«J'annoncerai un plan de mesures qui n'auront qu'un but : répondre très concrètement à l'angoisse des jeunes», précisait-il jeudi lors d'un déplacement à Nogent-sur-Marne (94). Actuellement, le chômage touche 22,8 % des moins de 25 ans, et il faut huit à onze ans en moyenne à un jeune pour accéder à un emploi stable. «C'est bien une stratégie globale d'accompagnement de ces jeunes que nous voulons élaborer», a précisé le Premier ministre.
Avis partagés. Vendredi, la question d'ouvrir le CNE aux jeunes dans les entreprises de plus de 20 salariés était encore débattue au sein du gouvernement. Parmi les ministres concernés, les avis sont partagés. Personne ne s'exprime officiellement sur le sujet. Mais il est clair qu'à Bercy, on y est très favorable, alors que le ministère de l'Emploi est assez réticent.
Ardent défenseur du CNE, le ministre de l'Economie, Thierry Breton, y voit un moyen de faire baisser très vite le chômage. «Il faut s'attaquer à la dette, mais aussi libérer l'économie», plaide-t-il, s'enthousiasmant pour «les 280.000 emplois créés par le CNE». Seul bémol : ce chiffre reste une estimation, et il ne tient pas compte de l'effet de substitution à d'autres types de contrats, CDI ou CDD, ni de la pérennisation de ces emplois au bout de deux ans, puisque dans cette période un employeur peut se séparer d'un salarié.
Mise en garde. A l'inverse, son collègue Gérard Larcher n'aura pas manqué de mettre en garde le Premier ministre sur la levée de boucliers que ne manquerait pas de susciter une telle annonce chez les syndicats. Autoriser l'ensemble des entreprises à recourir au CNE pour embaucher les jeunes ne manquerait pas d'être perçu comme un recul des droits sociaux, doublé d'une discrimination frappant les jeunes. Ceux-ci seraient les seuls dans les entreprises de plus de vingt salariés à pouvoir être licenciés sans motif dans les deux premières années suivant leur embauche. Au ministère de l'Emploi, on préférerait attendre, et généraliser le CNE quels que soient l'âge du salarié et la taille de l'entreprise, mais en prenant le temps d'en débattre avec les partenaires sociaux pour mesurer l'efficacité mais aussi les effets pervers, et éventuellement renforcer les droits du salarié.
La récente recommandation de la Fédération bancaire française, qui rappelait jeudi que le CNE est un contrat à durée indéterminée et qu'aucune discrimination en matière de crédit ne doit être fondée sur la nature juridique du contrat de travail, pourrait donner des arguments à Villepin pour étendre le CNE aux jeunes dans les entreprises de plus de vingt salariés. D'autres mesures pourraient accompagner cette annonce, notamment des dispositifs facilitant l'accès des jeunes au logement locatif.
(Source : Libération)
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