Le centre de détention de Muret, près de Toulouse, se vante d'être à la pointe pour l'emploi des détenus, grâce à ses installations spécialement prévues pour une production industrielle qualifiée.
Sur les 638 "longues peines" qu'il accueille, "450 détenus travaillent, et ils ont un emploi valorisant. Muret est l'établissement pénitentiaire français qui a le mieux réussi dans cette option", s'est félicité son directeur Pierre Oddou lors d'un récent bilan d'activité de l'administration pénitentiaire régionale. Voilà de quoi réjouir Nicolas Sarkozy dans sa lutte contre la racaille, lui qui n'aime pas non plus que les RMIstes restent oisifs !
L'environnement économique toulousain favorise naturellement la sous-traitance pour l'aéronautique, qui se taille la part du lion parmi la douzaine d'entreprises ayant passé, comme Turbomeca ou Liebherr, un "contrat de concession de main d'oeuvre pénale". "Ici on travaille au micron", explique le directeur de Muret en désignant les machine-outils ultra modernes. Liebherr, spécialiste de la climatisation d'avions et présent depuis 30 ans dans la région, a agrandi et modernisé ses ateliers l'an dernier. Il sous-traite 55.000 heures de travail par an à quarantaine de détenus formés et dirigés par trois salariés détachés de l'entreprise.
Muret compte 15.000 m2 d'ateliers. L'administration pénitentiaire "livre [aux entreprises] les locaux et l'accès aux fluides, comme le ferait une zone industrielle", explique son directeur. "Les détenus gagnent jusqu'à 800 euros net par mois : une partie va au pécule de sortie, une partie indemnise les parties civiles et une partie leur revient". Et dans l'atelier "régie", rempli de machines à commandes numériques et géré par l'administration pénitentiaire sur 4.000 m2, on fabrique aussi des meubles pour des entreprises de vente par correspondance. L'excédent financier est affecté à des centres pénitentiaires "déficitaires", comme Lannemezan (Haute-Pyrénées).
Les règles de sécurité de la prison ont été adaptées, car 30 semi-remorques entrent et sortent d'ici chaque jour. Un gardien résume l'état d'esprit qui règne entre les personnels et les détenus : "Ici, on leur fait confiance". Ils ont bien de la chance ! Avis aux amateurs...
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