Ce matin, 9 heures, convocation à l’ANPE pour un premier rendez-vous après mon inscription à l’Assedic il y a 4 jours, mon absence pouvant «entraîner une radiation de la liste des demandeurs d’emploi». Je pensais avoir un entretien individuel : nous serons une vingtaine, jeunes et moins jeunes, face à deux représentantes de l’agence.
Distribution d’un questionnaire dans lequel il nous est demandé de préciser si nous avons déjà postulé à une annonce de l’ANPE depuis notre inscription et si nous avons reçu une réponse positive, puis de spécifier si nous sommes «une femme enceinte», «un créateur/repreneur d’entreprise» ou si nous suivons une formation. Le fait de choisir l’une de ces trois catégories va-t-il me permettre d’accéder à des ateliers d’aide à la recherche d’emploi spécifiques ou m’en dispenser ? Les représentantes de l’ANPE se présentent : en charge d’un certain nombre de dossiers de demandeurs d’emploi dans un secteur professionnel déterminé, elles vont nous en proposer un tour d’horizon. Ce qui sera fait sans détours : «secteur sinistré», «vous avez certainement une formation pointue mais elle ne vaut rien sur le marché actuel», «même si vous venez de travailler 15 ans à TF1 ça n’a pas de valeur»… Le silence qui régnait déjà devient plus pesant.
Après le bilan, les conseils : accepter de revoir toutes nos prétentions à la baisse car «les salaires sont en chute libre», prendre tout ce qui se présente, intérim, CDD, ne pas chercher à tout prix un salaire plus important que les indemnités Assedic, changer de métier plutôt que de rester sans emploi car «le RMI arrive très vite, vous savez…» Et d’insister sur le fait qu’être «handicapé donne des droits, il ne faut pas hésiter à le revendiquer, il y a des lois pour la discrimination positive c’est important de le savoir». On nous présente maintenant ce que l’ANPE va mettre en œuvre pour nous accompagner si nous respectons notre engagement à «une recherche d’emploi permanente, active, concrète et justifiable», c’est marqué dans le dépliant qu’on nous distribue. «Atelier documentation», «atelier réseau», «atelier recherche», «atelier projet» et accès exclusif «aux annuaires que nous cachons dans cette armoire».
Dans ma lettre de convocation on m’avait demandé d’apporter mon CV, un descriptif de mes motivations et de réfléchir sur un code d’accès et un mot de passe pour «connection informatique». On ne me les demandera pas. Je repartirai avec une longue bibliographie, des listes de liens internet vers des sites d’annonces et d’intérim… Et une grande incertitude quant aux possibilités qui me restent de retrouver un travail qui corresponde à ce que je sais faire.
(Source : CGT.fr)
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