Or, qu'attendent les huit confédérations syndicales (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires et Unsa) ? Elles attendent bien gentiment l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy qui doit avoir lieu jeudi soir, bien qu'elles sachent pertinemment que celui-ci cherche à déliter le mouvement en faisant traîner les choses et qu'il va, une fois de plus, les rouler dans la farine. Une décision «réaliste» validée sous la houlette des plus «réformistes» : CFDT, CFTC, FO, Unsa et CFE-CGC (notez que les trois premières sont les grandes perdantes des élections prud'homales).
Pourtant Raymond Soubie, le «conseiller social» du président, l'a déjà martelé : pas question de «changer le cap»; il faut, au contraire, «maintenir» et «renforcer» la politique engagée. Nicolas Sarkozy l'a aussi dit lui-même : «La meilleure gestion sociale, c'est d'investir dans l'économie» et la relance par la consommation, «c'est comme de l'eau dans le sable». Quel mépris quand on sait que ce «sable» se compose d'une majorité écrasante de Français (dont le pouvoir d'achat tire la consommation, moteur de la croissance française) tandis que 10% d'entre eux détiennent 90% des richesses du pays (et qu'en ont-ils fait ?) !
Suite à cette mascarade médiatique qu'il va falloir se farcir 90 minutes durant, les syndicats se retrouveront le lundi 9 février — c'est-à-dire… à la veille des vacances scolaires — pour décider d'éventuelles «nouvelles initiatives».
Côté assurance-chômage, la CFE-CGC vient purement et simplement de se dégonfler sous la pression du Medef et au nom de la survie du paritarisme, renonçant hier à son droit d'opposition sur l'accord de la future convention Unedic, négocié la veille de Noël entre «partenaires sociaux», et qu'elle n'avait pas signé. Grâce à son renoncement, le gouvernement va pouvoir agréer un texte qui va raccourcir la durée d'indemnisation de 60% de privés d'emploi et autoriser — sous conditions, mais autoriser tout de même — cette baisse des cotisations qu'elle rejetait.
A (re)lire :
• Assurance-chômage : une nouvelle convention au rabais
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Les cadres se croient-ils à l'abri ? Jusqu'à présent, comparé aux autres catégories de salariés, le chômage les avait épargnés, que ce soit en volume ou en durée. Le présent accord va surtout léser ceux qui risquent de rester durablement sans emploi. Or «la crise», avec ses licenciements par milliers, change considérablement la donne. A l'instar du patronat et de la CFDT, la CFE-CGC sous-estime son ampleur et affiche un train de retard quant à l'estimation de son impact sur le chômage du public qu'elle est censée représenter.
MARRE DES SYNDICATS TIMORÉS ! Ras-le-bol de ces apparatchiks qui magouillent entre eux, se compromettent, ne défendent plus les intérêts des salariés et méprisent les chômeurs !
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