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Accueil Social, économie et politique Libéralisation de l'énergie : Est-ce bien ce que vous voulez ?

Libéralisation de l'énergie : Est-ce bien ce que vous voulez ?

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La loi du 7 décembre 2006 sur l'énergie, adoptée par le Parlement en novembre, prévoit l'ouverture totale à la concurrence des marchés de l'électricité et du gaz pour les particuliers au 1er juillet 2007. Le 24 avril, en toute discrétion, le décret l'instaurant a été soumis pour examen au Conseil supérieur de l'énergie (CSE).

"Malgré la trêve électorale d'entre les deux tours, le gouvernement persiste, passe en force et met en péril le prix de l'électricité pour les consommateurs particuliers à l'échéance du 1er juillet prochain", dénonce la fédération Chimie et Energie de la CFDT. Cette libéralisation recouvre des enjeux très lourds en termes de pouvoir d’achat pour les ménages. Pourtant, le débat électoral a totalement occulté cette question et le fait que les tarifs règlementés sont menacés d’extinction à brève échéance. Même pas un mot lors du duel télévisé Royal /Sarkozy, qui ont préféré s'écharper sur l'EPR ou les régimes spéciaux !

Silence d'autant plus surprenant du côté de la candidate socialiste, qui est pourtant hostile à cette privatisation amorcée et souhaite, faute de marge de manœuvre, la constitution d'un grand pôle public de l'énergie avec GDF et EDF, nécessaire selon elle "pour faire émerger un pôle énergétique européen". En effet, depuis l'ouverture du capital d'EDF, l'Etat ne peut plus se réapproprier les parts nécessaires pour garder la main : après l'envolée du titre (+ 70% depuis son introduction en Bourse en novembre 2005, un must pour les actionnaires !), le coût d'une telle opération serait énorme (15 milliards d'euros au cours actuel). Le mal est déjà fait.

Pourtant, 80% des citoyens n'ont pas envie d'une libéralisation de l'énergie. Les Français "sont globalement satisfaits des prestations offertes par EDF et n'étaient pas demandeurs de l'ouverture du marché", affirme le Conseil national de la consommation. Avec Nicolas Sarkozy qui roule à fond pour ce projet dévastateur, ils vont découvrir les joies de la concurrence : recours massif à la sous-traitance pour les interventions, fragmentation des services et dispersion des interlocuteurs, opacité de la facturation, multiplicité des tarifs, et impossibilité de revenir à un tarif réglementé quand on a goûté aux "tarifs libres".
Cette libéralisation est aussi un enjeu collectif : au-delà du problème de la raréfaction des ressources fossiles qu'il faut envisager avec la plus grande rigueur, la dérégulation, dans son ensemble, porte les germes de nos futures pannes d'électricité telles que les Californiens les subissent. "A force de vouloir bâtir des mastodontes européens de l'électricité, le système se complexifie au risque d'aboutir à des géants aux pieds d'argile", estime l'association Agir pour l'environnement.

Prendre de tels risques avec l'électricité et le gaz, qui ne sont résolument pas des «produits» comme les autres, est-ce bien ce que nous souhaitons ?

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Mis à jour ( Vendredi, 04 Mai 2007 18:23 )  

Commentaires 

 
0 # superuser 2007-05-04 17:56 Chut, le marché de l'énergie va être ouvert ! Dans cette campagne présidentielle où le débat public a joué à saute-mouton sur différents thèmes (salaires, emploi, sécurité, identité nationale…), aucun candidat - et surtout pas Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy - n'a évoqué l'échéance du 1er juillet 2007, date à laquelle les monopoles d'EDF et de Gaz de France (GDF) tomberont. Au plus grand profit, tranchent les libéraux, des consommateurs, qui auront le choix de leur fournisseur d'électricité et de gaz.

Ce silence est bien compréhensible. Les hommes politiques ont la libéralisation honteuse. On ne trouve guère de ministre ou de député assez courageux pour justifier l'intérêt pour les particuliers et les industriels d'un processus décidé à Bruxelles au milieu des années 1990 et repris sans broncher à Paris par la droite et la gauche.

Personne, et surtout pas le gouvernement, qui ne veut visiblement pas gêner M. Sarkozy. C'était pourtant bien aux ministres de l'économie et de l'industrie, Thierry Breton et François Loos, de préparer l'opinion à cette rupture et d'éclairer les consommateurs. Bref, de faire le service après-vente de la loi sur l'énergie du 7 décembre 2006 qui coule les directives bruxelloises dans le droit français. "Or, nous sommes seuls à expliquer l'ouverture du marché, ce qui n'est pas normal", se plaint un dirigeant de GDF.

MM. Breton et Loos appliquent donc le service minimum et obligatoire. Ils ont soumis le décret sur la libéralisation du marché, mardi 24 avril, au Conseil supérieur de l'énergie, aréopage purement consultatif où siègent des représentants de l'Etat, du Parlement, des syndicats, des consommateurs et des entreprises du secteur. Pour le reste, la discrétion s'impose. La CGT et les sénateurs communistes s'en inquiètent. Ils dénoncent des décisions prises "en catimini" entre les deux tours et jugent que la libéralisation du secteur va grever le pouvoir d'achat des ménages.

Avant la présidentielle, le gouvernement n'a pas osé dresser un bilan critique de l'ouverture du marché aux grands industriels (2000) et aux professionnels (2004). Et pour cause, puisque les prix de l'électricité se sont emballés deux ans après cette ouverture, même si le phénomène est plus lié au renchérissement des produits pétroliers qu'à la libéralisation elle-même. Fin 2006, il avait même tout fait, au Parlement, pour accorder aux entreprises ayant choisi la liberté des prix le droit de revenir à un tarif plus avantageux. Comme pour expier son péché de libéralisme originel…

(Source : Le Monde)
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0 # superuser 2007-05-04 18:13 Lu dans le numéro de février 2007 de "60 Millions de consommateurs" :

La concurrence pour le gaz et l'électricité, les Britanniques connaissent déjà. C'est une avalanche de problèmes de facturation qui s'abat sur les consommateurs d'outre-Manche.

Les deux tiers des plaintes reçues par l'autorité indépendante Energywatch concernent des mauvaises estimations de consommation, des factures incompréhensibl es ou carrément fausses. Notre confrère Which ? racontait récemment le cas de Jane Webb : son fournisseur n'avait pas fait relever son compteur électrique pendant près de quatre ans, se contentant de "sous"-estimer sa consommation. Le jour du relevé, elle s'est retrouvée avec une facture de… 1.800 € !

Mais, plus préoccupant : la flambée des prix. Ainsi, la facture moyenne d'un client d'EDF Energy, filiale locale d'EDF, a augmenté de 92% en trois ans pour le gaz et de 54% pour l'électricité, selon Energywatch. Certes, la concurrence n'est pas seule en cause : les Britanniques, qui n'ont pas fait le choix du nucléaire, subissent de plein fouet la flambée du prix des énergies fossiles. Mais les conséquences sont dramatiques : chauffer sa maison est devenu un luxe, s'inquiètent les associations. Le nombre de ménages qui doit consacrer plus de 10% de ses revenus à payer ses factures d'énergie ("seuil de pauvreté énergétique", selon les associations britanniques), remonte en flêche : il atteindrait près de 3 millions fin 2006.

Hausses en perspective. Les ménages français paient l'électricité moins cher que leurs voisins : 120,50 € le mégawatt/heure, alors que la moyenne européenne dépasse les 140 €. Il s'agit là de tarifs réglementés et contrôlés par l'Etat. Les tarifs libres, fixés sur le marché, seront sans doute plus élevés.
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0 # superuser 2007-05-04 18:29 Lu dans 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS (N°396 - juillet/août 2005) => Enquête internationale de la presse conso :

Pas très propre, mais éclairé

Dix ans après l'ouverture du marché de l'électricité australien à la concurrence, le bilan semble catastrophique, selon Choice. Des régions peu rentables sont mal desservies. De manière générale, les consommateurs n'ont pas un réel choix de leur opérateur, les contrats sont horriblement complexes, et les ménages les plus modestes sont à la merci de coupures sans préavis s'ils ne paient pas rubis sur l'ongle.

En 2003, l'électricité a connu une flambée de 30%. Le montant de la facture d'électricité est désormais la cause principale de 20% des demandes d'aides sociales. Un rapport remis au gouvernement révèle que les abonnés sont contraints de sauter un repas, gager leurs biens ou de se doucher tous les deux jours pour pouvoir honorer leur facture.
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0 # superuser 2007-05-04 19:03 Privatisé par le gouvernement Thatcher le 1er avril 1990, le système électrique britannique vient de faire l’objet d’une étude menée par le cabinet Technologia réalisée à la demande du Conseil supérieur consultatif d’EDF afin de connaître les conséquence de la privatisation britannique et d’établir un bilan précis sur les différents effets qu’elle a enfantés.

La privatisation a fait éclater le Central Electricity Generating Board (production) et l’Electricity Council (Coordination industrielle et commerciale) en une constellation de sociétés privées pilotées, notamment, par National Power et Power Gen, qui fournissent, à eux seuls, 78% de la production.

«Ce fractionnement du système électrique, note l’étude, et la mise en concurrence des divers acteurs ont conduit à l’abandon de certains critères habituels du service public.» Ainsi, souligne l’étude, l’une des premières conséquences de la mise en concurrence, fondée sur le principe de l’offre et de la demande, a été l’abandon de l’égalité de traitement des consommateurs et de toute péréquation tarifaire nationale. La tarification varie entre les usagers et les entreprises au bénéfice de ces dernières.
Alors que l’augmentation des prix de l’électricité a augmenté de 40% en quatre ans, l’étude indique que «le système favorise les gros consommateurs qui peuvent négocier des contrats au détriment des consommateurs domestiques».

Les effets de la privatisation ont également engendré des suppressions d’emplois de 40% dans le secteur de la production (1) et un élargissement des disparités des salaires, en diminution de 30% pour l’ensemble des salariés. Ces chiffres, tant en ce qui concerne les prix, l’emploi et les salaires, sont à rapprocher de l’introduction en Bourse des compagnies régionales d’électricité, qui ont fait progresser l’indice global du marché financier britannique de 31,21% ; la hausse des actions de ces compagnies étant de 95,42% sur la même période. Les cours des actions de Power Gen et de National Power ayant respectivement enregistré une hausse de 69 et 67% entre février 1991 et janvier 1993.

(1) British Gas, privatisé en 1986, a annoncé la suppression de 3.000 emplois pour 1993.

(Source : L'Huma)
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0 # superuser 2007-05-04 18:24
L’ouverture du capital d’EDF a été un succès, mais attention aux lendemains qui déchantent.

«C’est un très grand succès populaire», s’est félicité le ministre de l’Economie Thierry Breton sur RTL le 18 novembre dernier [2005], juste après la clôture de la souscription pour les 15% du capital d’EDF introduits en Bourse. Plus de cinq millions de particuliers – si l’on compte les salariés et anciens salariés qui bénéficiaient d’une offre préférentielle – ont choisi de devenir actionnaires de l’électricien public. Un record pour le nombre de souscripteurs et pour le montant levé : 7 milliards d’euros. Ni France Télécom, ni Orange, ni Gaz de France n’avaient fait mieux.

Pourtant, EDF n’est pas vraiment le placement sans risque vanté par le gouvernement. Les premières cotations semblent le confirmer. Revue de quelques incertitudes, tant pour les nouveaux actionnaires que pour les consommateurs et les contribuables. (…)

Sous-investissement chronique

Dans la perspective de la libéralisation du marché et de sa probable privatisation, cette tendance au sous-investissement s’est déjà fait nettement sentir chez EDF : depuis 2002, le niveau des investissements du groupe a été divisé par trois. Dans le cadre du contrat de service public souscrit le 24 octobre dernier, le gouvernement a voulu prévenir ce risque en contraignant EDF à engager d’ici à 2010 plus de 40 milliards d’euros d’investissemen ts , «principalement en France dans les infrastructures de production, de transport et de distribution». Un effort très important par rapport au niveau actuel des investissements du groupe qui ne devrait pas manquer de peser négativement sur ses comptes.

Et après ? La plupart des centrales nucléaires françaises ayant vu le jour entre 1971 et 1983, le parc de production va vieillir d’un coup. Devant l’ampleur de la tâche, EDF répondant désormais en partie à une logique d’entreprise privée ne sera-t-elle pas tentée de repousser toujours plus loin les investissements nécessaires ? «Une entreprise privatisée – surtout dans un contexte de libéralisation où les règles du jeu ne sont pas parfaitement claires – n’est pas incitée automatiquement à investir, analyse Jean-Marie Chevalier, directeur du Centre de géopolitique de l’énergie et des matières premières à Paris-Dauphine. Donc c’est l’actionnaire ou bien le régulateur, la Commission de régulation de l’énergie, qui a son mot à dire pour imposer les bons investissements

Il ne reste qu’à espérer qu’ils soient à la hauteur de la tâche…

(Source : Alternatives Economiques)
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0 # superuser 2007-05-04 18:37
Dans notre article du 13 Octobre 2005, 36 personnalités disent non à la privatisation d'EDF, on remarque la forte présence du Parti socialiste :

Alors que la mise sur le marché du capital d'EDF est prévue à l'automne sans qu'aucune date précise ne soit arrêtée par le gouvernement, trente-six responsables politiques, syndicaux et associatifs expliquent leur opposition à l'ouverture de son capital dans le quotidien L'Humanité.

Toutes les personnes sollicitées soulignent qu'EDF "n'est pas une entreprise comme les autres". Elles appellent le gouvernement à "renoncer" à ce projet qualifiée par le premier secrétaire du PS François Hollande de "première étape de la privatisation" : le numéro un du PS s'engage même à revenir sur l'ouverture du capital de l'entreprise en cas de victoire de la gauche en 2007.

Parmi les responsables politiques qui s'expriment figurent les leaders des motions socialistes pour le congrès du Mans : Laurent Fabius, François Hollande, Jean-Luc Mélenchon, Vincent Peillon, Henri Emmanuelli, et le président des députés socialistes Jean-Marc Ayrault. Les responsables Verts, Radicaux de gauche, communistes, de la LCR et de Lutte ouvrière accusent le gouvernement Villepin de vouloir "casser les services publics".

Outre les politiques, Jean-Claude Mailly (FO), Bernard Thibault (CGT), Jacques Nikonoff (Attac), Annick Coupé (Union syndicale Solidaires) expriment également leur refus du projet, de même que plusieurs responsables d'associations.
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