Face au déficit cumulé de l’UNEDIC (13,6 milliards d’euros), l’organisation patronale annonce la couleur : la durée maximale de la principale filière d'indemnisation pourrait passer de 23 mois à "12 ou 15 mois" (source : nouvelobs.com). Cette fourchette ahurissante laisse entendre que les futurs chômeurs pourraient se retrouver aux minima sociaux (RMI ou ASS, sous réserve qu’ils y aient droit) au bout d’un an de chômage. Quelle régression !
Après un an de chômage, on bascule sous le seuil de pauvreté
Autre option retenue par l’organisation patronale, le retour à la dégressivité (un système abandonné lors de l’instauration du PARE – Plan d’aide au retour à l’emploi – qui garantit encore aujourd’hui une indemnisation stable). Mais qu’est-ce que cache la dégressivité ? Tous les excès !
Prenons un exemple (très virtuel, car nous ne connaissons pas encore l’ampleur de ce qui est envisagé par le Medef) : Un chômeur indemnisé à hauteur de 57% de son salaire brut - taux généralement observé - touche 1.000 euros d’allocations. Au bout de 6 mois de chômage, la dégressivité se traduit par une réduction de 30% de ses indemnités : il se retrouve donc à 700 euros. Six mois plus tard, -30% sont de nouveau appliqués : il passe alors à 470 euros… et ainsi de suite. Voilà à quoi pourrait ressembler l’assurance-chômage Made In Medef en 2006 si les syndicats n’arrivent pas à limiter les dégâts.
En plaçant les actuelles négociations sous le sceau des restrictions drastiques, le Medef obtiendra d’une manière ou d’une autre des conditions d’indemnisation très défavorables aux futurs chômeurs. En 2002, il avait même obtenu des syndicats (exceptés FO et la CGT) le principe du recalcul des droits ouverts qui avait déclenché la fameuse bataille juridique des "Recalculés de l’Assedic". Non content de revoir à la baisse la durée d’indemnisation des chômeurs (de 30 à 23 mois comme nous l’avons vu plus haut), l’UNEDIC avait pris la décision de l’appliquer de façon rétroactive, c’est-à-dire de réduire à 23 mois la durée d’indemnisation des chômeurs qui avaient signé un PARE leur garantissant 30 mois d’allocations chômage. Une mesure scélérate qui fut finalement sanctionnée par la justice (procès de Marseille et Paris en 2004) avant que le gouvernement - sous la pression - ne réintègre dans leurs droits initiaux plus d’un million de Recalculés (lire notre dossier sur ce sujet).
Les partenaires sociaux de l’UNEDIC devraient se retrouver le 23 novembre pour poursuivre les négociations qui doivent aboutir avant la fin de l’année.
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