"Malgré la trêve électorale d'entre les deux tours, le gouvernement persiste, passe en force et met en péril le prix de l'électricité pour les consommateurs particuliers à l'échéance du 1er juillet prochain", dénonce la fédération Chimie et Energie de la CFDT. Cette libéralisation recouvre des enjeux très lourds en termes de pouvoir d’achat pour les ménages. Pourtant, le débat électoral a totalement occulté cette question et le fait que les tarifs règlementés sont menacés d’extinction à brève échéance. Même pas un mot lors du duel télévisé Royal /Sarkozy, qui ont préféré s'écharper sur l'EPR ou les régimes spéciaux !
Silence d'autant plus surprenant du côté de la candidate socialiste, qui est pourtant hostile à cette privatisation amorcée et souhaite, faute de marge de manœuvre, la constitution d'un grand pôle public de l'énergie avec GDF et EDF, nécessaire selon elle "pour faire émerger un pôle énergétique européen". En effet, depuis l'ouverture du capital d'EDF, l'Etat ne peut plus se réapproprier les parts nécessaires pour garder la main : après l'envolée du titre (+ 70% depuis son introduction en Bourse en novembre 2005, un must pour les actionnaires !), le coût d'une telle opération serait énorme (15 milliards d'euros au cours actuel). Le mal est déjà fait.
Pourtant, 80% des citoyens n'ont pas envie d'une libéralisation de l'énergie. Les Français "sont globalement satisfaits des prestations offertes par EDF et n'étaient pas demandeurs de l'ouverture du marché", affirme le Conseil national de la consommation. Avec Nicolas Sarkozy qui roule à fond pour ce projet dévastateur, ils vont découvrir les joies de la concurrence : recours massif à la sous-traitance pour les interventions, fragmentation des services et dispersion des interlocuteurs, opacité de la facturation, multiplicité des tarifs, et impossibilité de revenir à un tarif réglementé quand on a goûté aux "tarifs libres".
Cette libéralisation est aussi un enjeu collectif : au-delà du problème de la raréfaction des ressources fossiles qu'il faut envisager avec la plus grande rigueur, la dérégulation, dans son ensemble, porte les germes de nos futures pannes d'électricité telles que les Californiens les subissent. "A force de vouloir bâtir des mastodontes européens de l'électricité, le système se complexifie au risque d'aboutir à des géants aux pieds d'argile", estime l'association Agir pour l'environnement.
Prendre de tels risques avec l'électricité et le gaz, qui ne sont résolument pas des «produits» comme les autres, est-ce bien ce que nous souhaitons ?
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