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Bientôt, une nouvelle version de l'AFDEF

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Xavier Bertrand s'est dit favorable au rétablissement d'une allocation pour les chômeurs en fin de droits qui suivent une formation. Hélas, derrière cette déclaration encourageante, il y a un lièvre, et de taille.

Jusqu'à présent, cette allocation existait sous le nom d’"aide en faveur des demandeurs d'emploi en formation", ou AFDEF. Destinée aux chômeurs suivant une formation prescrite par Pôle Emploi et dont l'indemnisation expirait avant la fin de celle-ci, elle n'est plus attribuée depuis le 1er janvier. Seules les personnes admises dans le dispositif en 2010 peuvent continuent à en bénéficier.

Pour les chômeurs ayant espéré concrétiser un projet de formation en ce début d'année, la suppression de l'AFDEF est un véritable coup bas.

En cause, le désengagement de l'Etat

L'AFDEF avait succédé à l'AFF (allocation de fin de formation), que l'Etat assumait seul depuis 2002. Mais, fin 2008, après avoir voté le "bouclier fiscal" et nombre d'autres largesses en faveur des plus riches, le gouvernement de Nicolas Sarkozy décidait de supprimer l'AFF en votant la disparition de son budget dans la loi de finances 2009. Le but : faire pression sur l'assurance-chômage, de façon à reporter sur elle tout ou partie de sa charge. La manœuvre ne pouvait que réussir.

L'Unedic, dont les comptes étaient dans le rouge, a tenté de résister. S'en est suivi un bras de fer avec les partenaires sociaux dont l'issue a été trouvée le 13 février 2009. Au final, dans un accord conclu pour deux ans, le gouvernement Fillon a "accepté" un cofinancement entre l'Etat et le Fonds de sécurisation des parcours professionnels (FSPP). Devenue AFDEF, cette allocation devait permettre à 25.000 personnes de se réorienter vers un secteur porteur tout en prolongeant leur indemnisation, pour un budget annuel de 160 millions d'euros partagé à égalité.

Sauf que le nouveau dispositif ne fut opérationnel que le 21 avril : dans l'intervalle, quelque 5.000 chômeurs prêts à se reconvertir avaient du renoncer à leur projet... Et cette année c'est exactement le même cirque, qui participe d'une guerre des nerfs dont les chômeurs font systématiquement les frais : alors que la date d'expiration de l'AFDEF était connue depuis sa création, personne ne l'a anticipée afin de leur éviter des déboires.

De l'AFDEF à la RFPE

Là-dessus arrive Xavier Bertrand, tel Zorro sur Tornado. «Il est nécessaire de disposer de règles d'indemnisation qui permettent aux chômeurs d'aborder sereinement une formation sans craindre de perdre au milieu de celle-ci leur indemnisation», a déclaré hier le successeur de Laurent Wauquiez dans Les Echos. Afin d'appliquer au mieux le «plan sans précédent pour l'emploi» décrété par son maître, Xavier Bertrand compte «augmenter de 30% les entrées en formation de demandeurs d'emploi par rapport à ce qui était prévu en 2011». Pour ce faire, le ministre du Travail va donc «proposer aux partenaires sociaux que les chômeurs en fin de droit aient accès à la rémunération de formation de Pôle Emploi (RFPE), réservée jusqu'ici aux demandeurs n'ayant jamais été indemnisés et qui représente 25 euros en moyenne par jour»... En réalité, 652 €/mois.

Sauf que le montant journalier de l'AFDEF était égal au dernier montant journalier de l'allocation chômage perçue par l'intéressé à la date d'expiration de ses droits. Ceux qui touchaient l'allocation minimale ne verront pas de différence. Par contre, tous les autres perdront au change.

«Nous restons dans une logique de cofinancement à 50-50 avec les partenaires sociaux avec un engagement global sur trois ans à hauteur de 160 millions d'euros pour des effectifs évalués à 30.000 bénéficiaires par an», a précisé le sinistre. De fait, comme la RFPE est moins élevée que la défunte AFDEF, à ce prix-là, on peut bien accueillir 5.000 chômeurs de plus pour remplir ses objectifs.

La généreuse proposition de Xavier Bertrand intervient alors que syndicats et patronat de l'Unedic ont entamé leurs négociations depuis le… 24 janvier : il était temps de se réveiller ! D'ici à ce que les choses se mettent en place, les chômeurs devront attendre jusqu'en avril ou mai. Cette réaction tardive nous montre, une fois de plus, à quel point ce gouvernement nous méprise.

SH

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Mis à jour ( Vendredi, 25 Mars 2011 00:57 )  

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