Au premier trimestre 2008, selon l'INSEE qui livre une estimation corrigée des variations saisonnières à «plus ou moins 0,4 point» (on n'est donc pas à 0,4 point près…), le chômage serait descendu à 7,2% de la population active en métropole — 7,5% avec les DOM — soit un recul de 0,2 point par rapport au précédent trimestre et de 1,2 point sur un an.
«C'est le meilleur chiffre depuis 25 ans !», claironne Nicolas Sarkozy, ajoutant : «Ça prouve que la stratégie retenue est la bonne mais il ne faut surtout pas s'arrêter à cela. Il ne faut faire aucune autosatisfaction, il faut continuer jusqu'à ce que nous ayons le plein emploi», qu'il situe autour de 5%. Le taux d'emploi de la population âgée de 15 à 64 ans est aujourd'hui de 65,1% : grâce à ses mesures anti-chômeurs (le projet de loi relatif à leurs «droits et devoirs» sera examiné à partir du 23 juin au Sénat), le gouvernement vise 70% à l'horizon de 2012.
Pourtant, au premier trimestre 2008, le nombre d'inscrits à l'ANPE en catégorie 1 avait augmenté :
+ 13.200 en janvier - 13.700 en février + 8.200 en mars = 7.700 chômeurs «officiels»… en plus ! Heureusement que la baisse d'avril (- 8.400) a rétabli l'équilibre. Ces fluctuations concordent avec les chiffres d'Eurostat qui, au 30 mai, a estimé notre taux de chômage à 7,8%, stable depuis janvier.
Pourtant, au premier trimestre 2008, les créations d'emplois (+ 0,2%) n'ont pas été à la hauteur : sur les 39.400 postes créés de janvier à mars dans le secteur marchand, 18.100 — soit 46% — sont… de l'intérim ! D'ailleurs, l'INSEE précise que de janvier à mars, elle a recensé 1,18 million de «non-chômeurs en situation de sous-emploi». A ce rythme, il est probable que 2012 soit l'année du «plein emploi précaire».
Mis à part les facteurs démographiques (lire en commentaire…), comment peut-on faire baisser le taux de chômage alors que la création d'emploi est faible et que le rythme des embauches s'est considérablement ralenti ? Il y a là un mystère qui nous échappe...
L'OCDE pense que le taux de chômage français devrait se maintenir à 7,5% en moyenne en 2008 avant de remonter à 7,6% en 2009. Pour la plupart des économistes, la décélération de l'emploi devrait se poursuivre durant l'année, en lien avec une activité de moins en moins vigoureuse, une croissance moindre et, aussi, une progression un peu plus forte de la population active.
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