Voici un communiqué de presse de leur intersyndicale CGT, CFDT, FO et SUD :
Nous sommes 1.000 enquêteurs et enquêtrices qui travaillons pour l’Insee, certes moins médiatiques que les Mittal ou les Conti et pourtant, il ne se passe un jour sans que les résultats de notre labeur, exécuté avec rigueur et abnégation, ne soient évoqués.
C’est nous qui faisons l’Enquête Emploi à laquelle vous vous référez lorsque, dans chacun de vos discours ou articles de presse, vous parlez du chômage. Nous travaillons pour vous tous et pourtant, nous sommes précaires depuis toujours !
Depuis plus de deux ans, nous avons entamé des négociations afin de nous sortir de la précarité de contrats de vacataires payés à l’enquête ou au relevé de prix. La direction de l’Insee a assuré préparer «une réforme des conditions d’emploi pour les enquêteurs, afin de passer d’une situation de pigiste rémunéré à la tâche à celle de contractuel de l'Etat» pour «mettre en place un cadre d’emploi plus sécurisant». L’aboutissement de ces négociations devait avoir lieu le 14 février.
Mais, coup de théâtre, la direction de l’Insee a annoncé l’application, dès sa promulgation, de la loi Sauvadet en mettant en place un «CDI pigiste» sans autre modification du cadre actuel d’emploi. Cela aurait pour conséquence de CDIser une partie des enquêtrices et enquêteurs, mais en leur laissant «provisoirement» un statut de vacataires pigistes.
En clair, les salariés sous ce CDI :
• ne se verraient pas garantir une rémunération mensuelle fixe et n’auraient pas de garantie de charge de travail (tout comme aujourd’hui) ;
• se verraient privé de l’indemnisation chômage, qui est actuellement pour ces personnels un complément de ressource important ;
• perdraient le bénéfice d’un système de remboursement de leurs frais de déplacement actuellement plus favorable.
Ces craintes sont d’autant plus vraisemblables que l’Insee emploie déjà des enquêtrices en CDI (une trentaine sont reconnues comme telles par le Conseil d’Etat), mais sans leur appliquer les droits issus de la CDIsation. Plusieurs d’entre elles ont vu leur charge de travail baisser, d’autres ont été expulsées du réseau comme des vacataires, elles sont privées de congés payés, l’indemnisation maladie est dérisoire, etc.
Devant cette forfaiture, le réseau des enquêtrices et enquêteurs de l’Insee ont décidé de durcir leur mouvement. Nous sommes en grève. Et pour nous la grève est un effort difficile, vu la précarité de nos situations : nous sommes à 80% des femmes à temps partiel, en CDD, et le salaire médian pour notre activité est de 850 euros brut par mois.
Rappelons que la fiabilité du calcul des chiffres du chômage et de l’indice des prix dépend de la qualité de la collecte effectuée par ces personnels pigistes. Les ministères Économique et Financier doivent prendre leur responsabilité pour finaliser un statut d’emploi qui permettra aux personnels enquêtrices et enquêteurs de trouver enfin des conditions décentes de rémunération et de protection sociale.
Au 1er trimestre 2012, les chiffres de l’emploi ne devraient pas paraître. Et si l'Insee les sort quand même, alors il faudra s'interroger sur la manière dont ils auront été produits.
Pas de chiffres, pas de soucis, pas de débats. Nous espérons votre soutien.
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