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Accueil Social, économie et politique RSA : Quid des dysfonctionnements ?

RSA : Quid des dysfonctionnements ?

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Actuellement testé dans 34 départements, les premières remontées du Revenu de solidarité active sont passées sous silence. Pourtant, il n'est pas honteux que cette «usine à gaz», instruite au pas de charge, recèle des imperfections à corriger d'urgence avant d'être adoptée en Conseil des ministres, puis examinée et votée par le Parlement.

A ce jour, en terme d'emploi, la seule évaluation connue du RSA n'est déjà pas flatteuse... Mais en terme de fonctionnement, c'est l'omerta !

Soyons concret. La fiche n°1, émise par le «haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté» de novembre 2007, traite du régime juridique RSA-RMI. Dans les premiers paragraphes, on peut lire : «Le RSA a pour objectif d’assurer l’augmentation des ressources de toute personne, bénéficiaire du RMI ou de l’API, qui prend ou reprend un travail, exerce ou accroît son activité professionnelle». C’est d’ailleurs l’un des principaux arguments avancé depuis le décret qui a lancé son expérimentation.

Est-ce vrai pour tous les actifs bénéficiant du RMI ou de l’API qui auraient signé un contrat aidé (type d'emploi majoritairement proposé à cette main d’œuvre fragilisée) ? NON ! Nous avons détecté un premier cas de figure qui cumule successivement trois pénalités.

Le bénéficiaire du RSA n'a pas intérêt à tomber malade

Un actif allocataire du RMI sous contrat aidé dans un club sportif de la Vienne devient, par l’expérimentation du RSA dans son département, bénéficiaire de ce supposé «coup de pouce». Première pénalité de la vie, il doit subir une hospitalisation qui sera suivie d’un arrêt maladie flirtant avec la limite des trois mois dans les textes prévus par le décret sur l’expérimentation du RSA. Deuxième pénalité professionnelle : il n’a pas un an d’ancienneté pour prétendre au maintien de salaire, donc ne perçoit que des indemnités journalières, ce qui diminue considérablement sa rémunération déjà maigre. Et enfin, le coup de grâce est donné par… le RSA lui-même, qui prévoit d’intégrer les indemnités journalières dans les ressources utilisées pour le calcul, pénalisant ainsi ce «travailleur précaire» par une amputation de 2/3 de son complément de revenu.

Mensonge, ou dilettantisme gouvernemental ?

Une sympathique conseillère de la CAF de Poitiers lui explique très courtoisement que, compte tenu du calcul complexe du RSA, aggravé par son profil social de famille recomposée avec trois enfants à charge et de faibles prestations familiales, il se trouve dans un cas précis où bénéficier à la fois d’indemnités journalières et du RSA a fortement réduit ses ressources. Ce serait risible… si cela ne plongeait pas une famille en totale détresse !

L’ironie de la situation veut qu’à sa recherche du bon interlocuteur pour «faire remonter» ce cas concret de dysfonctionnement du dispositif, il lui a été répondu qu’aucune évaluation, hormis des réunions informelles sur Paris, n’existait officiellement. De quoi souligner que si l’information est vraie, Martin Hirsch nous ment ! Et si elle est fausse, la communication est bloquée en amont. Pourquoi ? Que cache tout cela : un manque de professionnalisme inadmissible de la part du gouvernement, ou des coups fourrés pour les futurs bénéficiaires du «bébé» de M. Hirsch ?

Une seule évidence que bon nombre d’associations, de précaires ou de travailleurs sociaux dénoncent à grands cris sans être entendus : Faire confiance au RSA, c’est bel et bien «Réduire Son Avenir» !

Vincent de ROCHER-LECLERCQ

Le Comité d'évaluation du RSA ne rendra ses travaux qu'à la fin de l'année. Son président déplore la précipitation politique et le manque de rigueur autour de ce projet => Lire en commentaire…

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Mis à jour ( Mardi, 02 Septembre 2008 16:48 )  

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