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Accueil Social, économie et politique Sois beau, et cherche du boulot

Sois beau, et cherche du boulot

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C'est un grand jour pour l'égalité hommes-femmes : dès lundi, des hommes pauvres et très éloignés de l'emploi pourront aussi aller aux ateliers de relooking Pôle Emploi/Ereel jusqu'ici réservés aux chômeuses.

Cela fait un an que le Fonds de dotation Ereel et Pôle Emploi (avec le soutien de la Division des produits professionnels du groupe L’Oréal, merci mamie Zinzin) proposent, à raison d'une séance par mois, des journées gratuites de «conseil en image et coaching RH» à «des femmes à faible revenu, chômeuses aux minima sociaux ou handicapées, qui rencontrent des difficultés à retrouver du travail après une longue période d'inactivité».

Donc, depuis un an à raison d'une dizaine par mois, des chômeuses de longue durée, sélectionnées en amont par Pôle Emploi, passent entre les mains de stylistes, coiffeurs ou maquilleurs. «On ne cherche pas à en faire des poupées Barbie», assure Christine Salaün, la présidente de la Fondation Ereel. Pour autant, affirme-t-elle, «à compétences égales, un recruteur choisira le candidat qui a la meilleure présentation. Nous vivons dans un monde où l'apparence physique est importante, ce n'est pas moi qui ai inventé les règles...» En effet, «il ne faut pas se voiler la face, on a beau dire que la beauté est intérieure, la première image que l'on renvoie c'est notre physique, au travail comme ailleurs», assure un styliste professionnel participant à l'opération. «Le physique peut paraître futile, mais ça joue sur la confiance en soi, c'est un premier pas vers l'emploi», ajoute Romuald Chemineau-Gricourt, chargé de communication à Pôle Emploi.

Et il paraît que ça marche. Selon Pôle Emploi, «plus de la moitié des femmes présentes en 2011 ont pu retrouver un emploi et les autres sont en attente de réponse suite à de nouveaux entretiens». (Par contre, sans surprise, la nature et la qualité des jobs décrochés n'est pas précisée...)

Et les hommes ?

Mais oui, pourquoi les femmes seulement ? Depuis un an, l'injustice perdurait. Aujourd'hui, elle est réparée : lundi 13 février, la fondation Ereel et Pôle Emploi vont inaugurer leur première séance réservée aux hommes. Ainsi, de 10H à 17H, l’école de mode et de création Internationale IFA, située dans le 10e arrondissement de Paris, accueillera dix chômeurs, eux aussi sélectionnés en amont par Pôle Emploi, «pour passer une journée placée sous le signe à la fois du professionnalisme et du partage en présence de différents partenaires bénévoles et de jeunes élèves souhaitant s’investir et développer les valeurs d’entraide et de générosité».

Au programme : un atelier «coaching RH», un atelier «du savoir-vivre» (???), un atelier «conseil en style», un atelier «bar à dents» (de mieux en mieux…), un atelier «conseil coiffure et soin de la barbe» puis, enfin, un atelier «soin des mains».

Et en province ?

Hélas, les journées gratuites de «conseil en image et coaching RH» d'Ereel/Pôle Emploi n'ont lieu que sur la capitale. On attend avec impatience que cette ultime injustice soit, elle aussi, bientôt réparée.

SH

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Mis à jour ( Vendredi, 27 Juillet 2012 02:43 )  

Commentaires 

 
0 # superuser 2012-02-10 18:51 Voir sur le site de Pôle Emploi :

www.pole-emploi.org/communication/conseil-en-image-et-coaching-rh-pole-emploi-@/communication/409/view-article-17644.html

Selon eux, ça devait commencer ce matin alors que pour Ereel, ça démarre lundi… Allez comprendre.
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0 # superuser 2012-02-10 20:58 Je rappelle que EREEL est un fonds de dotation «au service des innovations en Europe pour favoriser le lien social» :

www.ereel.org/index.php/principal/fonds

Bernard Debré, urologue et député UMP, en est le Président d'honneur. Pénélope Fillon, épouse de notre premier ministre, en est la «Marraine de cœur» tandis que Marie-Anne Chazel, actrice et soutien officiel à Nicolas Sarkozy en 2007, n'est que simple «Marraine»… Mais rassurez-vous : chez EREEL, on est apolitique.

Ah oui, le vice-président est avocat fiscaliste, mais ça n'a rien à voir avec les déductions fiscales accordées aux généreux donateurs :

www.ereel.org/principal/donateur
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0 # tristesir 2012-02-10 19:20 Et quand on sera tous passer au relooking qu'est-ce qu'ils vont inventer comme autres c… pour s'en mettre plein les poches en nous utilisant?

Le chômage s'il n'existait pas, il faudrait l'inventer !
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0 # maguy 2012-02-10 19:28 J'adore l'atelier soins des mains. Certains de mes patrons ou collègues m'ont déjà dit que j'avais des mains de fainéante ! (à se demander de quoi ils se contentent à la maison.

J'aime aussi les valeurs de générosité et d'entraide alors que les élèves cherchent simplement des modèles pas chers et pas trop contrariants. Comme c'est gratos pour les pauvres, on ne va pas en plus râler.
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0 # occupons pole emploi 2012-02-10 20:43 C'est à gerber tant de connerie.

C'est même pas au pôle emploi que je jetterais la pierre. Ces aberrations sont signe qu'on a atteint un degré profond d'abêtissement de la société… j'ai envie de tout casser
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0 # superuser 2012-02-20 12:36 Autant l’admettre : dans une société où compte avant tout l’écoulement des produits, où la logique consumériste s’étend à tous les domaines de la vie, où l’évanouissemen t des idéaux laisse le champ libre à toutes les névroses, où règnent à la fois les fantasmes de toute-puissance et une très vieille haine du corps, surtout lorsqu’il est féminin, nous n’avons quasiment aucune chance de vivre les soins de beauté dans le climat de sérénité idyllique que nous vend l’illusion publicitaire. Pourtant, même si l’on soupire de temps à autre contre des normes tyranniques, la réalité de ce que recouvrent les préoccupations esthétiques chez les femmes fait l’objet d’un déni stupéfiant. L’image de la femme équilibrée, épanouie, à la fois active et séductrice, se démenant pour ne rater aucune des opportunités que lui offre notre monde moderne et égalitaire, constitue une sorte de vérité officielle à laquelle personne ne semble vouloir renoncer.

Pendant ce temps, sans qu’on y prenne garde, notre vision de la féminité se réduit de plus en plus à une poignée de clichés mièvres et conformistes. La dureté de l’époque aidant, la tentation est grande de se replier sur ses vocations traditionnelles : se faire belle et materner. Le cinéma est gangrené par le phénomène des «égéries», ces actrices sous contrat avec un parfumeur, un maroquinier ou une marque de cosmétiques, et plus préoccupées de soigner leur image de portemanteau maigrichon tiré à quatre épingles que d’étendre la palette de leur jeu. Le succès des blogs mode ou beauté témoigne lui aussi d’un horizon mental saturé par les crèmes et les chiffons.

Au-delà des belles images, l’omniprésence de modèles inatteignables enferme nombre de femmes dans la haine d’elles-mêmes, dans des spirales ruineuses et destructrices où elles laissent une quantité d’énergie exorbitante. L’obsession de la minceur trahit une condamnation persistante du féminin, un sentiment de culpabilité obscur et ravageur. La crainte d’être laissée pour compte fait naître le projet de refaçonner par la chirurgie un corps perçu comme une matière inerte, désenchantée, malléable à merci, un objet extérieur avec lequel le soi ne s’identifie en aucune manière. Enfin, la mondialisation des industries cosmétiques et des groupes de médias aboutit à répandre sur toute la planète le modèle unique de la blancheur, réactivant parfois des hiérarchies locales délétères.

Les conséquences de cette aliénation sont loin de se limiter à une perte de temps, d’argent et d’énergie. La peur de ne pas plaire, de ne pas correspondre aux attentes, la soumission aux jugements extérieurs, la certitude de ne jamais être assez bien pour mériter l’amour et l’attention des autres traduisent et amplifient tout à la fois une insécurité psychique et une autodévalorisat ion qui étendent leurs effets à tous les domaines de la vie des femmes. Elles les amènent à tout accepter de leur entourage ; à faire passer leur propre bien-être, leurs intérêts, leur ressenti, après ceux des autres ; à toujours se sentir coupables de quelque chose ; à s’adapter à tout prix, au lieu de fixer leurs propres règles ; à ne pas savoir exister autrement que par la séduction, se condamnant ainsi à un état de subordination permanente ; à se mettre au service de figures masculines admirées au lieu de poursuivre leurs propres buts. Ainsi, la question du corps pourrait bien constituer un levier essentiel, la clé d’une avancée des droits des femmes sur tous les autres plans, de la lutte contre les violences conjugales à celle contre les inégalités au travail en passant par la défense des droits reproductifs.

www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=149
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