Actu Chômage

lundi
31 mars
Taille du texte
  • Agrandir la taille du texte
  • Taille du texte par defaut
  • Diminuer la taille du texte
Accueil Social, économie et politique Comme un poux sur la tête d’un chauve

Comme un poux sur la tête d’un chauve

Envoyer Imprimer
Sarkozy à la télé, le 5 février, c’était le manque d’imagination et d’audace au pouvoir. Ses propositions ? Un fatras de vieilles recettes inspirées d’un système à la dérive. Sarko est comme un poux qui tenterait de s’accrocher sur la tête d’un chauve (1).

Au rythme de la chute des Bourses et des économies du monde, ce système ne va pas tarder à le devenir… chauve. La boule à zéro, sans un poil sur le caillou qu’il va se retrouver le système. Même qu’au Japon, première puissance industrielle de la planète, les chômeurs – qu’on annonce par centaines de milliers dans les prochains mois – se mettent à manifester. Du jamais vu dans l’Histoire de l’archipel nippon. Et aux States alors ? 600.000 emplois détruits en janvier 2009, après les 500.000 de décembre, idem en novembre. À ce rythme, les USA pourraient perdre plus de 6 millions d’emplois cette année (après les 2 millions de 2008). Et en Grande-Bretagne ?

Stop, n’en jetez plus ! Ras-le-bol des bad news ! «La France, elle, résiste mieux que ses voisins», nous rassure notre Président Vénéré. Et même qu’on résiste tellement bien à la déconfiture mondialisée que la dette de notre pays va passer d’ici 2010 à 2.500 milliards d’euros (contre 2.000 milliards en 2007). Notre économie est à ce point florissante que nos comptes sociaux (sécu, retraite et bientôt chômage) vont atteindre des sommets de déficit, tout comme notre balance commerciale qui n’en finit pas de pencher du côté obscur de la force. La santé de la France est telle qu’on lui réserve – quand même – un petit traitement de choc de derrière les fagots, aux saveurs d’après-Guerre : On reconstruit. C’est le plan de relance du «marteau-piqueur» !

Un peu partout dans l’Hexagone vont fleurir les ronds-points, les tronçons d’autoroutes, les lignes TGV à la rentabilité (et aux tracés) discutables, les ravalements de façades, les coups de pinceau sur édifices décrépis… Un plan digne du XIXe siècle fondé sur l’adage : «Quand le bâtiment va tout va !». Et pour ce qui est du volet social de la relance, il va falloir en discuter avec les partenaires sociaux et remettre sur le tapis «l’intéressement des salariés» à la bonne marche de leur entreprise (autrefois appelé «participation»). Mais si les bénéfices attendus se transforment en pertes, les salariés seront-ils aussi mis à contribution ? Quoi, c’est déjà le cas ? Ah oui, j’oubliais les banques… Mais non, j’ai bien écouté Sarko, on ne leur a pas donné d’argent aux banques, juste prêté. C’est le monde à l’envers mais qu’importe, notre Vénéré Président nous a promis qu’on récupérerait des intérêts : 1,4 milliard d’euros rien que pour 2009 ! À se partager entre 63 millions, ça nous donne 22,2 € par tête de pipe : La fortune !
Et pour le reste ? Ça se discute (la suppression de la tranche basse de l’impôt sur le revenu) ou ça ne se discute plus (la suppression de la taxe professionnelle), mais ça creusera un peu plus les déficits, c’est la seule certitude… indiscutable !

Et concernant l’avenir du pays, qu’est-ce qu’il a prévu Sarkozy lors de sa prestation télévisée ? A-t-il évoqué, ne serait-ce que du bout des lèvres, la mise au point d’une «voiture propre», la «reconversion» partielle de l’industrie automobile (qui va morfler grave dans les prochains mois), le développement des énergies renouvelables, le recyclage des déchets, la revalorisation de la filière bois, les grands axes de recherche scientifique, les nouveaux plans d'aménagement urbain, la revitalisation des campagnes… enfin, tout ce qui peut nous préparer intelligemment à affronter ce XXIe siècle ? Rien, pas un mot, pas une idée nouvelle, pas une proposition, pas de perspective de changement ! Il s’en tient aux bonnes vielles recettes de Bonne Maman, passant et repassant son doigt dans un pot de confiture… vide.

Mais que pouvions-nous espérer d’un homme qui n’a pour seule vision de l’avenir que de pomper les idées des autres, les moins pertinentes de surcroît ? Sarko est à la politique ce qu’Arthur est à la télévision : Un recycleur de concepts (ou de dogmes) qui ont connu leur succès ailleurs, il y a plusieurs décennies, sous Thatcher, sous Reagan… À la télé, on a pu mesurer les dégâts : «On vend à Coca du temps de cerveau disponible», avouait sans complexe Patrick Le Lay, alors Pdg de TF1. Avec Sarko : «On vend au Capital du temps de cerveau disponible». Le résultat est le même : Le nivellement par le bas.

Et alors que le système vacille, qu’il se fissure, s’effondre par pans, les autres, les «alternatifs», les «utopistes», les «agitateurs d’idées», ceux qui tirent la sonnette d’alarme depuis plusieurs décennies parfois sont toujours relégués dans la marge, ignorés des grands médias, refoulés des institutions, sans droit de cité, sans possibilité d’être entendus et d’exposer leurs idées. L’establishment politique et économique fait front pour étouffer toute alternative, toute façon d’envisager autrement l’avenir, toute perspective nouvelle, toute audace. Alimenté par quelques journalistes complaisants, le discours de Nicolas Sarkozy est le plus redoutable des éteignoirs. Mais la chape de plomb finira, elle aussi, par se fissurer.

Y.B.

(1) Comme un poux sur la tête d’un chauve ou un pet sur une toile cirée ? That's the question…

==> Lire aussi le commentaire : "J'investirai massivement dans la formation, la recherche et l'innovation".

Articles les plus récents :
Articles les plus anciens :

Mis à jour ( Mardi, 10 Février 2009 13:38 )  

Commentaires 

 
0 # tristesir 2009-02-10 13:03 Les possédants, responsables de la situation actuelles, jouent à qui perd gagne. Qui sont les propriétaires de la dette?

Et nous savons bien ce que signifie l'augmentation de la dette, l'intensification de la destruction des services public sur le couplet, nous n'avons plus les moyens, les caisses sont vides.
Répondre | Répondre avec citation |
 
 
0 # tristesir 2009-02-10 16:12 Alors que c'est la grève générale à la Guadeloupe, à la Martinique et sans doute bientôt à la Réunion, que l'inquiétude grandit dans le pays en face de leur <> qui va causer une grande précarité et pauvreté parmi les gens qui subissent les conséquences de la goinfrerie infinie des possédants, Mr Sarkozy, leur candidat, s'offre une visite spectacle en Irak.
Répondre | Répondre avec citation |
 
 
0 # patrice-merignac 2009-02-10 17:04 et n'oublions pas que donner c'est donner reprendre c'est voler donc revenir en arrière sur les cadeaux devient impossible d'apres vous pourquoi les entreprises sont toujours la pour defendre leur bifsteak car c'est la que le plus de cadeau est fait et à qui cela profitent tres tres largement au 10 % qui detiennent 90 % de la richesse qui veulent arriver bientot a 100 % Répondre | Répondre avec citation |
 
 
0 # Yves 2009-02-11 00:46 Carter nous écrit. Message reposté ici par Yves.

En me baladant, je suis tombé sur le site de campagne de N.Sarkozy. J'ai trouvé amusant de relire son discours, que voici en partie :

«C’est pourquoi, si je suis élu, l’étudiant qui travaille ne paiera pas d’impôt, le retraité qui veut travailler et toucher sa retraite pourra le faire, notre pays aidera les entreprises à donner du travail aux seniors au lieu de les encourager à s’en séparer. L’ANPE, l’Unedic, les Maisons de l’emploi seront réunies en un seul service public de l’emploi, qui interviendra immédiatement et de manière personnalisée pour permettre à tous ceux qui le souhaitent de trouver ou retrouver un emploi beaucoup plus rapidement qu’aujourd’hui. Je veux que les femmes, notamment les mères isolées, soient spécialement aidées à retrouver des emplois stables à temps complet. Mais, contre le chômage, il faut aussi que nous changions de politique économique. J’ose même dire : il faut que nous ayons une politique économique qui agit, et non qui subit. J’investirai massivement dans la formation, dans la recherche et l’innovation, dans le développement du commerce, de l’artisanat et des PME. Tout doit être fait pour permettre à nos PME de grandir et pour que notre pays crée les centaines de milliers d’emplois qui peuvent l’être dans les nouveaux segments de l’économie.
Comme souvent en France, en matière de chômage ou en matière de minima sociaux, on indemnise chichement, mais longtemps. Alors qu’il faudrait indemniser fortement, mais brièvement pour que chacun soit incité à reprendre rapidement un emploi.
Je propose que l’allocation chômage ne puisse pas être inférieure au salaire minimum, mais que nul ne puisse refuser plus de trois offres d’emploi correspondant à ses compétences».

Lien : http://www.u-m-p.org/propositions/index.php?id=05_chomage

Répondre | Répondre avec citation |
 
 
0 # patrice-merignac 2009-02-11 10:31 oui mais ca c'etait la poudre aux yeux pour obtenir le poste surpreme que le patronnat ne souhaite nullement laisser à un ou des politiciens plus entreprenant envers une politique sociale faite par l'economie et les leviers possibles a mettre en place, pourquoi s'inquieter pour le patronnat que des gens doivent vivre du rmi, car cela ne lui coute rien, pourquoi s'inquietter que un jeune n'a pas de travail, car il ne lui coute rien et rien à la societe avant l'age de 25 ans, pourquoi s'inquietter de retraités devant vivre avec de moins en moins car dans l'absolu des bouches a nourrir improductives.

les gens devrait reflechir en 2 fois avant de mettre leur bulletin de vote dans l'urne, l'ump n'a jamais fait de politique sociale enfin si a quelques occasion pour gagner quelques electeurs mais qui vide les caisses de l'etat plus vite qu'elle ne se remplissent, l'ump n'est pas un parti aupres des salaries et des non salaries il est un parti aupres du patronnat.
Répondre | Répondre avec citation |
 

Votre avis ?

La France pourrait s’engager plus intensément contre la Russie. Qu’en pensez-vous ?
 

Zoom sur…

 

L'ASSOCIATION

Présentation de l'association et de sa charte qui encadre nos actions et engagements depuis 2004.

 

ADHÉRER !

Soutenir notre action ==> Si vous souhaitez adhérer à l’association, vous pouvez le faire par mail ou par écrit en copiant-collant le bulletin d’adhésion ci-dessous, en le remplissant et en...

 

LES FONDATEURS

En 2004, une dizaine de personnes contribuèrent au lancement de l'association. Elles furent plusieurs centaines à s'investir parfois au quotidien ces 16 dernières années. L'aventure se pou...