La DARES (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques) comptabilise pour fin décembre 2.310.600 demandeurs d'emploi de catégorie 1, soit 126.800 en moins sur un an. Le nombre de chômeurs aurait donc chuté de 5,2% en 2005. Si cette baisse a profité à tout le monde, les jeunes restent les plus touchés (22,7% des actifs de moins de 25 ans) et le chômage de très longue durée - les demandeurs d'emploi inscrits depuis au moins trois ans - a progressé (+0,5% sur décembre, +8,7% sur 2005, 470.000 bénéficiaires de l'ASS).
Cette embellie suscite toujours la polémique entre économistes, syndicats et politiques. Car 2005 n'a créé, selon l'INSEE, que 62.000 emplois dans le secteur marchand qui ne peuvent expliquer à eux seuls ni la baisse des inscriptions à l'ANPE, ni l'augmentation du nombre d'offres. On s'interroge toujours sur les radiations, tandis que l'impact du CNE de M. de Villepin, des emplois aidés de M. Borloo et des départs en retraite des papy-boomers demeure peu significatif.
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Commentaires
Que nous réserve 2006 ?
(…) On a beaucoup parlé ces derniers jours du recul du chômage. C’est sans doute l’un des points qui incitent à l’optimisme…
Vous avez raison de parler du recul du chômage, c’est l’une des raisons de cet optimisme tempéré dont je parle.
Vous savez que le nombre de demandeurs d’emploi a diminué régulièrement depuis 8 mois et que l’on dit aujourd’hui qu’il pourrait revenir à 9%. L’INSEE parle d’un taux de 9,2% pour le début du second semestre. Ce qui est évidemment encourageant. S’il y a moins de chômage, les ménages ont moins peur de l’avenir, ils consomment et empruntent plus, ce qui est bon pour l’activité et donc la croissance.
(…) On en revient donc au chômage…
Des industriels prudents n’investissent pas et ne recrutent pas. Ce qui explique que beaucoup d’experts restent aussi prudents. Les chiffres du chômage reculent bien, mais les créations d’emplois n’augmentent pas dans les mêmes proportions. Ce qui veut tout simplement dire que l’on détruit des chômeurs plus que l’on ne crée des emplois. On détruit des chômeurs en les radiant des listes de l’ANPE, en les envoyant en formation, en décourageant les inscriptions au chômage. Les syndicats donnent des chiffres qui vont tous dans ce sens. Le taux de radiation des chômeurs qui ne se sont pas présentés aux contrôles a augmenté d’un peu plus de 15% au cours du dernier trimestre. On dit également que beaucoup de chômeurs ne s’inscrivent plus à l’ANPE parce qu’ils se disent : à quoi bon, si c’est pour ne rien toucher. Ce serait notamment le cas de beaucoup de gens qui ont de temps à autre une petite mission d’intérim. Il faut ajouter à cela tous ceux qui glissent vers le RMI dont le nombre d’allocataires a augmenté de plus de 5% en un an.
On ne peut cependant pas dire que le recul du chômage qu’affichent les statistiques sont complètement en trompe-l’oeil…
Non, mais le chômage recule beaucoup plus vite que ne se créent des emplois. Le Monde citait, il y a quelques jours, Marc Touati, un économiste qui travaille chez Natexis. Il disait “ Depuis mars, on dénombre environ 150.000 demandeurs d'emploi en moins, mais pas plus de 50.000 créations d'emplois nettes, c'est le grand écart entre une baisse massive du chômage et une faiblesse durable des créations d'emploi. Il faut, ajoutait-il, s'y faire : les deux tiers de la baisse du chômage s'expliquent par des évolutions extra-économiques, en l'occurrence le papy boom, le traitement social du chômage, sans oublier les ajustements statistiques du nombre de chômeurs. ”
Mais alors, ce recul du chômage, bon ou mauvais pour la croissance ?
Tout dépend de la manière dont les Français vont le comprendre. S’ils ont le sentiment que ce recul du chômage réduit les risques de perdre leur emploi, c’est bon pour la consommation et donc pour la croissance. S’ils sont plus sceptiques, il en ira autrement. Mais le recul du chômage n’est pas le seul facteur qui incite les économistes à un certain optimisme. Il y a également le redressement du pouvoir d’achat des ménages. (…)
(Source : www.bernardgirard.com) Répondre | Répondre avec citation |
RMI : en 2005, cette population a augmenté de 6,2% en France métropolitaine, portant leur nombre à 1,25 million. La moitié des RMIstes n'est pas inscrite à l'ANPE.
AHH (allocation adulte handicapé) : environ 786.000 bénéficiaires étaient concernés fin 2004, soit une hausse de 2,6% par rapport à 2003. Cette catégorie de minima n'a pas non plus obligation d'être inscrite à l'ANPE.
API (allocation de parent isolé) : 175.600 bénéficiaires fin 2004, soit +3,3% par rapport à 2003. Cette catégorie de minima n'a pas non plus obligation d'être inscrite à l'ANPE.
ASS : en 2004, ils étaient 422.000 bénéficiaires. Fin 2005, ils sont 470.000 (+11%). Inscrits à l'ANPE, ils ne sont pas tous en catégorie 1.
Le total se monte à 2,7 millions d'individus sans emploi… Répondre | Répondre avec citation |
A lire sur Inter-Emploi.org :
Si Paris ne comptait plus de chômeurs…
Ainsi, la quantité de demandeurs d'emploi a diminué de 126.800 en une seule année, presque l'équivalent du nombre de chômeurs sur Paris ! (123.119 en juin 2004)
De là à imaginer la capitale sans chômage, il n'y qu'un pas…
Dans cette hypothèse, que seraient nos chômeurs devenus ?
Décembre 2005, selon les chiffres très officiels de la DARES :
• Le nombre d'entrées à l'ANPE (catégorie 1) est de 353.518 tandis que le nombre de sortie (catégorie 1) est de 349.467, un turn-over équilibré qui pourrait nous faire croire au libre choix de notre emploi et de notre formation ?
• La première raison de l'entrée au chômage reste la fin d'un contrat (86.514 fin de CDD et 37.113 fin de mission intérim).
• La première raison de la sortie du chômage, catégorie dénommée «autres motifs de sortie» concerne en fait les absences au contrôle (141.744) et les radiations administratives (36.010). La «reprise d'emploi déclarée» représentant 85.341 du total des sorties tandis que les arrivées en stage sont au nombre de 31.700.
Et l'emploi, comment se porte-t-il ?
Au troisième trimestre 2005, l'emploi salarié stagne, après avoir augmenté de + 21.000 (+ 0,1%) au deuxième trimestre 2005.
Dans l'industrie, les effectifs continuent de baisser : - 25.000 postes (- 0,7%). La création d'emplois dans la construction reste à un niveau élevé : + 7.000 postes (soit + 0,5%). Le tertiaire a créé 19.000 postes (+ 0,2%), après 31.000 (+ 0,3%) au deuxième trimestre 2005. L'emploi dans ce secteur bénéficie du dynamisme de l'intérim ce trimestre : + 10.000, soit + 1,8%. (source : DARES emploi salarié)
Selon l'INSEE, l'emploi dans le secteur concurrentiel n'a que faiblement augmenté, avec 42.000 créations de postes sur les neuf premiers mois de 2005 !
Considérons la pléthore de dispositifs existants qui font la part belle aux employeurs :
• Les contrats aidés : 250.000 contrats d'avenir par an à partir de 2006 ; 120.000 CAE budgétés pour la seule année 2005 ; L'Unedic, dans la nouvelle convention assurance chômage s'est fixée pour objectif la signature de 80.000 contrats de professionnalis ation par an ; Le plan senior prévoit 20.000 CIE (contrat initiative emploi)
• Les CNE et CPE : 280.000 contrats nouvelles embauches (CNE) ont été conclus depuis le mois d'août dernier ; l'Assemblée nationale commence le 31/01/06 l'examen en urgence du contrat première embauche
• L'apprentissage : les projets gouvernementaux renforceraient le système de formation en alternance, pour parvenir à 500.000 jeunes en apprentissage en 2009 et 200.000 en contrats de professionnalis ation à partir de 2007. Dès la rentrée 2006, les jeunes pourront entrer en apprentissage à 14 ans, au lieu de 16 ans actuellement.
• La mise en place du suivi mensuel personnalisé au sein des ANPE : les personnes inscrites notamment en parcours 1 « parcours de recherche accélérée» risquent fort de se voir contraintes d'accepter n'importe quel emploi, sous peine de radiation.
La «bataille pour l'emploi» est une lutte politique qui se joue sur un plan comptable : ristournes sur les cotisations des employeurs, stock de main d'œuvre corvéable et variable, dépréciation du droit du travail. Répondre | Répondre avec citation |
Selon l’Observatoire des inégalités, 18% des actifs de 15-29 ans sont au chômage contre 7,2% des 50 ans et plus. Hormis escamoter ou mentir, force est de reconnaître que pour créer une animosité entre générations, les statistiques sont performantes !!!
Un communiqué de l'association Quinquas-Citoyens
Le taux officiel du taux de chômage baisse et on parle même d'embellie dans la presse. Et pourtant comme beaucoup de Français vous ne ressentez pas cette "embellie". C'est comme si le thermomètre montrait une élévation de la température alors qu'il fait toujours aussi froid.
Pourquoi ? Parce que le taux de chômage n'est pas le chômage.
En particulier, plus de 407.000 personnes de plus de 55 ans sont exclues du calcul alors qu'elles sont sans emploi et pas à la retraite !
Ceci veut dire que les statistiques retiennent seulement 340.000 personnes sans emploi âgées de plus de 50 ans alors qu'elles sont en fait 740.000 !
Pourquoi ? Parce que les personnes exclues ont signé "une demande de dispense de recherche d'emploi" (DRE) envoyée par l'ANPE, qui leur permet de ne plus devoir aller justifier de leur recherche d'emplois, infructueuse, auprès de l'ANPE. Pour cette dernière, ceci veut dire que la personne ne recherche plus d'emploi et donc n'est plus demandeur d'emploi.
Quand ces personnes demandent à "redevenir demandeurs d'emploi", ce qu'elles ont toujours été, on refuse leur inscription à l'ANPE !
Nous demandons la suppression de cette mesure administrative qui pervertit le taux de chômage et qui diminue par deux le chômage des Quinquas dû à la discrimination à l'emploi par l'âge, prouvée par l'Observatoire des Discriminations.
Nous vous proposons d'envoyer librement le courrier que nous avons mis à votre disposition à l'adresse suivante :
http://quinquascitoyens.hautetfort.com/discrimination/,
à votre député et votre sénateur et d'en parler autour de vous pour que d'autres citoyennes et citoyens obtiennent plus de transparence sur la situation réelle du chômage en France.
Comment faire prendre conscience du problème de l'exclusion des Quinquas du travail si les chiffres officiels médiatisés sont faux ?
Nous vous remercions pour votre soutien dans cette campagne de transparence.
Bien à vous,
Les Quinquas Citoyens Répondre | Répondre avec citation |