Actu Chômage

samedi
22 février
Taille du texte
  • Agrandir la taille du texte
  • Taille du texte par defaut
  • Diminuer la taille du texte
Accueil Social, économie et politique Sarkozy se décharge sur les «partenaires sociaux»

Sarkozy se décharge sur les «partenaires sociaux»

Envoyer Imprimer
On ne s'attendait certes pas à une distribution de bonbons, mais ce président a fait l'effet de venir les mains dans les poches... et pas grand chose d'autre dedans !

En guise de réponses aux questions — précises et urgentes — qui lui ont été posées hier soir, il a déballé un — petit — fatras d'idées, avec cependant une constante : «… à débattre le 18 février avec les partenaires sociaux».

Pour le moins suspecte, cette solution de recourir à un «dialogue social» qu'il n'a fait que bafouer depuis son élection !

Sous couvert de «main tendue» aux syndicats, ce recours lui permet d'inviter du même coup le patronat et d'éviter — probablement — que l'Etat-employeur ne doive participer au débat (Raffarin, déjà, avait eu cette brillante idée à propos des négociations sur l'emploi des «seniors»).

Dans le même ordre d'idée, cette solution (réponse du berger à la bergère ?) dispense notre exécutif de tout engagement sur un contenu et un calendrier. Autant l'idée de supprimer la taxe professionnelle a été assortie d'une échéance (un peu sous la pression de l'intervieweur, il faut le dire…) et faisait déjà partie de ses projets, autant l'annonce du recours au dialogue social n'a fait l'objet d'aucun impératif de date.

On ne sait que trop bien comment les choses se passent dans ce cas de figure : le gouvernement organise une jolie rencontre introductive… et quitte la table, laissant se «dépatouiller» les «partenaires sociaux» (dont, à l'occasion, on peut s'interroger sur leur légitimité et représentativité).

Ce petit monde va donc débattre...
De quoi ? On le verra plus tard.
Jusqu'à quand ? On ne sait pas.
Pour quelles applications pratiques ? Celles que décidera le président — le moment venu.

Eh bien le «moment venu», ce n'est pas demain ni après-demain !
C'est AUJOURD'HUI que les salariés menacés de licenciement doivent être protégés !
C'est AUJOURD'HUI que les salariés privés d'emploi doivent pouvoir continuer à vivre malgré un effondrement qui leur est — à tous égards — étranger !
C'est AUJOURD'HUI que les chômeurs doivent pouvoir retrouver un emploi digne de ce nom — et s'y former si besoin est, pendant le temps nécessaire !
C'est aujourd'hui que le bateau coule !

Et pourtant on ne l'a pas vraiment senti dans ce «débat», ce sentiment d'urgence absolue ; c'est le moins qu'on puisse en dire.
Ni dans les propos du président (qui pourtant reconnaît que nous vivons une crise sans précédent), ni dans l'attitude honteuse des journalistes.
Attitude honteuse, en effet. Cette rencontre a été organisée à la demande du président pour répondre aux attentes exprimées par la rue le 29 janvier, ne l'oublions pas. Or, l'appétit journalistique pour le people et le scoop est décidément incorrigible : il a fallu qu'ils nous volent du temps d'antenne pour parler de Kouchner, Dati et Yade ! Pourquoi n'avoir pas pris de nouvelles de Carla, tant qu'on y était ?

Nicolas Sarkozy, «président de tous les Français» qui a été élu avec 53% des suffrages pour ne s'occuper des intérêts que des 10% de plus riches, temporise et cherche à briser la dynamique revendicative qui s'est mise en place. Pour combien de temps ?

Gérard Plumier

Articles les plus récents :
Articles les plus anciens :

Mis à jour ( Vendredi, 06 Février 2009 13:19 )  

Commentaires 

 
0 # Yves 2009-02-06 18:06 Voilà ce qui ressort de l’intervention télévisée de Nicolas Sarkozy le 5 février. L’homme semble avoir perdu ses repères, ses certitudes, et ouvre la voie au «dialogue social». Par calcul, ou par conviction ? Le Président est tout simplement en panne d’idées pour enrayer la crise.

Nicolas Sarkozy est décidément le champion toutes catégories des revirements. Après avoir encensé les USA de George W. Bush, le voici qui assène une sévère mise en garde à l’Amérique de Barack Obama : «Ce n’est pas à nous de payer la crise !» Après avoir engagé des réformes au pas de charge dans tous les domaines, y compris les moins urgents, le voici qui s’interroge - enfin - sur les mesures à prendre pour répondre aux préoccupations quotidiennes des Français et désamorcer la bombe sociale. En panne de propositions fermes et précises (mais pas d’idées fumeuses), il confie à son gouvernement et aux partenaires sociaux le soin de «réfléchir» à la suppression de l’impôt sur le revenu des «petits» contribuables, à la suppression de la taxe professionnelle (pour la remplacer par une obscure «taxe carbone»), à une meilleure indemnisation du chômage partiel, à une indemnisation du chômage des jeunes et, cerise sur le gâteau, à une plus «juste» répartition des bénéfices des entreprises («un tiers pour les actionnaires, un tiers pour les salariés, un tiers pour les investissements », propose Sarkozy). Mais de mesures concrètes : AUCUNE ! Le vide !

Ainsi, à partir du 18 février, les partenaires sociaux (syndicats de salariés et représentants du patronat) devront plancher sur le plan B, celui de la «relance sociale» (pour quel montant et dans quel délai ? Mystère !) alors que 26 milliards sont déjà débloqués pour la «relance de l’investissemen t», surnommé ici sur Actuchomage : «Plan de relance du marteau-piqueur» (car orienté à 80% en faveur du BTP).

Le reste de la prestation présidentielle a été tout aussi convainquant. Nicolas Sarkozy est un très bon avocat pour défendre sa cause, son honnêteté «d’homme qui ne ment pas», son obsession du dialogue (qu’on a pu apprécier depuis 20 mois), son bilan (qui permet à la France de mieux résister à la crise que les autres pays. On en reparlera dans quelques mois…) et ses promesses, encore et toujours. Comme à chaque grande prestation du Chef de l’État, on se croirait en pleine campagne électorale ! Tous ses thèmes favoris ont été passés en revue : L’aberration des 35 heures, le nombre pléthorique de fonctionnaires, les délocalisations industrielles (le Président s’offusquant de voir les automobiles françaises vendues en France fabriquées à l’étranger)… Avec Sarkozy, c'est retour vers le futur… à la veille du premier tour.

Il ressort de cette prestation un sentiment préoccupant en cette période qui ne l’est pas moins : Le Président tâtonne !

YB
Répondre | Répondre avec citation |
 
 
0 # superuser 2009-02-06 21:14 Journalistes "adoubés", "fait du prince", questions "convenues" : les conditions de l'interview de Nicolas Sarkozy par quelques journalistes de télévision et de radio, exercice typiquement français, font grincer quelques dents au sein de la profession.

Laurence Ferrari pour TF1, David Pujadas pour France 2, Guy Lagache pour M6 et Alain Duhamel pour RTL : pendant près de deux heures, ces quatre vedettes du paysage audiovisuel français ont interrogé le chef de l'Etat en direct de l'Elysée lors d'une émission spéciale sur la crise.

Ce sont TF1, France 2, M6 et RTL qui ont "proposé" à l'Elysée d'organiser l'émission et l'Elysée y a "répondu favorablement", précise-t-on à la présidence. Les journalistes ont ensuite été choisis par leurs directions, selon les médias concernés.

Mais certains de leurs confrères y voient le "fait du prince".

"Il y a les élus qui reçoivent l'onction et les recalés. Le critère du choix n'est ni rationnel, ni transparent. C'est la même chose depuis le général de Gaulle", a estimé Nicolas Demorand, présentateur sur France Inter. Jeudi soir, sur Canal+, Jean-Michel Aphatie, en charge des interviews politiques à RTL, a taxé ses confrères sélectionnés de "journalistes assermentés".

"Ce choix nous surprend. Il n'y avait personne de la radio publique et de la presse écrite ou internet : ça ne représente pas la diversité des médias", a réagi Alain Girard pour le SNJ, premier syndicat de journalistes. Edwy Plenel, directeur de la publication du journal en ligne Mediapart, a fustigé sur France 2 des journalistes qui "n'interrompent pas (M. Sarkozy), ne le contredisent pas, se contentent de l'accompagner par des relances très ouvertes". "Interlocuteurs déférents, questions convenues (…). Pouvait-il en être autrement" alors que les journalistes ont été "adoubés ?", a renchéri le SNJ-CGT.

Interrogé sur Europe 1, David Pujadas a fait valoir que "ce genre d'exercice, à quatre, avait un côté beaucoup plus formel qu'une interview en face-à-face". "Globalement, le boulot a été à peu près fait", s'est défendu M. Pujadas, le seul des quatre journalistes à s'être exprimé vendredi.

Pour le sociologue Dominique Wolton, "c'était pareil sous Mitterrand et Chirac. Traditionnellem ent, les journalistes français n'arrivent pas à imposer de contre-pouvoir dans ce type d'émission", notamment parce qu'ils sont "invités" à l'Elysée et donc intimidés, souligne ce chercheur du CNRS. Et avec M. Sarkozy, les journalistes se tiennent plus que jamais "à carreaux" parce qu'ils sont "confrontés à une personnalité autoritaire qui ne supporte pas la critique", selon lui.

"Le roi reçoit dans son palais, ça incite à la révérence. C'est comme si on interrogeait la reine à Buckingham… sauf qu'elle n'a pas de pouvoir politique", analyse Charles Bremner, correspondant à Paris du quotidien britannique The Times. "Mais c'est difficile. J'ai moi-même interrogé Sarkozy : il n'y a pas de possibilité de relance", reconnait-il. Pour lui, cette "déférence" à l'égard du pouvoir est typiquement française : "En Angleterre, quand on interroge le Premier ministre, on ne met pas de gants. C'est comme un sport", raconte-t-il.

"Ces prestations sont toujours un peu drôles pour nous, Allemands. On a l'impression qu'elles sont préparées à l'avance. Chez nous la chancelière donne des conférences de presse : il n'y a pas toute cette mise en scène", observe Hans-Helmut Kohl, son confrère du Frankfurter Rundshau.
Répondre | Répondre avec citation |
 

Votre avis ?

La France pourrait s’engager plus intensément contre la Russie. Qu’en pensez-vous ?
 

Zoom sur…

 

L'ASSOCIATION

Présentation de l'association et de sa charte qui encadre nos actions et engagements depuis 2004.

 

ADHÉRER !

Soutenir notre action ==> Si vous souhaitez adhérer à l’association, vous pouvez le faire par mail ou par écrit en copiant-collant le bulletin d’adhésion ci-dessous, en le remplissant et en...

 

LES FONDATEURS

En 2004, une dizaine de personnes contribuèrent au lancement de l'association. Elles furent plusieurs centaines à s'investir parfois au quotidien ces 16 dernières années. L'aventure se pou...