emploi n'ait pas bien fait son travail. Mais, si ses chiffres évoluent de manière divergente avec ceux qui ressortiraient de l'enquête INSEE, on peut se demander si les nouvelles procédures mises en place -­ multiplication des convocations, raccourcissemen t des délais… -­ n'ont pas aggravé les divergences avec l'enquête emploi de l'Insee.

L'écart serait de combien ? Vous l'avez estimé à 0,3% mais un document anonyme attribué à deux administrateurs de l'INSEE parle d'un redressement de 0,8%…
J'ai lu ce document, et je maintiens que l'enquête emploi de l'INSEE devrait conclure à un redressement de 0,3%. D'une part, les chiffres provisoires qui ont été évoqués pour le troisième trimestre 2006 confirment un décalage de cet ordre : l'Insee évoque un taux de chômage de 9,2% quand l'ANPE l'estimait à 8,9%. D'autre part, le document que vous évoquez surestime largement le nombre de radiations, en les cumulant sur douze mois. En réalité, un chômeur radié se réinscrit dans les mois qui suivent, s'il est toujours demandeur. Heureusement, 7.000 radiations supplémentaires par mois ne signifient pas que 84.000 personnes ont été définitivement radiées par l'ANPE !

S'il apparaît que le taux de chômage fin décembre 2006 était de 8,9% et non pas de 8,6%, cela a un sens politique…
On ne peut pas le nier. D'autant que, en avril 2002, il était de 9%…
Répondre | Répondre avec citation |
 
 
0 # superuser 2007-03-09 18:30 … et revoit à la baisse le taux de chômage pour janvier à 8,5% (contre 8,6% annoncé fin février) !!!

L'INSEE a révisé à la baisse le taux de chômage au sens du BIT pour janvier à 8,5% de la population active contre 8,6% annoncé fin février, dans le cadre d'une révision limitée et provisoire des chiffres du chômage.

L'Insee a repoussé de mars à l'automne une révision globale des chiffres du chômage, qui prend en compte les résultats de son "Enquête emploi" pour l'année précédente, mais aussi une mise à jour des estimations de population active et des coefficients de correction des variations saisonnières. "En mars 2007, la révision de la série mensuelle de chômage au sens du BIT concerne uniquement : une nouvelle estimation des coefficients de correction des variations saisonnières des séries de nombre de demandeurs d'emploi en fin de mois" et "les dernières estimations d'emploi, nécessaires au calcul du dénominateur des taux de chômage", précise l'Institut.
Cette révision partielle retouche aussi légèrement certains taux mensuels de l'année 2006. Ainsi, le taux de novembre ressort à 8,6% contre 8,7% annoncé initialement, les taux d'octobre et de septembre à 8,7% tous deux contre 8,8%.

Une "nouvelle révision aura lieu à l'automne 2007", rappelle l'INSEE. D'ici là, "du fait du report à l'automne 2007 du calage annuel sur les résultats de l'enquête Emploi, la série mensuelle du chômage BIT publiée par l'Insee reste provisoire" puisqu'elle ne repose que sur les statistiques de l'ANPE, calculées différemment, avertit le communiqué. (…)

(Source : 20 Minutes)
Répondre | Répondre avec citation |
 
 
0 # superuser 2007-03-09 18:49
Selon la direction de l’INSEE, le report de sa publication annuelle est dû à des "difficultés techniques" liées au taux important de non-réponses à son enquête.

Selon des syndicalistes de l’INSEE et de l’ANPE, le taux de réponses a été de 80,7% en 2006 contre 80,9% en 2005, soit une variation minime qui en aucun cas ne peut justifier le sabordage.

(Source : Novopress)
Répondre | Répondre avec citation |
 
 
0 # Kamizole 2007-03-11 01:31 Il paraît évident que la direction de l'Insee a reçu des ordres pour différer les résultats… du gouvernement, Villepin ou Borloo, sans doute (ou leur cabinet, ce qui revient au même).
Pour qui suit d'un peu près l'actualité, ce n'est pas une surprise, on savait depuis le début de l'année que l'INSEE ne donnerait les résultats qu'une fois passées les élections.
Ce n'est pas franchement glorieux et peut-être même totalement contre-productif puisque grâce à quelques personnes qui ont une meilleure idée de la démocratie, la polémique qui commence à enfler, et la tentative de mensonge (par omission) aura sans doute un effet boomerang…
Répondre | Répondre avec citation |
 
 
0 # superuser 2007-03-16 06:57
Réunis en assemblée générale hier, les salariés des services statistiques du ministère de l'Emploi (DARES) ont demandé à leur directeur Antoine Magnier de suspendre à son tour la publication des chiffres du chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) suite à l'insuffisance des justifications de l'INSEE, et ce pour des raisons de crédibilité scientifique.

(Source : Les Echos)
Répondre | Répondre avec citation |
 

Votre avis ?

La France pourrait s’engager plus intensément contre la Russie. Qu’en pensez-vous ?
 

Zoom sur…

 

L'ASSOCIATION

Présentation de l'association et de sa charte qui encadre nos actions et engagements depuis 2004.

 

ADHÉRER !

Soutenir notre action ==> Si vous souhaitez adhérer à l’association, vous pouvez le faire par mail ou par écrit en copiant-collant le bulletin d’adhésion ci-dessous, en le remplissant et en...

 

LES FONDATEURS

En 2004, une dizaine de personnes contribuèrent au lancement de l'association. Elles furent plusieurs centaines à s'investir parfois au quotidien ces 16 dernières années. L'aventure se pou...