Certes, en 2009, le RSA avait connu un "boom" de 12%. D'ailleurs, cette année-là, tous les minimas sociaux ont connu "une hausse exceptionnelle"... Selon la Caisse nationale des Allocations familiales (CNAF), "cette croissance moins dynamique est liée notamment à l'amélioration relative du marché de l'emploi en 2010". Amélioration toute relative qui n'efface pas les effets de la crise.
Dans le détail :
• Le RSA "socle" — qui a remplacé le RMI (revenu minimum d'insertion) et l'API (allocation de parent isolé) depuis le 1er juin 2009 en France métropolitaine — bénéficiait à 1,15 million d'allocataires fin 2010, contre 1,12 million fin 2009.
• Le RSA "activité" — indemnité venant compléter le maigre salaire des travailleurs pauvres — a été versé à 446.000 personnes fin 2010, contre 404.000 fin 2009.
• Le RSA "jeunes", créé en septembre dernier, a été accordé à 7.000 personnes de moins de 25 ans. A ce jour, ils seraient 8.130.
Le total des allocataires du RSA dans son ensemble ("socle" et/ou "activité" + "jeunes") a atteint exactement 1,798 million fin 2010 contre 1,697 million fin 2009. Bénéficiant à 340.000 conjoints et 1,65 million d'enfants, le RSA a ainsi couvert près de 3,8 millions de personnes.
Deux explications majeures à cette progression, certes moindre, mais persistante. En dehors de l'instauration du RSA "jeunes" qui a un peu gonflé les effectifs de 2010, n'oublions pas que le chômage de longue durée produit par la crise (plus d'un tiers des inscrits à Pôle Emploi) et sa cohorte de chômeurs arrivés en fin de droits les a fait se rabattre sur les minima sociaux auxquels ils pouvaient prétendre. Ensuite, la prééminence des petits boulots précaires sur l'actuel marché de l'emploi, ouvrant droit à un complément d'allocation, reste une tendance lourde. Grâce à la crise économique de 2008, la pauvreté s'est durablement installée chez des millions de Français.
En ce qui concerne son coût, la CNAF indique que près de 7,8 milliards d'euros ont été versés au titre du RSA en France métropolitaine au cours de l'année 2010. Ce montant s'est réparti en 6,5 milliards d'euros pour les bénéficiaires du RSA "socle" — à la charge des départements — et 1,3 milliard pour ceux du RSA "activité" — géré par le Fonds national des solidarités actives (FNSA) — dont 3,9 millions pour le RSA "jeunes".
SH
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