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Mettez-vous à la place d'une personne qui s'acharne pendant un an, deux ans et, malgré ses indéniables qualités, collectionne les fins de non-recevoir, si ce n'est l'indifférence. Le découragement guette et au bout, l'écœurement. Il y a de quoi avoir envie de jeter l'éponge pour ne pas finir dingue.
Comment ne pas mesurer l'absurdité de la situation ? Le calcul est simple :
Sur nos 28 millions d'actifs, on compte au bas mot 5 millions de chômeurs ou de "sous-employés" (toutes catégories confondues + halo du chômage).
Face à eux, 2,7 millions d'entreprises (toutes catégories confondues, de la TPE à la multinationale) en France métropolitaine.
Ça fait, en moyenne, 2 chômeurs/précaires disponibles pour chaque entreprise.
Mais c'est là que ça se complique :
• 1,3 million d'entreprises… de 0 salarié ! (donc, hors-jeu)
• 1,2 million d'entreprises… de 1 à 9 salariés (maigres chances d'être embauché - notamment en CDI).
Restent donc :
• 231.000 entreprises de 10 à 499 salariés.
• 1.800 entreprises de plus de 500 salariés.
(Source : Insee)
Voilà la réalité à laquelle se heurtent les victimes de la crise.
Plus que jamais, l'offre est dérisoire et la demande d'emplois ÉNORME.
Donc :
• Taux de probabilité d'obtenir une réponse (même négative) : Dérisoire.
• Taux de probabilité d'obtenir un entretien : Réduit à sa plus simple expression.
• Taux de probabilité d'obtenir une mission (CDD…) : Infime.
• Taux de probabilité d'obtenir un CDI : Insignifiant.
En effet — et de plus en plus — les (rares) emplois s'obtiennent par "cooptations" et "relations" (réseau).
Certes, les mouvements de personnel se poursuivent au sein des entreprises. Chaque jour, quelque 30.000 salariés se mettent en arrêt maladie, prennent leur retraite, partent en formation, en congé maternité ou en congé tout court... Des petites brèches (intérim, CDD…) dans lesquelles on peut toujours tenter de s'engouffrer.
Avant la crise, une étude de l'ACOSS avait réparti la mobilité professionnelle comme suit : 40% s'effectuait en interne (changement de poste, mutation, promotion…), 30% en externe (quitter une entreprise directement pour une autre), tandis que seulement 2 postes libérés sur 10 bénéficiaient à des chômeurs, et 1 sur 10 à des jeunes entrant dans l'emploi...
Hélas, depuis deux ans, la mobilité professionnelle serait au point mort.
Le reflux du chômage sera lent et, «en dépit des signes de reprise dans la plupart des pays, le risque demeure que des millions de personnes perdent le contact avec le marché du travail», a averti le secrétaire général de l'OCDE.
Tout cela nous questionne sur le devenir proche de ces millions de chômeurs, et relativise considérablement les "bons conseils" qui leur sont prodigués par les "accompagnateurs au retour à l'emploi" adeptes de la méthode Coué...
YB/SH
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Commentaires
derniérement : suppression d'aides aux étudiants -> étudiant = avenir
suppression des aides pour les aides ménagéres
favoriser les heurs sup au détriment de l'embauche -> pour les uns travailler plus pour gagner autant sur le dos des autres ! Répondre | Répondre avec citation |
Comment faire une promesse et la torpiller dans les faits quelques temps plus tard.
Je viens d'aller sur le site de Pôle-Emploi et les sites internet dédiés à la recherche… rien. Désespérant. Répondre | Répondre avec citation |
Pour nos "accompagnateurs " adeptes de la méthode Coué (comme Wauquiez et Lagarde…), la candidature spontanée est la panacée pour retrouver du travail.
Voilà quelques chiffres qui devraient atténuer leur enthousiasme, si cette façon de procéder était généralisée :
50.000 demandeurs d'emploi de plus (rien qu'au mois de mai), ce sont 50.000 "candidats spontanés" de plus (potentiellemen t).
Et comme il y en a déjà 2,7 millions dans la seule catégorie A. Ça fait du monde !
Si chaque chômeur (de catégorie A) adresse 2 candidatures spontanées par mois : Ça fait - quand même - 5,4 millions de courriers et de courriels. Par mois…
60 millions… par an !
Pour combien de postes disponibles en ces temps de destructions massives d'emplois ?
Forcément, ça relativise les "bons conseils" donnés aux chômeurs par les "accompagnateurs au retour à l'emploi".
Et les choses ne vont pas s'arranger. Mais ça, c'est un autre sujet… Répondre | Répondre avec citation |
on est déjà hors dom tom, catégories A B C D et E à 4,54 Millions, officieusement.
tu rajoutes :
pour cessations d’inscription pour défaut d’actualisation : 200 200 personnes pour ce mois de Mai 2010 (+ 5,9%)
sorties des listes pour radiation administrative 44 900 personnes pour ce mois de Mai (+16,8%)
sorties des listes inexpliquées, classées dans "autres cas" 55 900 personnes (-0,7%)
soit 200 200 + 44 900 + 55 900 = 301 000 demandeurs d’emploi sortis artificiellemen t des 5 listes A B C D et E
on arrive à 4,8 millions
tu rajoutes 185 500 dom tom, + leurs propres sortis artificiellemen ts, on arrive bien à 5 MILLIONS
mais tu oublies des centaines de milliers, voir des millions, de personnes, qui ne pas de tout dans la filière pôle emploi .. (suite ci dessous) Répondre | Répondre avec citation |
ça ne comprend pas des centaines de milliers de jeunes de moins de 25 ans, primo demandeurs d'emploi, qui n'ont pas droit à aucune allocation et qui ne sont pas inscrit à pôle emploi.
ça ne comprend pas, des centaines de milliers de RSastes, pour qui le suivi recherche d'emploi, n'est pas fait par pôle emploi, car ils sont dans une démarche qui comprend une partie + importantes encore en suivi santé/social/logement.
ça ne comprend pas certains retraités, qui sont demandeurs d'emploi, car leur retraite, ne permet pas de joindre les 2 bouts.
et enfin ça ne comprend pas, des centaines de milliers, de + de 25 ans, qui n'ont ni droit à l'ASS, ni droit au RSA socle, car tout simplement, le revenu d'un conjoint dépasse les plafonds ridicules des minimas sociaux.
ces 5 categories qui echappent souvant à pôle emploi, on doit bien arriver à 2 MILLIONS en tout Répondre | Répondre avec citation |
Je crois que le problème se triouve à ce niveau.
Cherchons nous à nous en sortir individuellemen t ou avons nous comme ambition d'en sortir tous ensemble en imposant comme solution de refuser le chomage comme système d'adaptation du marché du travail.
La Constitution nous en donne les moyens.
Encore faut-il qu'il y ait volonté de les utiliser.
Lorsque pour 200 postes, il y a 40 000 candidats, tous les discours sur les profiteurs du chomage, sur le manque de mobilité ne font pas le poids par rapport à la réalité.
C'est tout le système qui participe de cette situation avec une responsabilité certaine des syndicats et partis politiques qui se retrouvent pour laisser pourrir une situation qui ne les touche pas et dont ils profiteraient à travers une exploitation d'une nouvelle forme d'esclavage..
bouthemy Répondre | Répondre avec citation |
un malus à tous les autres !
cela les obligeraient à réfléchir avant de pratiquer l'esclavagisme !
utopiquement vôtre Répondre | Répondre avec citation |
pendant ce temps, les hauts fonctionnaires de l'Etat passent leur temps à mentir pour cacher leurs magouilles !! Répondre | Répondre avec citation |