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Or, ces millions d'«assistés» ne sont que les victimes d'un système économique qui génère des crises à répétition, du chômage, de la précarité et de la misère. Inutile de dire que l'UMP adoube ce système qui accentue les inégalités : tandis qu'elle fait la guerre aux pauvres afin de détourner l'attention des Français sur sa vocation première — servir les riches —, elle continue en toute discrétion d'adopter des mesures qui exemptent les plus aisés, comme sa récente réforme de la fiscalité du patrimoine...
Ainsi, jusqu'au bout, l'UMP donne à croire aux plus crédules que les «assistés» sont les chômeurs et les pauvres, de surcroît accusés d'être responsables de leur situation alors qu'en réalité, les vrais «assistés» sont ses amis les nantis => voir le paragraphe 2 de cet article. Les montants qui leur sont octroyés donnent le vertige. Sans compter les avantages accordés à certains, qu'on appelle des «fromages» pour garder un peu d'humour.
Et revoilà la fraude sociale !
A peine éteinte une odieuse polémique sur le RSA, un deuxième angle d'attaque ressurgit via le rapport parlementaire de la Mission d'évaluation des comptes de la Sécurité sociale (Mecss) publié aujourd'hui, remettant sur le tapis la petite fraude aux prestations sociales. Bien sur, les médias relaient l'information sans difficulté alors qu'ils passent sous silence les petits détails honteux de la réforme de l'ISF ou expédient les décisions de Bruxelles contre des plus démunis.
Rien de nouveau sous le soleil : ce rapport évalue à plus de 20 milliards d'euros par an la fraude aux prestations et aux cotisations sociales (sur un total de 600 milliards de versements Sécu). Or, si l'essentiel de cette fraude est lié aux employeurs — travail illégal ou dissimulé : entre 8 et 16 milliards de cotisations patronales et salariales non versées à l'Urssaf —, ce sont pourtant les fraudeurs aux prestations — arrêts maladie, allocations familiales ou RSA : 2 à 3 milliards — qui sont ouvertement montrés du doigt.
Pas plus tard qu'en avril, nous avions publié un article sur le sujet qui disait exactement la même chose. On le répète : avec l'UMP, la lutte contre la fraude est inversement proportionnelle aux montants qui sont en jeu. Plus les pertes sont volumineuses et préjudiciables pour l'économie (45 milliards rien qu'avec la fraude fiscale…), moins la lutte est vigoureuse; plus les sommes sont modestes, plus l'arsenal répressif est renforcé. Ainsi Mamie Zinzin, les voleurs en col blanc et les patrons indélicats peuvent, eux, continuer à dormir tranquille.
L'UMP rêve d'un FBI anti-pauvres
Rien de tel pour les pauvres et les assurés sociaux que l'on insulte. Les préconisations du rapport de Monsieur Tian les cible particulièrement, à l'image du Projet 2012 de l'UMP où la création d'un «FBI» de la lutte contre les fraudes, consistant à accroître le contrôle envers les plus fragiles, est avancée au nom de la «justice sociale». Alors qu'il y a cinq fois plus à récupérer dans la fraude patronale, une multiplication des contrôles de l'Urssaf ou de l'Inspection du travail n'est pas au programme. On préfère lutter contre les malades imaginaires.
On n'a pas fini d'en entendre parler puisque ces points seront rediscutés lors du prochain Conseil des ministres, avec des communications de François Baroin (Budget), de Xavier Bertrand (Travail et Santé) et de Roselyne Bachelot (Solidarités).
Faut-il enfin rappeler que la petite fraude des pauvres relève de la survie et non de l'avidité ? En conclusion, nous renvoyons vers ce billet qui nous propose de méditer sur la légitimité de la fraude des pauvres, que l'on peut considérer comme un acte de désobéissance civile au vu de nos textes fondateurs. Car, «dans un pays regorgeant de richesses et de moyens matériels ou humains pour les produire, ceux qui privent une frange de plus en plus importante de la population des moyens financiers suffisants pour satisfaire ses besoins vitaux élémentaires se délégitiment eux-mêmes et délégitiment les lois qu’ils prétendent faire appliquer». CQFD.
SH
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Une excellente enquête sur les patrons qui fraudent :
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Commentaires
Les faux-semblants du rapport sur les fraudes sociales
www.lemonde.fr/politique/article/2011/06/22/les-faux-semblants-du-rapport-sur-les-fraudes-sociales_1539155_823448.html
Fraude sociale et fiscale : le match France-Grèce
www.rue89.com/schneidermann-9-15/2011/06/22/grece-et-fraudes-sociales-halte-aux-tricheurs-210368
Plein phare sur nos heures sup’ : payez les !
www.filoche.net/2011/06/22/plein-phare-sur-nos-heures-supp’-payez-les/
Ce qu'on ne dit jamais sur la fraude sociale
lexpansion.lexpress.fr/economie/ce-qu-on-ne-dit-jamais-sur-la-fraude-sociale_257618.html Répondre | Répondre avec citation |
Beaucoup de gens ont eu leur vie brisée et personne à qui demander des comptes.
A une autre époque, le peuple aurait été moins placide et il aurait fait payer les responsables. Répondre | Répondre avec citation |
Moi je suggère que les RSAstes jouent les débiles profonds puisqu"on les prend pour des c…
Chez popol, avec les con-seillers, répondre à côté des questions, chanter, rire, se déchausser, aller regarder par la fenêtre…
Ce serait d'un drôle je trouve :) Répondre | Répondre avec citation |
Le Parlement européen a finalement mis en ligne un rapport qu'il tentait d'étouffer depuis trois ans. On comprend qu'il n'ait pas été pressé de le rendre public : on y découvre que des députés européens ont tranquillement détourné les fonds publics destinés à payer leurs assistants. Les sommes en jeu étaient importantes : plus de 15.000 euros par mois pour chaque élu en 2006. Soit, au total, 10% du budget annuel du Parlement.
www.rue89.com/2011/06/24/comment-des-eurodeputes-detournaient-le-salaire-de-leurs-assistants-210669 Répondre | Répondre avec citation |
Alors que le gouvernement présentait, lors du Conseil des ministres, le bilan et les perspectives de la lutte contre la fraude et que la mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale (Mecss) de l'Assemblée nationale présentait ses propositions de lutte contre la fraude sociale, c'est au tour de la délégation nationale à la lutte contre la fraude (DNLF) de publier son bilan d'activité 2010.
Si celui-ci balaie un champ plus vaste que la seule fraude sociale (fraude fiscale et douanière, fraude sur internet…), il apporte néanmoins des informations intéressantes sur ce secteur. Il apparaît ainsi que les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) sont les plus contrôlés parmi tous les allocataires de prestations sociales ou de minima sociaux gérés par la branche famille. Près de la moitié des contrôles sur place concernent en effet des bénéficiaires du RSA, alors que ceux-ci ne représentent que 16,7% des allocataires des CAF.
www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite&jid=1250262046379&cid=1250262043637 Répondre | Répondre avec citation |
alternatives-economiques.fr/blogs/abherve/2011/07/30/la-fraude-sociale-est-dabord-celles-des-patrons-mais-le-controle-concerne-plus-les-assures-sociaux/ Répondre | Répondre avec citation |