Le fossé continue de se creuser entre un secteur privé où le taux de syndicalisation s'est affaibli, voire reste inexistant comme dans les petites entreprises, et un secteur public encore fortement syndiqué, qui résiste tant bien que mal dans ses bastions.
Selon une étude de la DARES, l'organisme d'études du ministère de l'emploi, publiée en novembre, le nombre de journées de grève dans le secteur privé a baissé de 14% en 2004 (193.423 contre 223.795 en 2003). Depuis 1996, la chute est de 50%. Quant au nombre de conflits relevés par l'inspection du travail, il est aussi en diminution de 11%, de 785 à 699.
Dans le public, le reflux est plus important encore, après le pic de l'année 2003, marquée, il est vrai, par le mouvement des fonctionnaires contre les retraites, la protestation contre la décentralisation des personnels de l'éducation nationale et le mouvement des intermittents.
Dans les transports également, la mobilisation aura été, en 2004, une des plus faibles des dix dernières années. Après la signature d'accords de prévention des conflits à la RATP comme à la SNCF, le nombre de jours de grève a considérablement diminué, malgré un rebond de mécontentement avant les grèves de l'automne. En revanche, les mouvements sont devenus plus fréquents et plus longs dans les transports urbains, comme à Marseille ou à Nancy, dont le trafic des bus et tramways a été bloqué durant une grève de quinze jours en octobre. Dans la préfecture de Meurthe-et-Moselle, les salariés se sont opposés à l'opérateur privé à qui la collectivité locale a concédé le "service public".
Dans les entreprises, un conflit sur quatre reste centré sur l'avenir de l'emploi, les réductions d'effectifs et les délocalisations. Un chiffre en baisse (— 17%) en raison de la diminution du nombre de plans sociaux, mais aussi de la persistance du chômage, qui maintient "fortement présentes les craintes pour l'avenir". Dans la métallurgie, le nombre de jours de grève a baissé, passant de 38 à 33 pour 1.000 salariés, à l'inverse de la chimie, du textile et de l'électronique.
Après deux années de forte modération en contrepartie de la réduction du temps de travail, la question des salaires et des primes liées aux conditions de travail est redevenue le thème principal des revendications, à l'origine de 40% des conflits. Notamment, relève l'étude, dans les sociétés qui ont réalisé d'importants bénéfices durant cette période.
(Source : Le Monde)
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