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Ce qui est vrai. Mais pas pour longtemps.
Car les banques, pleines d'imagination quand il s'agit d'inventer de nouveaux frais, agios, commissions et autres «services» à facturer, trouveront rapidement le moyen de récupérer le manque à gagner induit par le remboursement de ces intérêts… sur leur aimable clientèle, bien sûr, ces éternels pigeons qu'elles rackettent déjà depuis des lustres ! Un racket que l'Etat, complice, se garde bien de réglementer malgré les protestations des associations d'usagers ou de consommateurs. Outre cette étrange conception de la relance qui consiste à n'apporter aucun argent frais et à rançonner le système bancaire — donc, à travers lui, les millions de Français qui ont hélas affaire aux banques, et l'économie dans son ensemble au moment où celle-ci se contracte —, voilà que Nicolas Sarkozy continue à nous mentir… par omission.
Impostures, et miettes en saupoudrage
Parmi les mesures susceptibles d'être financées (en 2010 !) par cette enveloppe, elle-même financée par l'ensemble de la clientèle bancaire — à l'instar d'un RSA qui, en réalité, est essentiellement financé par les plus modestes —, Nicolas Sarkozy a évoqué pêle-mêle une suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu ou du deuxième tiers provisionnel pour aider le «bas de la classe moyenne», une «augmentation des allocations familiales» et un «chèque emploi service payé par l’Etat» pour les personnes âgées et les mères de famille seules. Il a également assuré que l'Etat était «prêt à faire un effort» pour «mieux protéger» les jeunes en fin de CDD et qui ne retrouvent pas d'emploi, et suggéré qu'il fallait «aller plus loin» sur l'indemnisation du chômage partiel, déjà passée en décembre de 50 à 60% du salaire brut.
Le président a précisé que ces «pistes» seraient soumises aux partenaires sociaux le mercredi 18 février. Dénonçant fort hypocritement le «siphonnage des profits par les actionnaires», ce «sommet social» sera consacré au «partage du profit», a-t-il décidé, évoquant le «sentiment d'injustice majeur» suscité dans cette crise par «le comportement»… de certains banquiers. Comportement qui, avec sa bénédiction, ne risque pas de s'améliorer !
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Commentaires
Je réagis au titre du numéro du «C dans l’air» d'aujourd'hui sur fRance 5 => Sarko : et maintenant, le paquet social
LE PAQUET FISCAL pour les riches = 14 milliards d’€ par an
LE «PAQUET SOCIAL» selon Yves Calvi = 1,4 milliard… en 2010
Heureusement que le fameux «virage social» est tout de suite démenti. Mais la propagande demeure. Répondre | Répondre avec citation |
Les frais de tenue de compte n'ont cessé d'augmenter depuis 5 ou 6 ans et, malgré la crise, les principales banques françaises ont dégagé des bénéfices en 2008.
Entre 2007 et 2008, pour les particuliers, leur taux de marge sur les découverts et les crédits revolving a progressé de 15,6% tandis que celui sur les crédits à la consommation s'est, lui, envolé de 44,5%. Côté entreprises, les marges sur les crédits de trésorerie ont flambé de 69% et celles sur les crédits d’investissemen ts à 82%.
Lire ici… Répondre | Répondre avec citation |
• Première erreur, il est faux de dire que ça n'a pas coûté un centime. Le sauvetage de Dexia s'est fait en prenant une participation d’1 milliard d'euros pour l'Etat. Les actions ont été achetées au cours de 9,9 € l'unité, or elles valent aujourd'hui 2,3 € : la moins-value potentielle pour l'Etat est donc… de 770 millions d'euros.
Certes, l'Etat ne veut pas céder aujourd'hui cette participation et il peut espérer que le cours de Dexia remonte. Il n'empêche, on ne peut pas dire qu'il a fait une bonne affaire. Il a même pris des risques. S'il était un groupe privé, l'Etat aurait d'ailleurs dû déprécier cette participation dans ses comptes.
• Deuxième erreur, le chef de l'Etat a justifié son chiffre de 1,4 milliards de plus-value en se fondant sur des mauvais chiffres. Sarkozy cite en effet à la fois le chiffre de 25 milliards qui aurait déjà été "utilisé" et le chiffre de 320 milliards, "mobilisé".
En fait, le plan d'aide aux banques est de 360 milliards d'euros. 320 milliards sous forme de prêts apportés par la Société de Financement de l'Economie française (SFEF), et 40 milliards sous forme de fonds propres apportés par la Société de prise de participation de l'Etat (SPPE), et qui devront être remboursés.
Et ce n'est pas 25 milliards qui ont été "utilisés" mais 39,1 milliards : 28,6 milliards sous forme de prêts (donc via la SFEF) et 10,5 milliards sous forme d'apport de fonds propres (donc via la SPPE).
Mais pour prêter de l'argent, l'Etat doit lui-même s'endetter. Dans la réalité, l'Etat ne place pas ses économies à 9%. La SFEF emprunte à 3% en moyenne et reprête aux banques à 4%. Quant à la SPPE, elle emprunte à 2,7% en moyenne et reprête à 8,2%. En refaisant les calculs, j'arrivais ainsi à un gain pour l'Etat de 900 millions fin 2009.
Alors, d'où vient la différence entre les 900 millions et 1,4 milliard ? Tout simplement, les conseillers de Bercy ont vu large. Très large. Vu la conjoncture, ce gain reste pleinement théorique.
=> POUR TOUT SAVOIR Répondre | Répondre avec citation |
À se partager entre 63 millions, ça nous donne 22,2 € par tête de pipe : La fortune ! Répondre | Répondre avec citation |