Effectivement, afin d'éviter d'entrer dans leur capital et donc de contrôler leurs agissements, les 320 milliards mis à la disposition des banques par Nicolas Sarkozy ont été consentis sous forme de prêts à des taux usuraires : un premier chiffrage évaluait le montant des plus-values escomptées à 800 ou 900 millions d'euros pour l'Etat. Arguant d'un pactole nettement plus gonflé, Nicolas Sarkozy affirme que, «pour l’instant», le vaste plan de sauvetage des grandes responsables de «la crise du siècle» n'a donc «pas coûté un centime d’euro aux Français».
Ce qui est vrai. Mais pas pour longtemps.
Car les banques, pleines d'imagination quand il s'agit d'inventer de nouveaux frais, agios, commissions et autres «services» à facturer, trouveront rapidement le moyen de récupérer le manque à gagner induit par le remboursement de ces intérêts… sur leur aimable clientèle, bien sûr, ces éternels pigeons qu'elles rackettent déjà depuis des lustres ! Un racket que l'Etat, complice, se garde bien de réglementer malgré les protestations des associations d'usagers ou de consommateurs. Outre cette étrange conception de la relance qui consiste à n'apporter aucun argent frais et à rançonner le système bancaire — donc, à travers lui, les millions de Français qui ont hélas affaire aux banques, et l'économie dans son ensemble au moment où celle-ci se contracte —, voilà que Nicolas Sarkozy continue à nous mentir… par omission.
Impostures, et miettes en saupoudrage
Parmi les mesures susceptibles d'être financées (en 2010 !) par cette enveloppe, elle-même financée par l'ensemble de la clientèle bancaire — à l'instar d'un RSA qui, en réalité, est essentiellement financé par les plus modestes —, Nicolas Sarkozy a évoqué pêle-mêle une suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu ou du deuxième tiers provisionnel pour aider le «bas de la classe moyenne», une «augmentation des allocations familiales» et un «chèque emploi service payé par l’Etat» pour les personnes âgées et les mères de famille seules. Il a également assuré que l'Etat était «prêt à faire un effort» pour «mieux protéger» les jeunes en fin de CDD et qui ne retrouvent pas d'emploi, et suggéré qu'il fallait «aller plus loin» sur l'indemnisation du chômage partiel, déjà passée en décembre de 50 à 60% du salaire brut.
Le président a précisé que ces «pistes» seraient soumises aux partenaires sociaux le mercredi 18 février. Dénonçant fort hypocritement le «siphonnage des profits par les actionnaires», ce «sommet social» sera consacré au «partage du profit», a-t-il décidé, évoquant le «sentiment d'injustice majeur» suscité dans cette crise par «le comportement»… de certains banquiers. Comportement qui, avec sa bénédiction, ne risque pas de s'améliorer !
Articles les plus récents :
- 14/02/2009 02:12 - FO demande le rétablissement de l’AER
- 12/02/2009 17:09 - Chômage : Le chiffre fantaisiste de l’Unedic
- 12/02/2009 03:34 - Le nouveau moteur de recherche de Pôle Emploi : du grand n'importe quoi
- 12/02/2009 02:00 - Vrais chômeurs ou faux «volontaires» ?
- 10/02/2009 13:38 - Comme un poux sur la tête d’un chauve
Articles les plus anciens :
- 06/02/2009 16:35 - «Virage social» de Sarkozy : Le Medef mène 8 milliards à zéro !
- 06/02/2009 13:19 - Sarkozy se décharge sur les «partenaires sociaux»
- 06/02/2009 00:36 - Face à la crise, Sarkozy tâtonne
- 04/02/2009 12:54 - La nouvelle convention Unedic entrera en vigueur en avril
- 03/02/2009 16:37 - C comme chômage, D comme discrimination