
Total chaos syndical
Pour l'UNSA, qui est d'accord sur le principe d'une mobilisation pour défendre les retraites et les 35 heures, cette journée a en fait pour objet de défendre la «position commune» signée en avril par la CGT, la CFDT, le Medef et la CGPME : un «mauvais accord» qu'elle refuse de cautionner par sa présence. «En faisant des élections d'entreprise le lieu unique de la légitimité syndicale, la CFDT et la CGT ont de fait validé la grande idée du Medef de faire de l'entreprise, au détriment de la branche, le lieu essentiel de la production des accords, ce que le gouvernement a entériné», estime l'UNSA qui renchérit : «Aux signataires de la "position commune" d’en assumer les conséquences»...
Pour FO, c'est «une manifestation de plus» alors qu’«une journée de grève interprofessionnelle concernant le public et le privé» aurait été plus efficace. Elle déplore que la CGT et la CFDT, ayant «accepté des concessions graves pour les salariés», refusent de retirer leurs signatures. La commission exécutive de FO, qui s'est réunie dimanche, indique en outre qu'elle propose aux autres organisations syndicales «de boycotter la réunion, à l'initiative du gouvernement, de la Commission nationale de la négociation collective du 5 juin consacrée à ce projet de loi».
On est mal barrés !
A l'instar de la CFE-CGC, la CFTC devrait se décider dans la journée. Mais la confédération chrétienne avait déjà refusé de participer à la réunion intersyndicale de jeudi dernier, convoquée suite à ce coup de théâtre que fut la découverte de la réécriture scélérate du second volet du texte sur la représentativité (et qui s'en prend aux modalités d'aménagement du temps de travail), estimant qu'il ne faut «pas masquer la question des retraites derrière celle des 35 heures». Un argument un peu sot car "trop de manifs tue les manifs", à notre humble avis, dans un contexte d'attaques gouvernementales à répétition et tous azimuts qui, éparpillant les luttes, rendent la mobilisation encore plus difficile.
Ainsi, la grande journée d'action contre le démantèlement les 35 heures et le passage à 41 annuités de cotisation pour une retraite à taux plein se fera donc… en ordre dispersé. La CGT espère un million de manifestants, en dépit des dissensions et de la démotivation que celles-ci peuvent engendrer. Et pendant que les syndicats se divisent, le gouvernement avance : bien qu'une radicalisation du conflit (et de la gentille CFDT…) inquiète vaguement l'UMP, l'avant-projet de loi sur le temps de travail inclus dans l'accord sur la représentativité sera présenté le 18 juin en Conseil des ministres, et le projet de loi sur la réforme des retraites doit être déposé au Parlement à la fin mois.
=> DERNIÈRE MINUTE : on apprend que la CFTC et la CFE-CGC se désolidarisent du mouvement... Par contre, comme SUD-Solidaires, la FSU sera de la partie.
=> On apprend aussi que la CGT menace le gouvernement «de redevenir un syndicat d'opposition» !!! Lire en commentaire…
Articles les plus récents :
- 05/06/2008 21:28 - Ressources humaines : 100.000 chômeurs au soleil
- 05/06/2008 17:31 - Le chômage baisse… on se demande comment
- 05/06/2008 15:25 - Niches fiscales : un gouffre de 73 milliards d’€
- 04/06/2008 23:33 - A 30 km, c’est déjà trop loin
- 04/06/2008 17:41 - Reprise d'emploi : Les salaires sont trop bas !
Articles les plus anciens :
- 02/06/2008 01:07 - Enseignants «masterisés» ou la dictature des diplômes
- 31/05/2008 17:26 - Le CNE est mort et enterré : qu'on se le dise !
- 30/05/2008 14:55 - EADS : Forgeard enfin mis en examen
- 30/05/2008 00:48 - Le chômage ne baisse plus
- 29/05/2008 12:22 - 35 heures : le énième mensonge de Nicolas Sarkozy
Commentaires
Signé par la CGT, la CFDT, le Medef et la CGPME le 9 avril, il prévoit d'introduire la mesure de l'audience syndicale comme critère de représentativit é. Confortant les deux principales confédérations - CGT et CFDT - dans leurs positions, ce principe fait craindre aux trois petites - FO, CFTC et CGC - au pire une disparition, au mieux une réduction de leurs avantages acquis depuis 1966.
Si bien que ces trois organisations sont prêtes à tout pour affaiblir les deux autres. Et l'article 17 de l'accord sur la représentativit é, qui introduit l'assouplissement des 35 heures par accord d'entreprise, dans certaines conditions et "à titre expérimental", est une occasion rêvée pour y parvenir.
Interrogé dans Le Parisien-Aujourd'hui en France sur la demande des syndicats FO et CFTC de se retirer de la proposition commune du 9 avril sur la représentativit é syndicale, le leader de la CGT répond : «Evidemment, non. Ça ne changerait rien. Ces syndicats ont du mal à avouer leur désaccord sur les nouvelles règles de représentativit é. (…) S'ils n'appellent pas à la mobilisation du 17 juin, cela fera le jeu du gouvernement».
(Source : La Tribune) Répondre | Répondre avec citation |
"Le syndicalisme a une responsabilité écrasante face à ce gouvernement. En termes de mobilisation, mais aussi en termes de bataille idéologique face à cette droite décomplexée", a déclaré la porte-parole Annick Coupé dans son discours d'ouverture. "Certaines [organisations syndicales] cherchent d'abord à composer avec ce gouvernement et continuent à vouloir accompagner les réformes, même si elles sont porteuses de reculs sociaux", a-t-elle déploré. Face à ces organisations, "il s'agit de rendre crédible notre projet syndical et l'idée qu'il y a des alternatives possibles", a-t-elle insisté.
"Il est temps que le mouvement syndical se ressaisisse et donne enfin des perspectives de mobilisation générale" face au "projet de destruction sociale généralisée" mené par le gouvernement. La responsable de l'union syndicale (43 fédérations et syndicats) a justifié par ce contexte le choix de se joindre à la CGT et la CFDT pour la journée d'action du 17 juin contre les projets de réforme des retraites et de la loi sur les 35 heures.
Solidaires est une des seules organisations syndicales, avec la FSU, à avoir rejoint l'appel à la mobilisation. FO, la CFTC, la CFE-CGC et l'Unsa (syndicats autonomes) ont annoncé lundi qu'elles ne participeraient pas. "Même si nous avons souhaité qu'il y ait une convergence plus importante, il nous semble impossible d'être absent sur un appel interprofession nel à la grève" le 17 juin, a-t-elle expliqué. Annick Coupé n'a toutefois pas manqué de rappeler que CGT et CFDT ont posé des obstacles, dans la "position commune" signée avec le Medef et la CGPME, à la représentativit é de Solidaires, qui ne figure pas actuellement dans le club des cinq centrales reconnues au plan interprofession nel (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC).
Le projet de loi réformant les règles de la représentativit é des syndicats, qui reprend sur ce volet la "position commune", n'assure pas à Solidaires d'acquérir une place dans le jeu de la négociation sociale. "Tout est fait comme si le patronat, le gouvernement et certaines centrales souhaitaient recomposer le paysage syndical par en haut, selon un schéma qui vise à marginaliser le syndicalisme de luttes et à favoriser un syndicalisme de plus en plus institutionnali sé", a estimé Mme Coupé.
"Solidaires est à un tournant, on n'a pas le choix : grandir ou être marginalisé, voire disparaître", a souligné peu après Laurent Gathier, du Syndicat national unifié des impôts (SNUI), à la tribune du congrès. Face à cette impasse de représentativit é institutionnell e, "assumons ce que nous sommes, sortons du 'anti-autres organisations syndicales', soyons d'abord pro-Solidaires", a-t-il ajouté.
Certains délégués ont reconnu la "faiblesse de revendications en matière d'emploi, de salaires, de conditions de travail, de souffrance au travail" (Solidaires-douanes), et d'autres ont souligné la nécessité de se développer sur "deux jambes, celle du public et celle du privé" (Sud-PTT).
La plate-forme revendicative de Solidaires sera discutée et votée lors des deux journées suivantes du congrès, mercredi et jeudi.
(Source : 20 Minutes) Répondre | Répondre avec citation |
Il reproche au président de «profiter d'un projet de loi censé transposer uniquement cette "position commune" du 9 avril pour y introduire une deuxième loi sur le temps de travail». «Si le gouvernement s'enferre dans cette attitude, droit dans ses bottes, j'y verrai la preuve que le dialogue social n'est pas possible dans ce pays. Et la CGT aura à revoir sa position», prévient Bernard Thibault. «On ne peut pas admettre d'être reçu uniquement pour la photo et appeler ça du dialogue social» : SOURCE…
Mortel de rire !!!!!!!
Donc, il est clair qu'actuellement la CGT est un syndicat d'accompagnement et de compromission… Merci, Bernard Thibault, de l'avoir confirmé !
Camarades de la CGT, ne serait-il pas temps de réagir et de mettre votre actuelle direction "à la porte" ??? Répondre | Répondre avec citation |