Chaque année, au 1er janvier, le montant du Smic est revalorisé. Début 2011, il a été augmenté de 1,6%, passant de 8,86 € à 9 € brut de l'heure pour atteindre 1.365 € brut (soit 1.073 € nets) pour 35 heures hebdomadaires. Faut-il rappeler que, depuis l'élection de notre soi-disant Président du pouvoir d'achat, aucun "coup de pouce" ne lui a été accordé ?
Heureusement, l'article L. 3231-5 du Code du travail prévoit une revalorisation automatique du salaire minimal interprofessionnel de croissance lorsque l'indice des prix à la consommation (IPC) augmente d'au moins 2% par rapport à l'indice ayant servi de base à sa dernière revalorisation. Le Smic doit alors être augmenté dans la même proportion, à compter du premier jour du mois suivant la publication de l'IPC par l'Insee.
Pour 0,1%, tu peux aller te rhabiller
La forte augmentation des prix à la consommation relevée au début de l'année laissait envisager une revalorisation du Smic au 1er juillet, conséquence mécanique de leur flambée. Or, celle-ci n'aura pas lieu. Pour l'Insee, une moindre inflation en avril et la quasi-stabilité des prix au mois de mai n'ont pas permis de confirmer ces prévisions et, fin mai 2011, l'indice des prix à la consommation n'aurait augmenté que de 1,89%, le seuil fatidique des 2% pouvant cependant être franchi d'ici novembre.
C'est le FMI qui va être content ! Lui qui préconise une modération accrue en matière de salaire minimum «pour empêcher le Smic d'augmenter davantage que le salaire médian» et «favoriser la création d'emplois peu qualifiés».
Et la Commission européenne aussi ! Elle qui, via le «pacte pour l'euro», souhaite la fin de l'indexation des salaires sur les prix.
Mais certainement pas nos 20% de Smicards qui en chient...
Tous ces oligarques grassement payés estiment que le Smic serait un frein à notre "compétitivité" alors que les énormes dividendes (qui équivalent à 6 millions de Smic, selon la CGT) versés chaque année à nos actionnaires (qui ne produisent rien) au lieu d'être réinvestis dans la production, seraient, eux, compétitifs ? Pour certains, le Smic serait même un "créateur de chômage" : or, que dire des entreprises qui licencient et/ou délocalisent alors qu'elles font des bénéfices ? Cela ne peut plus durer.
On peut également remettre en cause les méthologies de l'Insee, organisme piloté par Bercy et dont l'indépendance n'est pas garantie, qui, dans ses calculs, fait fi de l'explosion de toutes les charges contraintes pour les ménages.
SH
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