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Accueil Social, économie et politique La précarité nuit gravement à la santé

La précarité nuit gravement à la santé

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“La vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ?” a dit fin août Laurence Parisot, encensant l'initiative du contrat "nouvelles embauches". La présidente du Medef, elle, n'a pas de souci de logement, d'emploi, de train de vie, d'obésité, ni de problèmes dentaires ou gynécologiques !

Une étude à paraître mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l'Institut de veille sanitaire explique - pour ceux qui en douteraient - que la précarité en termes d'emploi et de logement s'accompagne aussi d'inégalités devant la santé avec notamment un défaut d'accès aux soins, qui touche aussi bien des RMIstes que des jeunes en insertion professionnelle.

Comparant une population de 704.128 personnes en situation de précarité (chômeurs et contrat emploi solidarité/CES, RMI, SDF, situation familiale fragilisée...) à 516.607 personnes non précaires, toutes âgées de moins de 60 ans, l'étude exploite la base de données 1995-2002 des 98 centres d'examens de santé qui réalisent environ 650.000 examens périodiques de santé par an, dont un tiers concerne les précaires. Ces centres sont destinés aux assurés du régime général de la sécurité sociale et à leurs-ayants droits, soit près de 85% de la population française.

Les auteurs notent des relations statistiquement significatives entre la précarité et la plupart des indicateurs chez les SDF, les bénéficiaires du RMI et les jeunes en insertion. Ainsi, le défaut d'accès aux soins et le mauvais état dentaire est relevé pour l'ensemble de la population précaire, avec en plus pour les femmes un risque d'obésité (18,80% chez les RMIstes contre 9,62% chez les femmes non précaires) et une absence de suivi gynécologique régulier qui touche plus d'une RMIste sur deux (contre 30,33% chez les femmes non précaires).
Le tabagisme est également plus prononcé chez les précaires : pour les hommes, il concerne 66,67% des jeunes de 16-25 ans en insertion professionnelle, plus de 50% des chômeurs, 58,58% de ceux touchant le RMI et 60,82% des CES. Par comparaison, parmi les hommes non précaires, la proportion des fumeurs (ou ceux tentant d'arrêter) est de 36,89%.

Ces résultats soulignent les "niveaux élevés des risques pour les groupes SDF, RMI et les jeunes en insertion et l'importance des difficultés d'accès aux soins pour toutes les catégories", résument les auteurs. Mais Laurence Parisot, adepte du darwinisme social, doit trouver ça tellement naturel...

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Mis à jour ( Mardi, 01 Novembre 2005 19:40 )  

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