Le Fonds monétaire international, dont notre ministre de l'Économie convoite la direction, estime que «la reprise de l'économie française progresse», ce qui devrait permettre «une croissance solide d'environ 2% en 2011 comme en 2012».
Sur cet aimable constat, le FMI juge néanmoins nécessaire la poursuite de l'assainissement de nos finances publiques (alors que notre président pyromane a lui-même contribué à vider les caisses de l'Etat par d'incroyables cadeaux aux plus riches en dépit de la crise), recommandant de nouvelles réformes de la fiscalité mais, surtout, du droit social, «au cas où les risques baissiers devraient se matérialiser»...
Tout en regrettant la «prolifération» des niches fiscales et sociales (plus de 170 milliards d'euros, soit 9% du PIB, accordés chaque année aux entreprises sans contreparties notables sur l'emploi et l'investissement; sans compter celles accordées aux particuliers les plus aisés), le rapport a salué l'adoption par l'Assemblée nationale du projet de loi visant à inscrire dans la Constitution l'équilibre des finances publiques : sauf que cette «règle d'or» aussi inutile qu'imbécile n'a aucune chance d'être amendée, et c'est tant mieux.
En ce qui concerne l'inflation, alors que le gouverneur de la Banque de France a déclaré que les autorités devaient agir pour contenir la hausse des prix de l'énergie et surtout du logement qui, selon lui, «contribue à donner le sentiment d'une perte de pouvoir d'achat et avive les revendications salariales», le FMI estime que «les risques pour la stabilité financière liés à la hausse rapide des prix immobiliers semblent contenus à ce stade, mais la vigilance est requise», préférant prôner d'autres mesures aptes à supprimer ce qu'il considère comme des «barrières structurelles»...
Par exemple, un durcissement des règles imposées aux chômeurs et une diminution de leur indemnisation afin de «renforcer les incitations à la recherche d'emploi». Mais aussi une modération accrue en matière de salaire minimum : ses experts souhaitent ainsi une modification de la formule d'indexation du Smic «pour empêcher le Smic d'augmenter davantage que le salaire médian» et «favoriser la création d'emplois peu qualifiés».
Le FMI s'est également prononcé pour un transfert progressif de la fiscalité française vers les impôts indirects afin d'alléger la fiscalité du travail, qui serait plus lourde en France que dans d'autres pays : bref, l'instauration d'une TVA sociale dont on sait qu'elle sera injuste et pénalisante pour les plus modestes.
Christine Lagarde a pris bonne note de ces recommandations aussi paradoxales que rétrogrades. Vantant les «politiques ambitieuses» engagées par son gouvernement et déjà «saluées par le FMI» (comme la réforme des retraites votée l'an dernier qu'il a qualifiée d'«étape importante»), lèche-cul comme pas deux, la candidate au poste admet qu'«il convient de poursuivre ou d'[en] approfondir la mise en œuvre». Bien sûr.
SH
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