Ces rencontres bilatérales ont pour but la préparation de la conférence du 6 mai prochain, qui se penchera notamment sur la réforme de l'assurance-chômage. Les autres partenaires sociaux (Medef, CFDT, CFTC, CGT et FO) seront à leur tour «écoutés» dans les deux semaines à venir.
«La suppression de la dégressivité des allocations en 2000 [avec la mise en place du PARE sous le gouvernement Jospin] a été une erreur que les comptes de l'Unedic supportent encore», déclarait en juillet 2005 feu le négociateur en chef du Medef Denis Gautier-Sauvagnac. Pourtant, «le chômage baisse» et l'assurance chômage résorbe son déficit depuis deux ans, bien que la dégressivité des allocations n'ait pas été rétablie lors de sa dernière convention.
Cette convention Unedic 2006-2009 qui, rappelons-le, a drastiquement réduit les droits des chômeurs et instauré des sanctions accrues, avec l'impact que l'on connaît aujourd'hui sur les «bons chiffres» du chômage...
Baisser les allocations, réduire les cotisations
La sempiternelle question du retour à la dégressivité est revenue sur la table avec les deux organisations patronales reçues avant-hier par Christine Lagarde et Laurent Wauquiez. La CGPME a fait valoir son souhait d'une indemnisation «plus élevée qu’aujourd'hui durant les premiers mois de chômage, mais qui baisserait au bout de six mois, par exemple de 15% ou 20%, pour inciter les gens à reprendre un emploi» (c'est-à-dire n'importe quel emploi), a expliqué son représentant Jean-François Roubaud.
L'UPA, pour sa part, serait favorable à un dispositif encore plus dégressif : «Nous ne sommes pas sûrs qu'il faille attendre six mois. D'ailleurs, en Allemagne, il existe un premier régime pendant les trois premiers mois, un deuxième de trois à six mois». Selon son président Pierre Martin, avec ses millions de Hartzis et de salariés pauvres, l'Allemagne est un modèle ! L'UPA, qui a aussi demandé que les cotisations chômage soient revues à la baisse : lire en commentaire…
Le Medef, attendu mardi à Bercy, ne manquera pas d'en rajouter une couche. Suivront les syndicats de salariés, qui tiendront le discours contraire et tenteront ensuite, comme à chaque renégociation, de limiter les dégâts. Pour un résultat toujours plus défavorable aux victimes du chômage de masse, considérés comme seuls responsable du fléau.
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