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Accueil Social, économie et politique Pire que celui des soldes, le marronnier de la fraude sociale

Pire que celui des soldes, le marronnier de la fraude sociale

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Avant, la fraude des pauvres était pointée du doigt deux fois par an. Maintenant, c'est tous les deux mois ! Et le gouvernement se garde bien de souligner que les plus gros fraudeurs sont les entreprises.

Logique : mai 2012 approche et pour mener campagne, l'UMP a remplacé sa traditionnelle lutte contre l'insécurité, vaguement éculée, par la lutte contre l'«assistanat» avec un zèle acharné.

Or, ces millions d'«assistés» ne sont que les victimes d'un système économique qui génère des crises à répétition, du chômage, de la précarité et de la misère. Inutile de dire que l'UMP adoube ce système qui accentue les inégalités : tandis qu'elle fait la guerre aux pauvres afin de détourner l'attention des Français sur sa vocation première — servir les riches —, elle continue en toute discrétion d'adopter des mesures qui exemptent les plus aisés, comme sa récente réforme de la fiscalité du patrimoine...

Ainsi, jusqu'au bout, l'UMP donne à croire aux plus crédules que les «assistés» sont les chômeurs et les pauvres, de surcroît accusés d'être responsables de leur situation alors qu'en réalité, les vrais «assistés» sont ses amis les nantis => voir le paragraphe 2 de cet article. Les montants qui leur sont octroyés donnent le vertige. Sans compter les avantages accordés à certains, qu'on appelle des «fromages» pour garder un peu d'humour.

Et revoilà la fraude sociale !

A peine éteinte une odieuse polémique sur le RSA, un deuxième angle d'attaque ressurgit via le rapport parlementaire de la Mission d'évaluation des comptes de la Sécurité sociale (Mecss) publié aujourd'hui, remettant sur le tapis la petite fraude aux prestations sociales. Bien sur, les médias relaient l'information sans difficulté alors qu'ils passent sous silence les petits détails honteux de la réforme de l'ISF ou expédient les décisions de Bruxelles contre des plus démunis.

Rien de nouveau sous le soleil : ce rapport évalue à plus de 20 milliards d'euros par an la fraude aux prestations et aux cotisations sociales (sur un total de 600 milliards de versements Sécu). Or, si l'essentiel de cette fraude est lié aux employeurs — travail illégal ou dissimulé : entre 8 et 16 milliards de cotisations patronales et salariales non versées à l'Urssaf —, ce sont pourtant les fraudeurs aux prestations — arrêts maladie, allocations familiales ou RSA : 2 à 3 milliards — qui sont ouvertement montrés du doigt.

Pas plus tard qu'en avril, nous avions publié un article sur le sujet qui disait exactement la même chose. On le répète : avec l'UMP, la lutte contre la fraude est inversement proportionnelle aux montants qui sont en jeu. Plus les pertes sont volumineuses et préjudiciables pour l'économie (45 milliards rien qu'avec la fraude fiscale…), moins la lutte est vigoureuse; plus les sommes sont modestes, plus l'arsenal répressif est renforcé. Ainsi Mamie Zinzin, les voleurs en col blanc et les patrons indélicats peuvent, eux, continuer à dormir tranquille.

L'UMP rêve d'un FBI anti-pauvres

Rien de tel pour les pauvres et les assurés sociaux que l'on insulte. Les préconisations du rapport de Monsieur Tian les cible particulièrement, à l'image du Projet 2012 de l'UMP où la création d'un «FBI» de la lutte contre les fraudes, consistant à accroître le contrôle envers les plus fragiles, est avancée au nom de la «justice sociale». Alors qu'il y a cinq fois plus à récupérer dans la fraude patronale, une multiplication des contrôles de l'Urssaf ou de l'Inspection du travail n'est pas au programme. On préfère lutter contre les malades imaginaires.

On n'a pas fini d'en entendre parler puisque ces points seront rediscutés lors du prochain Conseil des ministres, avec des communications de François Baroin (Budget), de Xavier Bertrand (Travail et Santé) et de Roselyne Bachelot (Solidarités).

Faut-il enfin rappeler que la petite fraude des pauvres relève de la survie et non de l'avidité ? En conclusion, nous renvoyons vers ce billet qui nous propose de méditer sur la légitimité de la fraude des pauvres, que l'on peut considérer comme un acte de désobéissance civile au vu de nos textes fondateurs. Car, «dans un pays regorgeant de richesses et de moyens matériels ou humains pour les produire, ceux qui privent une frange de plus en plus importante de la population des moyens financiers suffisants pour satisfaire ses besoins vitaux élémentaires se délégitiment eux-mêmes et délégitiment les lois qu’ils prétendent faire appliquer». CQFD.

SH





Une excellente enquête sur les patrons qui fraudent :



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Mis à jour ( Vendredi, 23 Mars 2012 10:51 )  

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