Son départ serait programmé pour fin mars, après 14 années de bons et loyaux services au Téléshopping, émission qu'il présente chaque matin depuis 1994. Invité à un déjeuner, après l'avoir complimenté sur ses excellents états de service (audience, chiffres de vente…), on lui a signifié que l'avenir de TF1 se fera désormais sans lui. On peut écouter sa réaction ici lors d'un entretien téléphonique avec Jean-Marc Morandini.
Nous n'allons pas le plaindre : Laurent Cabrol ne s'est pas usé les reins sur une chaîne de montage pour gagner 1.200 € par mois en fin de carrière, il n'a pas été exposé à des produits toxiques, son patron ne s'est pas tiré en Slovaquie avec les matières premières, sa paie lui sera versée jusqu'au bout et, s'il ne retrouve pas un nouveau poste à sa mesure, il peut au moins prétendre à une retraite confortable. Ce qui n'est pas le cas d'une majorité de chômeurs «seniors», durablement exclus de l'emploi et qui survivent aux minima sociaux : ils se contenteront, eux, du minimum vieillesse.
Les déboires de Laurent Cabrol nous rappellent simplement que la mentalité des entreprises est déterminante dans ce fléau : ce sont bien elles qui décident et qui sont donc responsables. Le cas Laurent Cabrol dément cette tendance - assez récente et plutôt lourde - qui voudrait inverser les rôles en reprochant aux seniors de déserter le monde du travail alors que ce sont les employeurs qui les rejettent. Quand le gouvernement parle de «remettre les seniors au travail», qu'il s'adresse à TF1 et fasse preuve, pour une fois, d'honnêteté intellectuelle sur ce sujet.
Articles les plus récents :
- 12/02/2008 17:30 - Discrimination CMU : les dessous d'un Ordre
- 11/02/2008 15:24 - Moins d'une offre d'emploi par informaticien au chômage
- 08/02/2008 16:15 - La rémunération des dirigeants de l'ANPE épinglée par la Cour des comptes
- 08/02/2008 15:11 - Suicide à l'Assedic
- 08/02/2008 14:11 - Plan «Espoir Banlieue» : 4.000 policiers de plus
Articles les plus anciens :
- 07/02/2008 16:02 - Pénibilité, ou le vrai visage du patronat
- 06/02/2008 16:59 - Réforme de la protection sociale : un chantier de dupe
- 05/02/2008 17:17 - Suicides au travail : la liste noire
- 04/02/2008 18:39 - Le minimum vieillesse bientôt revalorisé
- 04/02/2008 13:43 - L'Etat, vache à lait de Mittal ?
Commentaires
"Si nous voulons augmenter le taux d'activité de ceux qui sont aujourd'hui âgés de plus de 55 ans, la meilleure façon est de repousser l'âge légal de départ à la retraite", déclare-t-elle dans un entretien au quotidien La Tribune de vendredi.
Souhaitant "qu'on cesse de considérer que l'âge légal de 60 ans est un symbole intouchable" et qu'on reconnaisse "qu'on peut partir progressivement à 62 ou 63 ans", Laurence Parisot se dit hostile à un "bonus-malus" pour favoriser l'emploi des seniors. Il "ressemble à ce qu'on appelait la contribution Delalande, dont on a mesuré les effets pervers dans le passé", dit-elle. "Avec ce dispositif, plus personne ne voulait embaucher des personnes âgées de plus de 45 ans car, en cas de rupture, l'entreprise payait un malus".
La présidente du Mouvement des entreprises de France se dit par ailleurs "totalement opposée" à un transfert des cotisations chômage vers les cotisations retraite comme l'envisage le gouvernement pour financer la réforme des retraites. "Il faut d'autres voies", dit-elle, appelant à créer beaucoup plus de richesses en France et à explorer la piste de la réduction des dépenses.
A propos du pouvoir d'achat, elle juge qu'on "va fragiliser encore plus notre système de production" si l'on pense résoudre le problème "en commençant directement par les salaires". "Il faut prendre les choses à l'envers et d'abord créer plus de richesses, augmenter la production, avoir une croissance plus soutenue, et faire baisser significativeme nt et durablement le chômage", avance-t-elle, précisant soutenir "dans certaines limites" l'idée de réserver les allégements de charges aux entreprises faisant des efforts sur la politique salariale.
A la question de savoir si elle va se présenter à sa propre succession à la tête du MEDEF d'ici deux ans et demi, Laurence Parisot juge cette question "prématurée", tout en répondant "plutôt oui". "J'ai mille idées pour nos entreprises et pour l'économie de notre pays", dit-elle.
(Source : La Tribune) Répondre | Répondre avec citation |