Au cours de sa campagne présidentielle, dans le 35e de ses “60 engagements pour la France”, le candidat Hollande s'était engagé à «renchérir le coût des licenciements collectifs pour les entreprises qui versent des dividendes ou rachètent leurs actions», ce afin de «dissuader les licenciements boursiers».
Mieux vaut tard que jamais (on rappelle tout de même que ça fait 9 mois que le candidat Hollande est devenu président, que ça fait 20 mois que le chômage augmente sans discontinuer et que la liste des plans sociaux en cours devient impressionnante) : cet engagement trouvera sa traduction dans une loi qui «trouvera sa place dans le calendrier parlementaire», a annoncé lundi le chef de l'Etat.
Mais pas à travers une loi interdisant les licenciements boursiers, c'est-à-dire des plans sociaux dénués de motif économique dans des entreprises qui font des bénéfices, non... «On ne parle pas du licenciement boursier qui est une notion qui se retrouve assez rarement dans la réalité. Sanofi ne licencie pas, elle supprime des emplois», explique-t-on dans son entourage. Nuance !
«Il y aura une traduction pour renchérir un certain nombre de licenciements ou pour faire en sorte que la précarité soit combattue davantage qu'elle ne l'est aujourd'hui», a observé François Hollande, qui se garde bien d'aller aussi loin que ce que proposait le Front de gauche dans un texte législatif déposé l'été dernier et unanimement approuvé par les "socialistes" alors dans l'opposition...
A la notion de licenciements boursiers, François Hollande préfère désormais celle de licenciements «sur les sites rentables». Ses collaborateurs ont précisé que ce texte, «projet ou proposition de loi, examiné par le Parlement d'ici à l'été, fixera à l'entreprise qui ferme un site de production l'obligation de rechercher un repreneur susceptible de permettre son maintien». Fermez le ban.
Quant à l'accord national interprofessionnel signé le 11 janvier dernier par des syndicats minoritaires et entièrement favorable au Medef, le gouvernement lui reste fidèle. Le texte sera présenté le 6 mars au Conseil des ministres, puis soumis au Parlement courant avril dans la perspective d'un vote courant mai. Les non-signataires CGT et FO appellent à la mobilisation générale le 5 mars contre sa transcription dans la loi et pour une rupture avec la politique d'austérité.
SH
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