Fin décembre 2011, Pôle Emploi comptait 40.000 inscrits en convention de reclassement personnalisé (la CRP, créée en 2009 et pilotée par l'Unedic), 7.500 en contrat de transition professionnelle (le CTP, créé en 2006 et piloté par l'État) et 19.900 en contrat de sécurisation professionnelle (CSP), qui a remplacé/fusionné les deux dispositifs depuis le 1er septembre.
Rappelons que ces modules d'accompagnement renforcé sont réservés à des salariés en CDI victimes de licenciement économique : considérés comme "stagiaires de la formation professionnelle", ces 67.400 chômeurs sont cependant parqués en catégorie D durant 12 mois, échappant ainsi à la très médiatique catégorie A.
Selon l'étude Opcalia — un organisme paritaire qui collecte les fonds de la formation et qui instruit et finance, en lien avec Pôle Emploi, les demandes de formation des bénéficiaires — dévoilée par Les Echos sous un titre encourageant, «62% des bénéficiaires sondés ont désormais retrouvé une activité professionnelle et 54% occupent un emploi durable : 33% sont en CDI, 9% en CDD de plus de six mois, 9% ont créé leur entreprise et 3% suivent une nouvelle formation. La plupart ont retrouvé une solution sans déménager et sans voir exploser leur temps de trajet, mais le retour à l'emploi s'est fait au prix de sacrifices financiers : la moitié gagne moins qu'avant, les femmes et les seniors notamment, et un quart seulement gagne plus. A l'issue de leur formation, 56% des personnes suivies ont en outre retrouvé une activité en moins de six mois. Mais, là aussi, ce résultat est à nuancer : près d'un quart des sorties récentes correspondent à des CDD de moins de six mois. Note plus négative, près de trois bénéficiaires sur dix sortis du dispositif il y a plus de deux ans ne sont pas en activité.»
L'initiative d'Opcalia — fort intéressante au demeurant, car elle montre comment les meilleures intentions se heurtent à la dure réalité — se base sur un échantillon… de 1.000 sondés. On ne peut donc parler d'étude à proprement dit mais d'enquête ou de point d'étape. Pour se faire une idée plus précise, on attend les chiffres officiels (type Dares).
Le 30 mars 2011, la Cour des comptes avait épinglé le CTP et la CRP, jugeant leur bilan décevant notamment du fait du nombre «limité» des bénéficiaires — pour la plupart des salariés «pas nécessairement les plus fragilisés au regard du marché du travail» —, et mis en doute leur efficacité dans le retour à l'emploi, estimant leur coût «singulièrement élevé». Qu'à cela ne tienne : l'Etat s'est engagé à consacrer 70 millions d'euros par an au nouveau dispositif fusionné (la CSP), soit moitié moins que l'Unedic dont la note se situe aux alentours de 150 millions.
SH
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