Enquête BMO 2006 publiée le 13/04/2006 :
Pour la quatrième année consécutive, la part d’établissements envisageant de recruter évolue à la baisse pour s’établir à 21,2% en 2006, soit 1,5 point en moins par rapport à 2005.
Au total, sur 1.195.400 projets de recrutement envisagés en 2006, 526.100 sont jugés difficiles par les employeurs, soit une proportion de 44% en baisse d’un point par rapport à 2005.
Les difficultés de recrutement s’amenuisent dans le commerce (- 4 points par rapport à 2005) et les services (- 2 points), mais elles restent élevées dans la construction et dans certaines activités industrielles (métallurgie, industrie du bois).
Les projets de recrutement pour l’année 2006 sont particulièrement nombreux dans les métiers des services aux particuliers (serveurs, animateurs, cuisiniers) ou aux entreprises (agents d’entretien, d’accueil ou de sécurité). L’évolution favorable de ces métiers bénéficie aux fonctions administratives liées aux services aux entreprises (distributeurs d’imprimés, enquêteurs…). Les métiers de la vente rassemblent aussi un nombre important d’intentions d’embauche, à tous les niveaux de qualification (caissiers, vendeurs, VRP, cadres commerciaux). Les profils plus spécifiquement liés à la grande distribution (caissiers, chefs de rayon) ou à la restauration rapide sont parmi les mieux orientés. Les projets de recrutement de professionnels qualifiés du BTP (maçons, plâtriers, charpentiers, conducteurs d’engins de travaux…) évoluent aussi favorablement.
Enfin, les recrutements envisagés dans les fonctions d’encadrement marquent un certain recul, en dépit de perspectives satisfaisantes d’embauches pour les cadres techniques (cadres d’études, cadres de l’industrie et du BTP, ingénieurs informaticiens).
(Source : Assedic.fr)
Les intentions d'embauche pour 2006 dans le secteur privé sont en diminution de 2,3% par rapport à 2005 où elles étaient déjà en baisse de 1,6%. Pire : en 2004 elles avaient reculé de 9,8% et en 2003 de 9,2%...
L'enquête a été réalisée fin 2005 auprès des 1.471.658 établissements affiliées à l'assurance-chômage : seulement 311.700 entreprises (21,2%) envisagent de recruter dans l'année qui vient près de quatre salariés en moyenne (3,8 intentions d'embauche par établissement recruteur au lieu de 3,7 en 2005).
Même si ce ne sont que des "intentions", APRÈS ÇA, ON VA NOUS DIRE QUE LE CHÔMAGE BAISSE ???
=> Dans les métiers les plus recherchés, voici les serveurs et maîtres d'hôtel : mais une offre sur deux est un emploi saisonnier ! Et le premier métier recherché qui soit réellement qualifié n'arrive qu'en neuvième position... : lire en commentaire.
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L'enquête "Besoins de main-d'oeuvre" (BMO) Credoc-Unedic fait état de quelque 1,2 million de projets de recrutements cette année. C'est le secteur des services, notamment l'hôtellerie, qui propose la majorité des offres.
"Grand pays d'Europe occidentale recherche désespérément des maçons qualifiés, des plâtriers, des cuisiniers et des aides-soignants." C'est, en substance, l'annonce que la France pourrait faire paraître pour pallier son déficit criant de certaines professions.
De fait, la publication hier par l'Unedic de sa cinquième étude sur les besoins de main-d'oeuvre illustre, une fois encore, l'inadéquation entre les offres et les demandes d'emploi. En collaboration avec le Credoc, l'Unedic a interrogé les 1,471 million d'établissements adhérents à l'assurance chômage (417.000 ont répondu), répartis dans les 370 bassins d'emploi que compte le territoire, sur leurs intentions en matière de recrutement. Il en ressort que 311.700 entreprises françaises (soit seulement 21,2 % du total) envisagent cette année de procéder à 1.195.400 recrutements, soit une baisse de 2,3 % (- 27.900) par rapport à 2005.
PME en repli. Le recul des intentions d'embauche par rapport à l'année dernière est essentiellement dû aux entreprises de moins de 50 salariés dont les prévisions de recrutement seraient en baisse de 51.500, alors que les prévisions d'embauches seraient en hausse dans les établissements de plus de 200 salariés.
Sans surprise, une fois de plus, ce sont les métiers de services qui sont les plus recherchés. Globalement, plus de 6 projets de recrutement sur 10 concernent ce secteur, soit un total de 737.056 projets déclarés (61,6% des intentions d'embauche). D'ailleurs, comme en 2005, ce sont les serveurs et maîtres d'hôtel qui arrivent premiers au top 50 des dix métiers les plus recherchés (mais, dans un cas sur deux, il s'agit d'un emploi saisonnier), devant les agents d'entretien et les animateurs socioculturels.
Le premier métier recherché réellement qualifié n'arrive qu'en neuvième position. Il s'agit des ingénieurs et cadres spécialistes de l'informatique (30.643 projets de recrutement).
Petit signe encourageant, dans l'industrie, les intentions d'embauche (102.900) seraient en très légère progression (+ 600…) par rapport à l'an passé. Et les fabricants de biens d'équipements rassemblent près du tiers de ces projets d'embauche. La filière aéronautique serait particulièremen t en pointe. Par ailleurs, dans la construction, les prévisions de recrutement augmentent de 4 % par rapport à 2005.
L'enquête BMO mesure aussi la "perception par les employeurs de la difficulté à recruter". En 2006, avec 526.100 projets de recrutement assortis de difficultés, la proportion de ces recrutements jugés compliqués s'établit à 44% (contre 45,3% en 2005 et 46,1% en 2004). Et au sommet du palmarès des métiers les plus difficiles à trouver figurent les maçons qualifiés. Il y aurait 29.120 offres les concernant. Or, 83% des entreprises estiment qu'elles vont avoir du mal à en trouver… Idem pour les plâtriers où les difficultés se rencontreraient dans 80,7% des cas. Une proportion qui atteint encore 63,1% pour les cuisiniers, troisième métier le plus difficile à dénicher.
Disparités géographiques. Enfin, d'un point de vue géographique, la répartition des offres d'emploi potentielles est loin d'être équilibrée. Ainsi, 10% des bassins d'emploi cumulent 43% des projets de recrutement. Pis, Paris et l'ouest francilien cumulent 28% des intentions d'embauche, Toulouse s'avérant être le deuxième bassin le plus dynamique.
Bref, une étude exhaustive des besoins de main-d'oeuvre très intéressante pour tous les acteurs du marché de l'emploi… Notamment pour l'Unedic. "Cela nous permet de voir vers quels métiers orienter les formations que nous finançons", estime ainsi son directeur général, Jean-Pierre Revoil. Répondre | Répondre avec citation |
Autrement dit, les formations qui sortent un peu des sentiers battus sont à proscrire…
Dommage ! dit Fabienne Brutus à partir de la page 135 de son livre Chômage, des secrets bien gardés :
"Définir un plan de formation est devenu une usine à gaz (pour rebuter chômeurs et conseillers ?). On a assisté à une quasi-suppression généralisée. Seules subsistent les formations menant aux métiers en tension et des actions non qualifiantes, purement occupationnelle s.
D'année en année, la possibilité de formation se réduit à vue d'œil. Seuls les métiers considérés comme "en tension" par l'Assedic sont accessibles. Il faut donc qu'ait émergé un besoin non satisfait du côté des employeurs pour que la formation ad hoc soit prise en charge. Dès que le souhait s'éloigne des demandes officielles du marché, les aides éventuelles s'envolent.
(…) S'en tenir aux besoins exprimés par les employeurs, c'est prendre énormément de risques au niveau de la création d'entreprises dans les années à venir. Beaucoup de petits projets sont devenus grands, dans des secteurs où aucun besoin ne se faisait sentir. Réserver la formation à l'élite capable de la financer est plus qu'une injustice, c'est une bêtise incommensurable . L'Etat semble avoir fait une croix sur les forces vives et oublié que la créativité existe dans toutes les catégories socioprofession nelles.
(…) La reconversion professionnelle est désormais impossible. Au plan national comme régional, c'est une catastrophe. Acquérir un diplôme est doublement une épreuve, au premier stade presque insurmontable : le financement. Il semblerait qu'on veille à dresser une masse laborieuse, ouvrière et peu regardante. La qualification vers des emplois "supérieurs" est utopique.
La profession d'infirmier/infirmière est, par exemple, quasiment inaccessible à un chômeur. (…) Ils sont prêts à se mettre au service d'autrui, savent que les hôpitaux font appel à des infirmiers étrangers. (…) Mais un chômeur indemnisé n'est pas assuré de percevoir ses allocations durant les trois années d'études. Alors qu'à la sortie il est certain, sans l'ombre d'un doute, de trouver un CDI dans la structure de son choix. (…) Aux autres, chômeurs non indemnisés, on dira : "Faites un emprunt, vous êtes sûrs de trouver du boulot en sortant de l'école". Espérons qu'il n'y aura pas de redoublement, car les études d'infirmière ne le tolèrent qu'une fois sur la totalité du cursus. Un second redoublement, c'est le projet qui s'effondre, une somme astronomique à rembourser, et pas l'ombre d'un travail pour le permettre."
Voilà où nous en sommes, Monsieur Revoil !!! Que des vues à court terme assorties d'économies de bouts de chandelles… Pathétique ! Répondre | Répondre avec citation |
La pénurie d'informaticiens repointe à l'horizon
par Arnaud Devillard pour 01net.com :
Beaucoup de postes à pourvoir… mais des difficultés pour recruter.
Voilà le paradoxe qui, en matière d'emploi informatique pour 2006, ressort de deux études venant d'être publiées. Celle, annuelle, de l'Association pour l'emploi des cadres (APEC) publiée en mars, et une autre de l'UNEDIC réalisée avec le Centre de Recherche pour l'Étude et l'Observation des Conditions de vie (CREDOC), présentée ce jeudi 13 avril.
Pour l'Apec, les cadres en informatique vont faire l'objet de la deuxième plus forte vague de recrutements en 2006 (derrière les commerciaux) : entre 36.800 et 39.800, soit plus de 20% du total des embauches prévues dans l'Hexagone.
Dernier chiffre emblématique, le «potentiel» du secteur informatique, c'est-à-dire le nombre moyen de cadres informatiques qui seront recrutés pour mille salariés. Il se monte à 112, loin devant les 45 pour 1.000 des «Etudes techniques ingénierie et R&D» ou le 35 pour 1.000 de «Etudes et conseils». L"informatique fait donc bien partie des «secteurs les plus favorablement orientés pour 2006», conclut l"Apec.
Les cadres informaticiens posent problème
Si l'enquête de l'Apec est basée sur un panel d'entreprises, celle de l'Unedic est exhaustive. L'assurance-chômage s'est adressée au 1.471.658 établissements employeurs dans les 30 Assedic de France. Dans les faits, 417.600 ont répondu. Mais la tendance 2006 est la même que celle pressentie par l'Apec. «Parmi les fonctions d"encadrement, les ingénieurs informaticiens sont les plus recherchés en 2006», note l'assurance-chômage.
Les ingénieurs et cadres de l'informatique figurent dans le Top 10 des métiers pour lesquels il y a le plus de demandes, avec plus de 30.000 projets de recrutements recensés (pour l'immense majorité, des postes permanents). «Tout cela sans les chiffres de la fonction publique et des secteurs qui ne cotisent pas à l'Unedic, remarque Laurent Pouquet au Crédoc, pour expliquer le différentiel avec les chiffres de l'Apec. Par exemple, nous n'avons pas les données pour France Télécom.»
Mais surtout, note l'Unedic dans son enquête, les cadres informaticiens font partie des postes pour lesquels les employeurs reconnaissent avoir le plus de difficultés à recruter : plus de 44% des postes à pourvoir poseraient ainsi problème, quelle qu'en soit la raison (salaires, compétences, etc…). En 2005, ce taux était de 33%, pour un nombre de prévisions de recrutement équivalent.
C'est aussi le cas d'autres métiers du secteur. Les programmeurs et les informaticiens (non-ingénieurs et non-cadres) sont les plus difficiles à trouver de tous les métiers relevant des «fonctions administratives », avec 28,9%. «En fait, nous sommes dans une période de conjoncture qui n'est pas très favorable mais où l'informatique est un secteur porteur», estime Laurent Pouquet. Avec des perspectives d'emploi revenues à un niveau équivalent à celui d'avant le creux de la vague, en 2003.
Ce constat général est entièrement partagé par le Syntec-Informatique qui, lui, n'hésite pas à parler de «pénurie grandissante». De jeunes diplômés, mais aussi de commerciaux, d'architectes et de consultants chez les éditeurs et les SSII. Le syndicat patronal du secteur ajoute que 63% de ses membres ont eu des difficultés à recruter en 2005. Répondre | Répondre avec citation |
On dit maintenant que les informaticiens sont très demandés (voire "difficiles à trouver" !!!) alors qu'on en maintient entre 30 et 40.000 au chômage.
Si vous voulez participer aux débats à ce sujet sur notre FORUM… Répondre | Répondre avec citation |