La prime à l'embauche d'un stagiaire (3.000 €) a fait un flop ? Qu'à cela ne tienne : le gouvernement persiste et signe avec les plus de 45 ans.
Pour redorer son désastreux bilan d'ici 2012 en maquillant les chiffres du chômage, dans le cadre de son «plan sans précédent pour l'emploi» annoncé en grande pompe sur TF1 le 10 février dernier, Nicolas Sarkozy a voulu cibler les jeunes et les seniors, catégories les plus boudées et maltraitées par des entreprises qu'il faut, toujours plus, subventionner avec les deniers de l'Etat.
A la clé, des contrats de formation en alternance (apprentissage, professionnalisation) pour les jeunes avec un système de bonus-malus; et pour les 680.000 chômeurs de longue durée (où les "seniors" sont surreprésentés) que Pôle Emploi doit convoquer : des contrats aidés, des contrats de professionnalisation "adulte" et des formations.
«Le gouvernement va offrir aux entreprises qui embauchent un demandeur d'emploi âgé de plus de 45 ans une aide supplémentaire de 2.000 euros par contrat [de professionnalisation], a-t-on appris mardi auprès de l'Elysée en marge d'un discours de Nicolas Sarkozy. Cette aide, financée par l'Etat, sera cumulable à celle de 2.000 euros déjà versée par Pôle Emploi pour les contrats de professionnalisation destinés aux salariés âgés de 26 ans et plus, et avec l'exonération de charges sociales applicables aux contrats de professionnalisation pour les demandeurs d'emploi âgés de plus de 45 ans, a-t-on ajouté de même source», écrivent Les Echos.
On est toujours dans l'effet d'annonce qui ne mange pas de pain. Pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour imaginer le succès de l'opération... Si les employeurs joueront peut-être le jeu dans le cadre de ces contrats fort avantageux (CDD de 6 à 24 mois exonérés de toutes les cotisations sociales patronales sur la partie du salaire ne dépassant pas le Smic, et zéro indemnité de précarité versée à la fin), il est clair que pour 2.000 € de plus, une écrasante majorité de patrons ne marquera pas l'essai. Car cela fait des lustres que les entreprises ne veulent plus ni des jeunes ni des vieux, et la crise a ouvert les vannes d'une précarisation structurelle de l'emploi. L'affaire est donc entendue.
SH
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