La justice poursuit son enquête sur la destination des 21 millions d'euros en espèces retirés entre 2000 et 2007 de la caisse de secours mutuel (l’Epim : entraide professionnelle des industries de la métallurgie) créée en 1972 par l'UIMM. Aujourd'hui valorisée à 600 millions, cette caisse noire était notamment destinée à aider les entreprises «victimes» de conflits sociaux... Outre PSA qui en a bien profité, un célèbre retraité de l'organisation patronale vient d'être dénoncé par «DGS».
Aujourd'hui âgé de 95 ans, François Ceyrac fut président de l'UIMM de 1969 à 1973, et président du CNPF (l'ancêtre du Medef) de 1972 à 1981. Il est le créateur de l'Epim.
Logé à titre gracieux par l'organisation patronale depuis 1959, il jouissait d'une villa entourée d'un parc au Vésinet (Yvelines) appartenant à une société civile immobilière dépendant de l'UIMM. D'ailleurs la nouvelle direction de l'Union, au moment du scandale, lui a demandé de quitter les lieux… et a interrompu en septembre le versement mensuel en liquide d'un complément de retraite de 5.000 € par mois, bien sûr non déclaré !
François Ceyrac est pour l'instant le seul à faire les frais des révélations de Denis Gautier-Sauvagnac, la plupart des hauts cadres bénéficiaires de compléments de retraite occultes, dont il a livré les noms au juge Le Loire, étant maintenant décédés.
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Commentaires
• UIMM : une mafia patronale aux accointances nazies
Au cœur d'un immonde lobbying politique…
• Le parachute doré de Denis Gautier-Sauvagnac
DGS, lui aussi, avait son logement de fonction et un pécule d'assuré pour sa retraite. La «patronale attitude» dans toute sa splendeur ! Répondre | Répondre avec citation |
En huit mois d'enquête, la brigade financière a découvert les curieux atermoiements. Mais elle n'a pu identifier ceux qui ont préféré étouffer l'affaire. Il a fallu neuf ans à la BNP Paribas, qui détenait avec la banque Martin-Morel les comptes de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), pour saisir Tracfin, trois ans aux enquêteurs financiers pour se décider à saisir la justice. Un délai étonnamment long qui laisse deviner l'embarras des pouvoirs publics.
Lire ce dossier de 3 pages publié par Le Monde : on y apprend que ces fonds étaient notamment destinés à des partis politiques, qu'une petite partie du pactole servait à des compléments de rémunération ou de retraite occultes pour des cadres de l'UIMM, ou à de somptueux frais de réception et autres "dépenses de rayonnement"… Répondre | Répondre avec citation |
Un logement de fonction pendant sept ans
A l'UIMM, seule une dizaine de personnes était au courant. De 1998 à 2005, Denis Gautier-Sauvagnac a eu un logement de fonction dans le VIIIe arrondissement, à dix minutes à pied de l'UIMM : sur le bail, le locataire n'était pas "DGS" mais une société civile immobilière, Princesse Louveciennes. Le gérant de cette SCI, Bernard Adam, est le directeur financier de l'UIMM. Et ses deux associés sont l'UIMM elle-même et Afpi Etudes et Prévention, l'excroissance «formation professionnelle » de l'UIMM présidée par le numéro deux de la maison, Dominique de Calan.
Un sacré avantage en nature. Le loyer acquitté par cette SCI avoisinait 38.000 € par an. L'entourage de "DGS" précise néanmoins qu'environ la moitié de cette somme a été déduite de son salaire.
Un gain de 137.000 €. En juin 2005, "DGS" a payé 1,181 million d'euros pour acquérir cet appartement (et son parking), soit 5.800 € le m2 . S'il avait dû l'acquitter au prix de marché, il aurait dû payer 10% de plus, soit 137.000 €. Aujourd'hui, un tel appartement se vendrait plus de 2 millions d'euros.
"DGS" avait-il le droit d'acheter son «appartement» ? Oui, même si le chemin emprunté est tortueux. Lors d'une vente à la découpe, le propriétaire doit en effet faire une offre au locataire avant de le proposer à d'autres. Mais ce schéma ne s'applique pas si le locataire est une SCI. Qu'à cela ne tienne : dès 1998, "DGS" avait prévu dans son bail une clause précisant qu'en cas de besoin, la SCI se dédierait à son profit.
Savait-il donc, sept ans avant, qu'il y aurait une vente à la découpe ? «Non, assure un proche, mais quand vous avez 110 logements possédés par les AGF, c'est à terme possible.» Cette sacrée prévoyance a payé. En 2005, le nouveau propriétaire, Valmy SAS, a fait une offre à la SCI qui a par deux fois décliné sa proposition, ouvrant la voie à "DGS". Au final, l'offre faite au délégué général de l'UIMM était plus intéressante que celle faite à la SCI…
Un nouvel «appartement» de fonction. En 2005, toujours dans le cadre de la vente à la découpe, l'UIMM a acquis un autre appartement dans cet ensemble immobilier, mais occupé cette fois : une fois le bail arrivé à échéance, ce logement pourra être proposé au nouveau «patron» de l'UIMM.
(Source : Le Parisien - novembre 2007) Répondre | Répondre avec citation |