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Accueil Social, économie et politique Exonération des cotisations patronales sur le Smic : Dutreil tente d'enfoncer le clou

Exonération des cotisations patronales sur le Smic : Dutreil tente d'enfoncer le clou

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Dans son discours prononcé hier au «Mondial Coiffure Beauté 2006» à la Porte de Versailles (le plus prestigieux événement de la Coiffure et de la Beauté…), le ministre des PME Renaud Dutreil s'est voulu rassurant en précisant que les exonérations de "charges" patronales promises par le gouvernement aux entreprises de moins de 20 salariés seront appliquées de manière dégressive jusqu'à 1,6 Smic, permettant ainsi d'éviter tout effet de "trappe à bas salaires"...

Le projet de suppression totale des cotisations sociales au niveau du Smic pour les TPE (c'est-à-dire 96% des entreprises françaises) à partir du 1er juillet 2007 est vivement critiqué. Pour ses détracteurs, la mesure favorise les "trappes à bas salaires" en incitant les entreprises à payer au minimum leurs salariés. Mais Renaud Dutreil a affirmé devant le prestigieux salon que cette mesure aurait "un effet non seulement au niveau du Smic mais jusqu'à 1,6 fois le Smic", en étant appliquée de manière dégressive. "Il n'y aura donc pas d'effet de trappe à Smic, comme semblaient le craindre certains".

Hélas, le salaire médian horaire français 2005 étant évalué à 14,22 € brut par la Fédération des employeurs européens (FedEE), le Smic horaire brut étant lui-même fixé à 8,27 €, notons que 1,6 Smic se rapproche curieusement - à 10% près - du salaire médian ! Avec nos 17% de Smicards et la moitié de nos salariés qui gagnent moins de 1.500 € nets par mois, il est certain que le pouvoir d'achat des Français qui travaillent ne file pas à la hausse : de quoi remonter "la France qui se lève tôt" contre celle qu'on prive de boulot, accusée de profiter et de frauder, et à qui l'on réserve des emplois précaires au Smic pour sortir de "l'assistanat".

Revenant sur le rapport de la Cour des comptes qui épingle ces dispositifs, M. Dutreil a estimé que la proposition du gouvernement s'inscrivait "pleinement dans la ligne des préconisations de la Cour" en ciblant les allègements de charges sur les petites entreprises : un sompteux détournement du propos car pour lui, cette "politique sur les bas salaires a fait la preuve de son efficacité" alors que la Cour des comptes parle, au contraire, d'une "efficacité quantitative trop incertaine". Et d'ajouter en s'appuyant sur une étude du ministère de l'Emploi que "si les exonérations étaient supprimées, un million d'emplois seraient supprimés en quelques années"...

Au ministère des PME, le coût de la mesure reste évalué à "650 millions d'euros en année pleine" alors que Gilles Carrez, rapporteur UMP du Budget à l’Assemblée, a avancé la modique somme de 1,5 milliards d'euros sur cette réforme. Coût auquel il faut rajouter l'augmentation de la PPE, futur 13e mois pour les Smicards généreusement offert sur les deniers de l'Etat : 4,2 milliards d'euros. Encore un détournement de fonds publics qui va soulager les poches des entreprises pour un impact quasi nul sur la création d'emplois dignes de ce nom.

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Mis à jour ( Mardi, 19 Septembre 2006 01:34 )  

Commentaires 

 
0 # superuser 2006-09-19 00:41 Écoutez-les, ces bons apôtres : les Français gagneraient trop et ne travailleraient pas assez.

Les chiffres sont pourtant accusateurs : le nombre de travailleurs (près de 17% des effectifs du privé) payés au salaire minimum a doublé en douze ans. 85% des salariés gagnent moins de 2.000 euros par mois. La France n’arrive d’ailleurs qu’en 14ème position européenne pour le salaire médian (14,22 euros brut de l’heure), celui qui sépare la France en deux parties égales. Derrière le Danemark, la Suisse, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Italie, la Grande-Bretagne et la Belgique. Selon les normes européennes, la France compte 7 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté.

Ce constat, qui s’accompagne d’un niveau de chômage élevé, d’une précarité croissante et d’une baisse des cotisations sociales, signe l’échec des politiques d’abaissement du coût du travail conduites depuis vingt ans. En revanche, elles ont accru la part des richesses créées qu’accapare le capital au détriment du travail. Les profits des grandes entreprises françaises ont augmenté de 33% en 2005. Les rémunérations faramineuses que s’octroient les PDG du CAC 40 ne sont qu’amuse-gueule au regard des dividendes que s’octroient les grands actionnaires.

Le gouvernement n’en a cure. Il s’apprête à refuser d’instituer un vrai coup de pouce au SMIC. Celui-ci augmenterait de façon mécanique (du fait de la hausse des prix essentiellement ) de 2,8%, auxquels s’ajouteraient au mieux 0,2%. «Un chouïa trop élevé par rapport aux critères objectifs d’inflation et de productivité», a osé déclarer Laurence Parisot, la présidente du MEDEF. Il faut croire que plus on est riche, plus on a le sens des dépenses…

Cette décision du gouvernement Villepin-Sarkozy n’est pas seulement choquante, elle est aussi néfaste pour l’intérêt général. Une stagnation du pouvoir d’achat pour 17% des Français fait patiner l’ensemble des revenus salariés appuyés sur le plancher du SMIC, et donc la consommation, qui reste le moteur essentiel de la croissance dans notre pays. Ainsi, sont creusés les déficits des publics ou sociaux.

L’exigence d’une augmentation du pouvoir d’achat parcourt la société française. Elle devient de plus en plus pressante, au point que Nicolas Sarkozy a dû faire état jeudi, à Agen, de cette «France qui travaille de plus en plus dur et ne se sent pas payée de retour». Mais lorsqu’il s’adresse à «celui qui est démoralisé de voir que l’assistance paye mieux que le travail», il ne propose pas d’augmentation réelle des revenus. Il veut, en copiant le modèle américain, baisser les cotisations sociales, et donc la protection sociale. C’est une fausse monnaie qu’il entend distribuer.

Le pays a besoin de tout autre chose que de hausses à doses homéopathiques. Ce qui plombe notre économie, c’est bien le poids des bas salaires. La proposition socialiste d’une augmentation du SMIC à 1.500 euros à la fin du prochain quinquennat (il est aujourd’hui de 1.217 euros brut) reste, une fois pris en compte le rythme de l’inflation, plus symbolique qu’efficace, et loin des revendications de l’électorat populaire. La CGT a lancé une campagne en exigeant 1.500 euros tout de suite. La gauche, si elle veut répondre à l’attente de notre peuple, doit oser porter ses engagements à cette hauteur et se donner les moyens de les tenir. Ce n’est pas promettre la lune, mais la justice. Tout simplement.

(Source : L'Humanité du 26/06/06)
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0 # superuser 2006-09-19 01:15 C'est au Danemark que le salaire horaire médian est le plus élevé. La France, avec 14,22 euros de l'heure, est le seul grand pays européen à ne pas figurer dans le "Top 10".

En Europe, l'unicité salariale est loin d'être atteinte. Entre le salaire horaire médian le plus bas et le salaire horaire médian le plus haut, il faut tout simplement multiplier par 87. Un salarié danois peut espérer être rémunéré à hauteur de 27,89 € de l'heure. Pendant ce temps, son collègue moldave devra se contenter de 0,32 €.

Ces chiffres sont issus du rapport "Pay in Europe 2004" réalisé par la Fédération des employeurs européens (FedEE). Ce rapport, qui couvre 46 pays européens, a été réalisé à partir des données salariales collectées sur 30 emplois différents et sur 3 tailles d'entreprise différentes (TPE, PME et grands comptes). Les chiffres, exprimés en brut, ne tiennent pas compte d'un certain nombre davantages salariaux : primes, 13ème mois, participation aux résultats, aides sociales compensatoires…

A ce petit jeu, l'Europe des salaires laisse apparaître un double clivage Nord-Sud et Ouest-Est. Le Danemark, la Suisse, le Luxembourg, la Norvège et l'Allemagne s'imposent en tête avec un salaire horaire médian supérieur ou proche des 20 €. En bas de l'échelle, se trouvent la Bulgarie, la Serbie ou encore la Moldavie, avec cette fois un salaire inférieur à 1 € de l'heure.

Le classement des 30 premiers pays européens selon le salaire horaire médian brut (source FedEE) :

Rang/Pays/Ratio du salaire médian
1/ Danemark/ 100
2/ Suisse/ 79
3/ Luxembourg/ 72
4/ Norvège/ 69
5/ Allemagne/ 63
6/ Pays-Bas/ 61
7/ Italie/ 60
—/ Ile de Man/ 60
9/ Royaume-Uni/ 58
10/ Iles Faroe/ 56
11/ Jersey/ 55
12/ Suède/ 54
13/ Belgique/ 52
14/ France/ 51
—/ Finlande/ 51
—/ Irlande/ 51
—/ Autriche/ 51
18/ Espagne/ 37
19/ Islande/ 36
20/ Gibraltar/ 33
—/ San Marin/ 33
22/ Chypre (zone grecque)/ 32
23/ Andorre/ 26
24/ Grèce/ 25
25/ Slovénie/ 21
26/ Portugal/ 19
27/ Malte/ 18
28/ Croatie/ 13
29/ Hongrie/ 12
—/ Turquie/ 12

La France, selon le rapport de la FedEE, affiche un salaire médian de 14,22 €. Situé en 14ème place, l'Hexagone est le seul grand pays européen à ne pas accrocher le "top dix" du classement. Le Royaume-Uni, en neuvième position, enregistre une rémunération de 16,12 € de l'heure.

On notera, pour finir, que le classement des croissances enregistrées d'une année sur l'autre couronne les futurs pays membres de l'Union européenne. La Slovaquie (+ 11,3%), l'Estonie (+ 9,8%) et la Lettonie (+ 9,6%) enregistrent les meilleures progressions sur leur salaire horaire médian. A l'inverse, le Portugal encaisse la baisse la plus importante avec un recul de 1,8%.

(Source : Le Journal du net)
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