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Accueil Social, économie et politique CNE : un vrai/faux succès

CNE : un vrai/faux succès

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A ce jour, de source syndicale, 28.000 salariés ayant contracté un "contrat nouvelle embauche" ont été licenciés, soit un taux de rupture de 10%. Un premier impact qui risque d'évoluer à la hausse, puisqu'il est possible de licencier sans motif pendant deux ans.

Le gouvernement peut se glorifier des prétendus 280.000 CNE signés depuis août 2005 : effet d'aubaine ou de substitution, intentions ou réalité, la polémique fait rage entre CNE signés et nombre d’emplois véritablement créés.

Dominique Galouzeau de Villepin est un grand poète qui sait manier les mots. Son "CNE est un CDI", a-t-il décrété. Effectivement, c'est bien un contrat "à durée indéterminée", mais plus au sens habituel : l'indétermination de la précarité a pris le pas, subtilement, sur la pérennité.

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Mis à jour ( Mardi, 31 Janvier 2006 21:19 )  

Commentaires 

 
0 # superuser 2006-02-01 14:23
Tel est l'appel de la lettre de l'UMP adressée aux militants :


" Le Contrat Première Embauche (CPE) a pour objectif de sortir du chômage et de la précarité les jeunes qui enchaînent stages, CDD, intérim…

Sur le modèle du Contrat Nouvelle Embauche, qui a fait ses preuves (280.000 emplois créés depuis septembre 2005), ce contrat anti-précarité est un ticket d’entrée dans le marché du travail.

Il ouvre une voie plus rapide et plus sûre à un emploi stable. Il donne des droits nouveaux en matière de formation, d’indemnisation chômage et d’accès au logement.

SOUTENEZ LE CONTRAT PREMIÈRE EMBAUCHE ! "

…/…


"280.000 emplois créés depuis septembre 2005" => INTOX.
L'UMP confond (volontairement évidemment) les CNE signés et les emplois créés.
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0 # superuser 2006-02-03 16:06
Les témoignages de licenciements express s'accumulent.

Il était boucher dans un supermarché du Pas-de-Calais, recruté en contrat nouvelle embauche. Il a profité de son samedi libre pour faire ses courses chez son employeur. Mais déambuler dans le supermarché en jogging, mal fagoté, alors qu'on peut à un détour de rayon croiser des clients, n'a pas plu. Dès le lundi, le boucher était convoqué par sa direction, qui l'a remercié en lui reprochant une tenue négligée qui ne correspondait pas à l'image du magasin. Rien n'a été écrit : l'employeur a pu se débarrasser de son employé sans motiver sa décision. C'est l'«effet CNE».

Sur sa ligne de conseils juridiques, la CFTC dit avoir noté une augmentation du nombre d'appels pour litiges sur le CNE. «Ce n'est qu'un début, mais ça va aller crescendo», estime-t-on à la centrale syndicale. Le CNE, né en août, a été présenté par Dominique de Villepin comme la bonne solution au problème de l'embauche dans les très petites entreprises (TPE), celles de moins de 20 salariés, qui représentent 96% des entreprises françaises. Il a pour bénéfice de sécuriser le patron sur son recrutement. Il a droit en effet à une période de consolidation de l'emploi de deux ans, durant laquelle le nouvel embauché est très facilement licenciable, sur simple lettre recommandée. Et surtout sans aucune obligation de communiquer les raisons de la rupture du contrat.
«La vie des entreprises est simplifiée, explique ce conseiller des services juridiques de la CFTC, mais cela pérennise aussi la précarité.» Une tête qui ne revient pas, un comportement un peu hors cadre, et c'est la porte. «Nous avons eu le cas d'une employée dans la restauration», raconte le même conseiller, licenciée après trois mois de travail, quand un petit litige avec son employeur est apparu.

Autre exemple, dans la région d'Angers, un commercial a été recruté en CNE. Son contrat stipulait un démarchage des clients dans trois départements des Pays-de-Loire. Petit à petit, sa zone s'est étalée sur cinq départements, et il a dû effectuer des livraisons. Il s'en est plaint à son patron. Son licenciement est intervenu dans les jours qui ont suivi. Aucune procédure prud'homale n'est possible, car pour pouvoir attaquer son employeur, ce salarié aurait dû d'abord démissionner et plaider ensuite le changement de fonction.

Nombre d'appels concernent également des promesses de CDI transformées en CNE. L'employé, par exemple, se voit offrir un contrat à durée indéterminée à la fin de son CDD. Mais c'était sans compter, entretemps, avec la création du contrat nouvelle embauche. L'entreprise se sépare de son CDD, s'asseyant sur sa promesse, pour mieux le rappeler trois jours plus tard et le faire signer… en CNE, ce qu'il accepte faute de mieux. «C'est un effet d'aubaine pour les entrepreneurs. Ce tour de passe-passe du CDI en CNE est flagrant», affirme le conseiller juridique du syndicat.

«Nous récoltons les témoignages, explique la confédération, pour montrer aux responsables politiques à quoi nous mènent tous ces contrats. Il s'agit de leur démontrer que les CPE et les CNE sont néfastes à l'emploi et aux jeunes…»

(Source : Libération)
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0 # Plusloin 2006-02-03 18:34 Je suis toujours très étonné par de telles affirmations, qui semblent n'être que polémiques.

Dans cette news, le rédacteur nous livre deux données.

D'une part, une donnée qui se veut statistique, mais dont on sait qu'elle a été établie " à la louche " sur la base de déclaration plus moins spontanée de responsables d'entreprises – la signature de 280.000 CNE. Rien ne prouve que cette donnée est exhaustive.

D'autre part, un nombre de personnes licenciées, dont on ne connaît pas la façon dont il a été collecté. Apparemment de provenance syndicale, mais est-ce un travail collectif effectué par tous les syndicats ou seulement un seul ? Est-ce là aussi exhaustif ? Sur quelle période ?

Le rédacteur de cette nouvelle nous affirme, simplement, que 10% des bénéficiaires du CNE ont déjà été licenciés.

Étant chômeur moi-même, je compatis. Toutefois, si l'on compare cette hypothétique donnée de 28.000 anciens CNE remis au chômage, avec les données statistiques établies par l'ANPE et la DARES pour le mois de décembre 2005 (en données brutes) :

86 514 personnes ont été licenciées toujours au mois de décembre 2005 pour "fin de CDD" ;

et au total 353 518 personnes qui ont demandé leur inscription à l'ANPE !

Cela permet tout de même de relativiser, au moins, l'ordre de grandeur.

28.000 c'est moins du tiers des personnes retournées au chômage à la fin de leur CDD et c'est moins de 8% des pauvres gens qui se sont retrouvés au chômage sur le seul mois de décembre.

Certes la politique est importante, mais bon…

Sources ANPE & DARES "Le marché du travail en décembre 2005"
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0 # superuser 2006-02-13 08:41
Le ministre délégué au Budget Jean-François Copé a indiqué dimanche, lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, que 260.000 contrats nouvelle embauche (CNE) avaient été enregistrés depuis l'entrée en vigueur du dispositif en août 2005.

"260.000 contrats nouvelle embauche ont été signés. C'est une dynamique intéressante".

M. Copé a par ailleurs indiqué que le coût de la mesure des allègements de charge des employeurs qui emploient des jeunes au chômage de plus de six mois, était d'environ 100 millions d'euros.
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0 # superuser 2006-02-13 20:33
Réagissant sur BFM à l'annonce par le ministre du Budget Jean-François Copé de la signature de 260.000 CNE depuis août 2005, le secrétaire général de FO a lancé : "C'est du pipeau !", expliquant qu'il ne s'agissait que d'"intentions d'embauches".

"Tout le monde sait bien que ces chiffres ne sont pas fiables et qu'on ne peut pas évaluer quelle est la part de ceux qui auraient été pris en CDD ou en CDI", a-t-il dit.
Les estimations sur le nombre de CNE sont fournies tous les mois par l'ACOSS (Agence centrale des organismes de sécurité sociale), qui extrapole à partir des déclarations uniques d'embauches (DUE) adressées, pour moitié par internet, par les employeurs aux URSSAF.

Il serait "plus important que le gouvernement s'occupe d'activer la croissance économique, parce qu'1,4% de croissance en 2005, c'est ça qui pénalise l'emploi !", a-t-il affirmé, martelant qu'on "ne crée pas de l'emploi en modifiant les contrats de travail".
"Le gouvernement continue à vouloir aller à marche forcée, mais à vouloir aller trop vite on s'essouffle", a-t-il mis en garde.
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