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Accueil Social, économie et politique Le CNE a du plomb dans l'aile

Le CNE a du plomb dans l'aile

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Le "contrat nouvelles embauches" de Dominique de Villepin n'a pas eu l'effet escompté, et c'est une étude du ministère de l'Emploi (DARES) qui le confirme.

Deuxième du genre - la précédente était parue en juin dernier - et réalisée entre octobre 2005 et novembre 2006 auprès des chefs d'entreprise ayant procédé à une déclaration unique d'embauche en CNE, CDI ou CDD de plus d'un mois, cette étude constate que "le nombre de salariés en CNE à la fin 2006 apparaît près de deux fois plus faible que le total des flux d'embauche estimés sur 2005 et 2006 : de l'ordre de 360.000 à 460.000 salariés, sur la base d'estimations très frustres, contre 785.000 intentions d'embauches recensées sur l'ensemble des deux années" par l'ACOSS (Agence centrale des organismes de Sécurité sociale).

73% d'aubaine, 8% de nécessité. Seuls 8% des chefs d'entreprise ayant embauché en CNE disent qu'ils n'auraient pas recruté si le CNE n'avait pas existé, tandis que "plus de sept fois sur dix, les chefs d'entreprise déclarent qu'ils auraient embauché à la même date sous une autre forme de contrat".

Un CNE sur deux rompu dans l'année. Les réponses des chefs d'entreprise suggèrent que "le CNE a permis d'accélérer les embauches dans les petites entreprises" et qu'il est utilisé "pour tester plus longtemps les salariés et se prémunir d'une éventuelle baisse d'activité". Ce qui explique que, pour les salariés embauchés en mai 2006, 60% travaillent encore dans l'entreprise 6 mois après contre près de 80% pour les CDI. Et qui explique que, parmi les salariés embauchés en CNE au mois d'octobre 2005, 70% travaillaient encore dans la même entreprise au bout de 6 mois et 50% au bout d'un an. Sur douze mois, un sur quatre a démissionné et le quart restant a quitté l'entreprise à l'initiative de l'employeur ou d'un commun accord avec ce dernier.

Profil. L'enquête a déterminé que les salariés en CNE sont plus souvent des hommes jeunes, peu diplômés, employés à temps complet et au Smic. Bien que 13% d'entre eux avait déjà travaillé dans l'entreprise auparavant (en CDD ou en tant qu'intérimaires ou apprentis), au bout d'un an seuls 3% ont vu leur contrat se transformer en CDI "classique".

Bataille juridique. Etonnament, le recours juridique ne concerne que 4% des CNE, proportion identique à celle des CDI.

Moralité : dix-huit mois après sa création, le CNE n'a qu'une incidence limitée sur l'emploi, que ce soit en création nette ou en consolidation, et la précarité de sa nature n'est plus à démontrer. Le CNE n'est qu'un contrat de plus, et son abrogation ne procurera aucun regret.

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Mis à jour ( Mardi, 20 Février 2007 18:19 )  

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