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Faute de n'avoir pas du tout réduit la «fracture sociale» chère à Jacques Chirac, son gouvernement fait diversion et tente d'œuvrer contre la «fracture numérique». Calqué sur l'opération "micro portable étudiant", le package élaboré par Matignon pour connecter "la France d'en bas" comprend un ordinateur fixe d'entrée de gamme mais «de qualité», des logiciels de bureautique, un abonnement Internet haut débit à 15 € par mois maximum, une installation à domicile et quatre heures de formation, le tout pour 1 euro par jour pendant 3 ans soit un total de 1.095 €. Le mode de financement sera le même : les consommateurs souscriront un prêt auprès d'une banque, l'Etat se portera garant et au bout des trois ans, la machine leur appartiendra. Ce qui peut sembler attrayant, surtout en raison de l'étalement des paiements et de l'accompagnement offert. Et puis, rien de plus simple : cette formule commerciale "tout compris" sera disponible en grande distribution dans le cadre d'un partenariat public-privé.
Près d'1,5 million de foyers seraient potentiellement concernés par cette offre de financement. Cependant, le plafond de ressources des familles éligibles devrait correspondre… à celui du tarif social d'électricité ! Autrement dit, auront le droit à cette aide financière les foyers touchant moins de 5.520 € de revenus par an ! S'il n'évolue pas, un tel critère constitue une sérieuse entrave à ce plan d'équipement car pour ces familles, une facture de 30 € mensuels représente au bas mot 7% de leurs revenus : une subtilité qui a, une fois de plus, échappé à nos dirigeants politiques. Est-ce involontaire ? Si oui, cela en dit long sur leur perception des réalités. Si non, il faut plutôt y voir un nouvel effet d'annonce, tactique aussi classique que grossière en cette période pré-électorale.
Bien sûr, grâce au boom du Web, l'Etat espère également créer d'ici cinq ans plus de 30.000 emplois nouveaux d'assistance informatique et Internet à domicile dans le secteur des services à la personne si chers à Jean-Louis Borloo.
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Commentaires
J'aurais aussi promu les associations qui recyclent des ancien PC qui suffisent amplement pour une utlisation quotidienne grand public (internet, bureautique, lecture de DVD + musique). Pas commercial ça, ca passera pas … Faut bien engraisser les initiateurs de la loi Dadvsi qui prétendent proposer des emplois(Vivendi , Microsoft, Fnac …humm)
Je suis sure que la connexion internet du pauvre sera bridée (téléchargement bridé, peut etre bridage sur certain sites …) Répondre | Répondre avec citation |
Je ne pense pas que la situation que tu décris soit aussi idyllique partout !
Et là où je ferais preuve de critique par rapport à l'accès Internet en ALE, c'est qu'il se limite au site officiel Anpe.fr => à l'heure du progrès technologique, si tu veux aller faire un tour sur d'autres jobboards d'un ordinateur de l'ANPE, non seulement tu n'as pas trop le temps mais c'est impossible. Alors, à l'heure du web, on ne va peut-être pas regretter les offres papier, mais cette "limitation" me semble aussi mesquine que ma supposée mauvaise foi quand on parle de réduire la "fracture numérique". Répondre | Répondre avec citation |