Vendredi, 50% des éboueurs et des conducteurs étaient en grève : ils ont déversé des papiers, journaux et bouteilles sur le parvis de l'Hôtel de Ville, qu'ils avaient encerclé avec des camions-poubelles. Soutenus par leurs syndicats (CGT, FO, CFTC, UNSA et SIAT), les Verts et le PCF, ils ont décidé de maintenir 55 minutes d'arrêt de travail par jour jusqu'à l'aboutissement des négociations avec la Mairie de Paris. Un préavis de grève reconductible a également été déposé pour le 7 juillet, date où le projet de réorganisation sera présenté au Conseil de Paris : si la proposition est adoptée, dès juillet 2009, la collecte sera privatisée dans douze des vingt arrondissements, contre huit actuellement.
Bertrand Delanoë l'a dit : je suis «libéral et socialiste». Et qui dit privatisation dit dégradation des statuts et des conditions de travail. Les éboueurs dénoncent une «volonté politique de ne pas embaucher et de ne pas vouloir donner les moyens pour un service public de qualité. [...] Pourtant, l'argent existe : ces nouveaux marchés vont coûter des millions d'euros, dont une partie n'ira jamais à la propreté puisqu'elle sera versée aux actionnaires».
Privilégiés ?
Dans les rues, les poubelles s'entassent, provocant l'ire des parisiens. Pour certains, nos éboueurs sont des «privilégiés» : comme si nettoyer leur merde sept jours sur sept, très tôt le matin ou tard le soir, ne méritait aucune considération particulière. C'est, d'ailleurs, le même procès que l'on fait aux fonctionnaires, agents de la RATP, salariés d'Air France, etc… dont on estime qu'ils n'ont pas à protester puisqu'ils sont, soi-disant, «en haut du panier». Comme s'il était normal que, sous prétexte que leurs salaires et leurs conditions de travail sont mieux encadrés que dans le privé, ils doivent se plier à la régression générale.
Les Français, prêts à accepter que le haut de la pyramide s'effondre sous prétexte qu'ils sont moins bien lotis, sont résolument inconscients des répercussions de cet effondrement sur le service public et sur l'ensemble du salariat. Pire : ils oublient que ceux qui nous dirigent, eux, ne sont prêts à aucune concession sur leurs propres privilèges, grassement assumés par les contribuables : lire en commentaire...
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