Objet : Rejet des amendements 81 et 82 au projet de loi 743 portant «modernisation du marché du travail».
Monsieur le Président de la République,
Pour la seconde fois en 6 mois, deux membres de votre gouvernement, le ministre du Budget, au Sénat en novembre dernier, et le ministre du Travail hier à l’Assemblée nationale, sont venus s’opposer à la liberté de pouvoir «travailler plus pour gagner plus» pour les navigants de l’aéronautique civile française, hôtesses, stewards et pilotes de ligne.
Ces deux amendements avaient été déposés dans le respect des règlements européens et des contrôles médicaux et professionnels du transport aérien.
Dans les faits, malgré la mise en demeure de la France par la Commission européenne en décembre dernier pour non transposition de plusieurs règlements dont le 2000-78 qui interdit toute discrimination en matière d’emploi entre autres du fait de l’âge, notre gouvernement continue à ignorer ses obligations qui relèvent de l’application et du respect des textes européens.
Vous avez annoncé à de multiples occasions que vous vouliez libérer le travail. Un an après votre élection, les hôtesses et stewards français sont toujours les seuls au monde à être licenciés à 55 ans. Les pilotes de ligne français sont, quant à eux, licenciés à 60 ans alors que, dans la quasi-totalité des pays du monde et la totalité des pays européens à l’exception de l’Italie et de la Hongrie, nos collègues pilotes du transport aérien public peuvent aller jusqu’à 65 ans et voler sur notre territoire ainsi qu’au départ de nos aéroports.
Vous parlez d’égalité face à l’emploi. Comment expliquez-vous que le pilote de ligne tout comme le pilote d’hélicoptère du SAMU sont licenciés à 60 ans alors que le pilote d’essai français qui travaille pour Airbus, le pilote du travail aérien ou le pilote d’hélicoptère de la Sécurité civile peuvent aller jusqu’à 65 ans ?
Vous soutenez à juste titre qu’il faut développer la croissance. Il y a une pénurie de pilotes dans le monde et Air France, qui licencie les siens à 60 ans, va devoir «clouer des avions au sol» par manque d’effectif et donc ralentir sa croissance en France voire délocaliser des pans de son activité. Comble de l’absurdité, cette compagnie cherche à présent des pilotes à l’extérieur de l’Union Européenne.
Alors que «les caisses sont vides», que vont penser les salariés français lorsqu’ils vont découvrir qu’ils payent de leur poche tous ces navigants qui sont licenciés et qui vont, dans l’attente de percevoir leur retraite de base, toucher les indemnités des ASSEDIC ?
Pour terminer sachez, Monsieur le Président, qu’en moyenne chaque jour qui passe voit le licenciement du seul fait de l’âge de deux hôtesses ou stewards. Pour les pilotes, nous assistons à un départ forcé tous les deux jours.
Monsieur le Président, l’écart entre vos engagements de campagne ou ceux de votre Gouvernement et la réalité de l’action est incompréhensible. Nombreux sont ceux qui ont voté pour vous afin que cela change et que le courage politique prenne le pas sur les «arrangements d’alcôves».
D’un naturel optimiste, nous osons espérer un sursaut sur ce dossier et vous prions d’accepter, Monsieur le Président, les marques de notre plus profond respect.
Jean SERRAT - Président de l’Association «PNT 65»
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Commentaires
L'Association "PNT 65" n'a qu'un seul et unique but, laisser la liberté à chaque pilote français de choisir son âge de cessation d'activité. Contrairement à certains syndicats, nous ne voulons rien imposer à ceux qui veulent s'arrêter avant 60 ans et de les FORCER à aller à 60.
Vous avez vos annuités et voulez arrêter, arrêtez-vous !
Mais n'obligez jamais celui qui veut ou a besoin de continuer, de devoir aller aux ASSEDICS.
Cette liberté est garantie par le règlement européen 78-2000 depuis le 1er janvier 2007. Depuis ce jour, aucune discrimination ne peut exister en matière d'emploi du seul fait de l'âge et la France est à ce titre dans l'illégalité en licenciant les pilotes à 60 ans et les Hôtesses et Stewards à 55 ans.
Nous ne voulons rien imposer aux Pilotes de Ligne. Nous ne voulons pas forcer ceux qui veulent s'arrêter avant 60 ans à devoir continuer. Mais nous voulons qu'on laisse ceux qui, pour quelque raison que ce soit, veulent continuer dans le respect des normes OACI.
Aucun pilote de ligne n'a la même situation familiale, sociale ou financière. Ce qui est vrai pour l'un ne l'est pas pour l'autre. C'est pourquoi, compte tenu notamment de la nouvelle norme de l' OACI portant l'âge limite pour exercer le métier de PNT jusqu'à 65 ans, nous exigeons la liberté pour chaque pilote Français de choisir son âge de départ avec les mêmes règles que celles édictées pour les PNT d'Europe et du monde entier.
Respect des textes signés par la France, égalité de traitement et liberté du choix sont notre guide d'action. Nous revendiquons le Droit pour chaque pilote Français, tant qu'il satisfait aux normes techniques et médicales exigées par la DGAC, les JAA ou l'EASA de pouvoir exercer son métier de PNT jusqu'à éventuellement l'âge limite de 65 ans en fonction de son seul et unique choix, de sa seule vérité personnelle.
Ce droit nous est accordé par des textes fondamentaux signés au plus haut niveau de l'Etat français, de l'Europe ou d'instances internationales tels l'OACI dont la France est membre à part entière.
C'est pour cela que nous refusons à certains le droit d'aliéner des libertés qui nous sont garanties par le Président de la République, la Constitution ou des Traités engageant notre Etat et son Gouvernement. L'Association PNT 65 n'est affiliée à aucun syndicat et est en relation étroite avec d'autres associations du même type de part le monde.
"PNT 65" n'a qu'un seul point de vue : "Laissons chaque pilote Français, libre de décider du jour où il désire mettre fin à sa carrière dans les limites OACI".
Cessons de toujours vouloir imposer. Répondre | Répondre avec citation |
Venez-vous joindre à la fête du travail!
Cette fête pour le travail pour tous!
Cette fête du travail pour ceux qui n'ont pas la liberté de pourvoir choisir leur travail et leurs conditions de vie! Répondre | Répondre avec citation |
S'il y a pénurie de pilotes, c'est d'abord aux jeunes qu'il faut donner une chance en organisant des programmes de recrutement et de formation (par les anciens, au lieu de les faire voler plus longtemps) ! On retrouve cette aberration dans l'Education nationale, où on rappelle des profs retraités parce qu'il n'y a plus assez d'enseignants et qu'on ne recrute plus (et pourtant, là, pas de pb de sécurité pour les passagers) : c'est quand même fou, non ???
Ces pilotes "évincés" se retrouvent, effectivement, en préretraite Assedic (et non au chômage comme ils voudraient nous le faire entendre…). Ils ne sont pas à plaindre, car c'est un traitement nettement plus violent qu'on réserve à d'autres métiers où on vous licencie pour de vrai bien avant l'âge légal de départ à la retraite, avec un minima social puis le minimum vieillesse pour perspective.
Age légal, que le Medef aimerait bien allonger à 65 ans un jour… N'ABONDONS PAS DANS CE SENS !
Ces revendications de pilotes me semblent bien douteuses, corporatistes, et de courte vue. On comprend que certains s'ennuient chez eux, mais qu'ils n'en fassent pas une cause nationale !
- L'assiette de cotisation des retraites doit être élargie, l'argent - indécemment accumulé et jamais taxé - pris là où il est, et non piqué à l'assurance chômage.
- L'âge légal doit rester à 60 ans, et l'emploi doit aller en priorité aux jeunes. Faire travailler les vieux plus longtemps, surtout dans certains secteurs, est une aberration.
Au moins, les revendications de ces "pauvres" pilotes permettent de relever une partie de l'absurdité de la politique gouvernementale sur l'emploi des seniors… Répondre | Répondre avec citation |