Pourquoi ? Comment ? Un début d'explication sur le cas Noos résumé par un client mécontent dans le courrier des lecteurs de Libération :
« Noos-UPC aurait-il besoin de conseils marketing ? Alors même que l'AFIC (Association française des investisseurs en capital) tente de faire passer le message que les fonds d'investissement n'ont pas qu'un objectif de création de valeur financière, on apprend que Cinven supprime les deux tiers de ses effectifs en France. Avec un objectif de réduction des coûts… En tant que client, je paie malgré tout une fortune pour un accès à un service dont les frais sont rentabilisés depuis longtemps (mais c'est la réalité capitalistique) et avec un service clientèle payant (0,34€ la minute) qui ne comprend rien aux besoins de la clientèle, des télérépondants qui ne font que suivre la démarche commerciale affichée sur leur ordinateur (à ce propos je conseille l'excellent livre de notre ami Benoît Duteurtre, "Service Clientèle")...
Pourtant, la démarche marketing insiste sur trois points : adaptation aux besoins (raté), satisfaction (re-raté) et fidélisation (obligatoire contractuellement pour 12 mois). Cinven n'a donc rien compris au marketing et à la communication… A croire que ses financiers ne lèvent pas leurs yeux de leurs tableaux Excel. Messieurs de Cinven, messieurs de Noos-UPC, au-delà des aspects humains de ces 860 licenciements (qui sont les règles de l'économie me direz-vous), c'est sur la clientèle qu'il faut se concentrer, car c'est elle qui diminuera vos «coûts» par sa satisfaction et le bouche à oreille...
Couper le cordon avec ses salariés, c'est arithmétique. Couper le cordon avec ses clients, c'est illogique. »
Le cas Noos est révélateur d'un mode de fonctionnement très en vogue dans les jeunes entreprises, basé sur le mépris du client considéré comme un pigeon à plumer (qualité, honnêteté et fidélisation ne sont plus de mise) et le mépris de ses collaborateurs, qu'ils soient salariés ou sous-traitants. Il semblerait que l'unique finalité de toute activité économique soit désormais de faire du fric, mal mais vite : le travail en soi n'a plus de valeur, les individus non plus, il ne s'agit pas de durer mais d'engranger par l'arnaque. L'expression de cette mentalité - qui mène tout droit au chômage - contribue à entretenir la mauvaise image des entreprises.
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