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Accueil Social, économie et politique Face à la crise, Sarkozy tâtonne

Face à la crise, Sarkozy tâtonne

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Voilà ce qui ressort de l’intervention télévisée de Nicolas Sarkozy le 5 février. L’homme semble avoir perdu ses repères, ses certitudes, et ouvre la voie au «dialogue social». Par calcul, ou par conviction ? Le Président est tout simplement en panne d’idées pour enrayer la crise.

Nicolas Sarkozy est décidément le champion toutes catégories des revirements. Après avoir encensé les USA de George W. Bush, le voici qui assène une sévère mise en garde à l’Amérique de Barack Obama : «Ce n’est pas à nous de payer la crise !» Après avoir engagé des réformes au pas de charge dans tous les domaines, y compris les moins urgents, le voici qui s’interroge - enfin - sur les mesures à prendre pour répondre aux préoccupations quotidiennes des Français et désamorcer la bombe sociale. En panne de propositions fermes et précises (mais pas d’idées fumeuses), il confie à son gouvernement et aux partenaires sociaux le soin de «réfléchir» à la suppression de l’impôt sur le revenu des «petits» contribuables, à la suppression de la taxe professionnelle (pour la remplacer par une obscure «taxe carbone»), à une meilleure indemnisation du chômage partiel, à une indemnisation du chômage des jeunes et, cerise sur le gâteau, à une plus «juste» répartition des bénéfices des entreprises («un tiers pour les actionnaires, un tiers pour les salariés, un tiers pour les investissements», propose Sarkozy). Mais de mesures concrètes : AUCUNE ! Le vide !

Ainsi, à partir du 18 février, les partenaires sociaux (syndicats de salariés et représentants du patronat) devront plancher sur le plan B, celui de la «relance sociale» (pour quel montant et dans quel délai ? Mystère !) alors que 26 milliards sont déjà débloqués pour la «relance de l’investissement», surnommé ici sur Actuchomage : «Plan de relance du marteau-piqueur» (car orienté à 80% en faveur du BTP).

Le reste de la prestation présidentielle a été tout aussi convainquant. Nicolas Sarkozy est un très bon avocat pour défendre sa cause, son honnêteté «d’homme qui ne ment pas», son obsession du dialogue (qu’on a pu apprécier depuis 20 mois), son bilan (qui permet à la France de mieux résister à la crise que les autres pays. On en reparlera dans quelques mois…) et ses promesses, encore et toujours. Comme à chaque grande prestation du Chef de l’État, on se croirait en pleine campagne électorale ! Tous ses thèmes favoris ont été passés en revue : L’aberration des 35 heures, le nombre pléthorique de fonctionnaires, les délocalisations industrielles (le Président s’offusquant de voir les automobiles françaises vendues en France fabriquées à l’étranger)… Avec Sarkozy, c'est retour vers le futur… à la veille du premier tour.

Il ressort de cette prestation un sentiment préoccupant en cette période qui ne l’est pas moins : Le Président tâtonne !

Yves Barraud
Mis à jour ( Vendredi, 06 Février 2009 00:36 )  

Commentaires 

 
0 # Yves 2009-02-05 23:37 Pourquoi les plans de relance annoncés et engagés par le gouvernement ne sauveront pas l’économie française ? Une réponse s’impose : Tout ce qu’a entrepris Nicolas Sarkozy est un échec.

Il a promis la croissance, nous avons la récession. Il a promis le plein emploi, on dépassera les 10% de chômeurs en 2009. Il a promis que les Français gagneraient plus, la plupart gagnent moins car leur salaire n'est pas indexé sur l’augmentation du coût de la vie. Il a promis de «réformer» le pays avec la volonté de casser le «modèle social à la française», source de tous les maux selon lui, et il s’est inspiré pour cela des modèles anglo-saxons d’où sont parties les crises financière et boursière. Il a promis de renouer avec les USA : il s’en est rapproché au moment même où George Bush battait tous les records d’impopularité dans son propre pays (une erreur d'appréciation que Barack Obama lui a fait chèrement payer en l’ignorant pendant plusieurs semaines après son élection). Il a promis d’insuffler une nouvelle dynamique à l’Europe : Il n’a fait que contrarier Angela Merkel, leader du premier partenaire économique de la France, l'Allemagne, pièce maîtresse de la construction européenne…

Depuis 20 mois, Nicolas Sarkozy obtient très exactement le contraire de ce qu’il promet aux Françaises et aux Français. Et ce GRAND VISIONNAIRE est un accoutumé du fait. Ministre de l’Économie et des Finances sous Raffarin, n’a-t-il pas promis une baisse des prix dans la grande distribution ? Ministre de l’Intérieur, ne s’est-il pas engagé à éradiquer ce «sport national» qui consiste à brûler des véhicules ? Quelques mois plus tard, 45.000 voitures (des dizaines de bus, d’écoles, d’entrepôts, de gymnases…) étaient incendiés lors des émeutes de 2005.

C’est imparable, c’est DÉSESPÉRANT : dès que Nicolas Sarkozy s’engage sur un objectif, on est quasiment assuré d’obtenir le résultat inverse. Une malédiction qui semble également frapper celles et ceux qui se réclament de sa méthode. Prenez Christine Lagarde, ministre de l’Économie et des Finances ; relisez ses déclarations de 2007 et du début de l’année 2008. Nous devrions être aujourd’hui à + 2,5% de croissance annuelle, à 3% même ! Comme son mentor, dès que Christine Lagarde s’engage sur un objectif, on obtient le résultat inverse !

Ce constat, tous les Français peuvent l’accepter au-delà des clivages partisans. Des millions de nos concitoyens qui ont voté Sarkozy en 2007, en toute bonne foi, avec l’espoir de voir leur situation s’améliorer, ne peuvent qu’en convenir : ILS ONT ÉTÉ DUPÉS. Certains argueront que le contexte international pèse lourdement sur l’absence de résultats du tandem Sarkozy/Fillon. Ce serait oublier un peu vite la mise en garde de François Bayrou qui, à la veille du premier tour, alertait l’opinion sur «toutes ces promesses qu’on sera incapable de tenir !».

Et en quoi la crise économique a-t-elle influencé notre «brouille» avec l’Allemagne d’Angela Merkel ? En quoi la crise a-t-elle pesé sur notre «rapprochement diplomatique» avec George Bush ou avec le colonel Kadhafi ? En quoi la crise impose-t-elle le dogmatisme qui consiste à vouloir faire travailler les Français le dimanche, à réformer à tout bout de champ, à noyer l’Assemblée nationale sous des projets de loi qui, dans le contexte actuel, n’apparaissent pas prioritaires ? Si pour Nicolas Sarkozy la France est incapable de s’adapter au monde qui l’entoure, elle est aujourd’hui empêtrée dans des réformes qui la dispersent, qui la divisent et la rendent finalement plus vulnérable, plus fragile.

La politique mise en œuvre ces 20 derniers mois est un ÉCHEC CUISANT, dans tous les domaines, dans tous les registres ! Un échec pour la majorité qui nous gouverne depuis 7 ans maintenant : l’UMP de Chirac, de Raffarin, de Villepin, de Fillon, de Sarkozy, qui continue, par la voix de son porte-parole Frédéric Lefebvre, à faire la leçon aux Français, ces «imbéciles» qui n’ont décidément rien compris. Cette UMP arrogante qui, en juillet 2008, applaudissait à tout rompre le discours de son Conducator : «La France est en train de changer. Elle change beaucoup plus vite, beaucoup plus profondément qu’on ne le croit. […] Désormais, quand il y a une grève en France, plus personne ne s’en aperçoit (rires et applaudissement s)».

Comment peut-on encore faire confiance à ces gens-là ? Pourquoi les mesures du gouvernement Fillon seraient-elles aujourd’hui plus appropriées que celles prises depuis mai 2007 ? On nous parle de «relance par l’investissemen t» alors que la consommation, premier moteur de la croissance française, va s’effondrer ces prochains mois. Le gouvernement va mettre des milliards dans des infrastructures «pour préparer l’avenir du pays» mais des centaines de milliers de Français vont perdre leur emploi en 2009, donc perdre du pouvoir d’achat. Plus de chômeurs, c’est automatiquement moins de consommation. Moins de consommation, c’est moins d’emplois. Et moins d’emplois, c’est plus de chômeurs.

Il faut SORTIR DE CETTE SPIRALE pendant qu’il en est encore temps, alors que les chiffres du chômage atteignent déjà des sommets : + 45.800 en décembre 2008 après les + 64.000 de novembre. Si l’augmentation du chômage devait s’accélérer dans les premiers mois de 2009, ce qui est malheureusement prévisible, nous n’entrerions pas en récession mais en DÉPRESSION !

En 2009, 50.000 à 80.000 personnes pourraient s’inscrire CHAQUE MOIS au Pôle Emploi, ce qui donnerait alors + 600.000 à + 800.000 chômeurs sur un an. D'autant plus que, nous ne le répèterons jamais assez, le taux de chômage en France est LARGEMENT sous-évalué. Un exemple : Aujourd’hui, on propose à des milliers de licenciés économiques une CRP, c’est-à-dire une Convention de reclassement personnalisé qui leur assure une meilleure indemnisation et un accompagnement soi-disant plus «performant». Eh bien, ces dizaines de milliers de chômeurs ne sont pas comptabilisés en catégorie 1 mais en catégorie 4, celle des «stagiaires de la formation professionnelle ». Ils N’APPARAISSENT donc pas dans le taux officiel de chômage !

Et quel est l’avenir d’un plan de relance si, chaque mois, entre 50.000 et 80.000 salariés viennent grossir les rangs des demandeurs d’emploi inscrits dans la seule catégorie 1 ? Entre 50.000 et 80.000 chômeurs de plus, c’est moins de consommation, moins de cotisations (assurance-maladie, retraite…), moins de recettes fiscales, plus de déficits… et un contexte social explosif qui pourrait être attisé par une moins bonne indemnisation des chômeurs, telle qu’elle est prévue dans la nouvelle Convention Unedic.

Nous pouvons être très inquiets. Et nous le sommes car nous estimons que depuis 7 ans, les gouvernements successifs ont pris des mesures allant à l’encontre des intérêts de la majorité des Français ; nous estimons que depuis 20 mois, la politique menée par le gouvernement Sarkozy/Fillon a accéléré le processus de désagrégation, de désintégration du «modèle français», pour se raccrocher coûte que coûte à l’idéologie ultra-libérale anglo-saxonne, non maîtrisable, à l’origine de la crise économique dans laquelle nous ne faisons qu’entrer.

Si Nicolas Sarkozy était Président directeur général d’une entreprise, son conseil d’administratio n réclamerait sa démission… sans parachute doré !
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0 # Ongles_noirs 2009-02-06 06:24 Preuve, s'il en était encore besoin, que le merdier actuel est planétaire et que ce n'est pas un quelconque pantin, quelle que soit sa "couleur" politique qui pourra régler le problème.

C'est toute l'organisation sociale et le partage des ressources qu'il faut révolutionner et cela ne passera certainement pas par les urnes…
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0 # Pili 2009-02-05 23:40 Très bien l'analyse;

Je dirais que non seulement il tâtonne mais qu'il s'effondre!
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0 # tristesir 2009-02-05 23:55 Encore des cadeaux au patronat en annonçant la suppression de la taxe professionnelle en 2010.

Mr Sarkozy est généreux avec les riches et les patrons.
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0 # hubert23 2009-02-06 08:03 Toujours la même chanson

PAROLES, PAROLES

TOUJOURS DES MOTS RIEN QUE DES MOTS…

ET LE PEUPLE SOUFFRE DE MAUX

Proverbe
«Autant en emporte le vent»
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0 # tristesir 2009-02-06 11:30 Les syndicats auraient du initié au moins une nouvelle date de manifestation en février juste après que Mr Sarkozy ait annoncé son allocution.

Mais ils ne l'ont pas fait, ils attendaient cette allocution avant de réagir. Maintenant un rendez vous leur est donné le 18 février, qui leur est quasi imposé, pour parler d'on ne sait pas quoi et ce matin il n y a toujours pas de nouvelle date prévue pour une nouvelle manifestation pour peser sur ce rendez-vous.

En quoi le gouvernement a besoin de discuter avec les syndicats pour annoncer la revalorisation des allocations familiales? Si j'ai bien compris cette mesure n'est pas prise juste évoquée.

Cette réunion du 18 fevrier avec un ordre du jour dont on ne sait rien, n'est qu'une manoeuvre tactique destinée à briser l'élan revendicatif qui commençait à prendre forme concrètement à l'issue de la grande manif' du 29 janvier.

Le pouvoir temporise, et donne surtout aux syndicats une raison de ne pas bouger, pour briser la dynamique revendicative.
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