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Accueil Social, économie et politique Licenciements chez Noos : un cas d'école

Licenciements chez Noos : un cas d'école

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Un "massacre" d'emplois chez les câblo-opérateurs et leurs sous-traitants, c'est ce que dénonce la CFTC, affirmant qu'après le plan de restructuration prévu chez Noos-UPC France, "ce sont près de 3.000 emplois et près de 200 sous-traitants qui auront disparu en 5 ans" dans ce secteur.

Pourquoi ? Comment ? Un début d'explication sur le cas Noos résumé par un client mécontent dans le courrier des lecteurs de Libération :

« Noos-UPC aurait-il besoin de conseils marketing ? Alors même que l'AFIC (Association française des investisseurs en capital) tente de faire passer le message que les fonds d'investissement n'ont pas qu'un objectif de création de valeur financière, on apprend que Cinven supprime les deux tiers de ses effectifs en France. Avec un objectif de réduction des coûts… En tant que client, je paie malgré tout une fortune pour un accès à un service dont les frais sont rentabilisés depuis longtemps (mais c'est la réalité capitalistique) et avec un service clientèle payant (0,34€ la minute) qui ne comprend rien aux besoins de la clientèle, des télérépondants qui ne font que suivre la démarche commerciale affichée sur leur ordinateur (à ce propos je conseille l'excellent livre de notre ami Benoît Duteurtre, "Service Clientèle")...
Pourtant, la démarche marketing insiste sur trois points : adaptation aux besoins (raté), satisfaction (re-raté) et fidélisation (obligatoire contractuellement pour 12 mois). Cinven n'a donc rien compris au marketing et à la communication… A croire que ses financiers ne lèvent pas leurs yeux de leurs tableaux Excel. Messieurs de Cinven, messieurs de Noos-UPC, au-delà des aspects humains de ces 860 licenciements (qui sont les règles de l'économie me direz-vous), c'est sur la clientèle qu'il faut se concentrer, car c'est elle qui diminuera vos «coûts» par sa satisfaction et le bouche à oreille...
Couper le cordon avec ses salariés, c'est arithmétique. Couper le cordon avec ses clients, c'est illogique. »

Le cas Noos est révélateur d'un mode de fonctionnement très en vogue dans les jeunes entreprises, basé sur le mépris du client considéré comme un pigeon à plumer (qualité, honnêteté et fidélisation ne sont plus de mise) et le mépris de ses collaborateurs, qu'ils soient salariés ou sous-traitants. Il semblerait que l'unique finalité de toute activité économique soit désormais de faire du fric, mal mais vite : le travail en soi n'a plus de valeur, les individus non plus, il ne s'agit pas de durer mais d'engranger par l'arnaque. L'expression de cette mentalité - qui mène tout droit au chômage - contribue à entretenir la mauvaise image des entreprises.

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Mis à jour ( Mercredi, 20 Septembre 2006 13:30 )  

Commentaires 

 
0 # Maxerem 2006-09-20 13:17 Les (jeunes) entreprises se mettent ainsi au diapason de notre jeune société, le client, lui-meme "zappe" de plus en plus vite ses fournisseurs: tous les jours, il y a mieux, moins cher, ailleurs!
Les politiques sont au diapason depuis longtemps: les promesses mirobolantes font partie intégrante du marketing électoral depuis qques décennies, on se fait élire et puis après on avisera.

Faites signer le client d'abord, pour le service ? Pas de problème, tout sera parfait.

Si tout n'est pas parfait, la boite dépose son bilan, il y a des des clients mécontents, des salariés sur le carreau, des actionnaires ruinés, et quelques malins, qui après avoir monté l'opération et s'etre rempli les poches disparaissent dans la nature quelque temps - et beaucoup plus fort ! - réapparaissent pour monter un autre coup !

En politique, c'est pareil, étonnant ce qui se passe en Hongrie…

Les médias adorent ces feuilletons, après tout, ils en vivent ! Mais qui oblige le client - ou l'électeur - à avaler tout rond tout ce que lui propose le marketing ?

Nous vivons une époque formidable ! Ca me rappelle le regretté Reiser
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0 # superuser 2006-09-20 13:18
• La direction de France Télécom a présenté hier un "plan de redéploiement" des services de renseignements téléphoniques (118) concernant "plusieurs centaines" de salariés et dénoncé par les syndicats qui redoutent environ 680 suppressions d'emplois pour fin avril 2007.

• L'enseigne de prêt-à-porter Burton, qui appartient au groupe Omnium, va supprimer 261 emplois dans l'ensemble de ses 137 magasins en France, sur un total de 1.225 salariés.

• L'enseigne de prêt-à-porter masculin Devred, qui appartient aussi au groupe Omnium, a annoncé la suppression de 100 emplois dans l'ensemble de ses 132 magasins en France, sur un total de 772 salariés.

Thouvale Industrie/Tuyauterie Rhénane, une PME de matériels de protection contre l'incendie dans le Haut-Rhin, a été liquidée hier sans que son dirigeant-fondateur ait apporté la moindre explication à ses 75 salariés qui se retrouve sur le carreau.

• La papeterie De Mauduit de Quimperlé (Finistère), spécialisée dans le papier à cigarettes et propriété du groupe américain Schwitzer, a annoncé hier la suppression de 210 emplois sur ses 950. Parallèlement, un plan d'investissements de 18 millions d'euros servira à moderniser les équipements.

58 emplois vont être supprimés dans deux entreprises textile des Vosges, dont l'une a été mise en liquidation judiciaire (Eugène-Georges du Val d'Ajol) et l'autre procède à un plan social (Mathieu et fils à Deycimont).

• Quelque 400 salariés de l'usine Flextronics de Châteaudun (Eure-et-Loir) menacée de fermeture attendent qu'on scelle leur sort d'ici l'an prochain. Au total 800 emplois - directs et indirects - seraient en jeu.

Et pendant ce temps, le groupe informatique américain DELL va ouvrir une deuxième usine européenne d'assemblage d'ordinateurs en créant une usine… à Lodz, en Pologne, qui emploiera 1.000 personnes dans un premier temps.
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