Tout a commencé avec l'interpellation d'un voyageur circulant sans billet dans le métro. Un incident banal qui a dégénéré de manière imprévisible, tournant à l'affrontement entre jeunes et forces de l'ordre, avant un retour au calme entre minuit et une heure du matin lorsque la police a réussi à évacuer les lieux par une série de charges et à grand renfort de gaz lacrymogène. Le dernier noyau de manifestants dispersé, les forces de l'ordre ont encore dû poursuivre le jeu du chat et de la souris avec quelques petits groupes violents dans les rues autour de la gare. Les rames de métro des lignes 4 et 5, après avoir évité de marquer l'arrêt au début des incidents, stoppaient normalement à la gare du Nord en milieu de soirée.
Selon la préfecture de police, neuf personnes ont été interpellées dont le voyageur sans billet, un homme de 33 ans accusé d'avoir frappé les agents de la RATP qui l'avaient vu sauter un portique et avaient tenté de le contrôler. Il avait été rapidement maîtrisé par une patrouille de gendarmes passant non loin de là. Mais quelques dizaines de témoins, parmi lesquels de nombreux jeunes, ont estimé que l'interpellation avait été trop brutale et ont commencé à se masser devant le local de la RATP dans lequel le suspect avait été dans un premier temps retenu, avant d'être évacué vers un commissariat.
Boutiques vandalisées, début d'incendie. Des renforts de policiers et de gendarmes sont rapidement intervenus. Sous le regards de centaines de témoins et d'usagers du métro coincés sur place, une foule de plus en plus hostile, vite motivée par la présence de caméras de télévision, a commencé à jeter des projectiles (surtout des bouteilles de soda en plastique et des fruits) sur les forces de l'ordre. Les policiers ont répondu par de courtes charges et des jets de gaz lacrymogène, dont les effluves se sont répandues dans les couloir et dans la gare, faisant tousser et pleurer tous les gens alentour.
Certain jeunes, armés de caddys ou de poteaux métalliques utilisés dans le métro pour délimiter les files d'attente, ont tenté de casser des vitrines de commerces, des distributeurs automatiques de boissons et de friandises, des panneaux d'affichage et des vitres de séparation. Un début d'incendie a été allumé dans un stand d'accueil de la RATP, mais a été rapidement maitrisé par les pompiers. Dans la station, le rideau de fer d'une boutique a été tordu, dans une tentative de l'ouvrir, mais les lieux ont été vite gardés par un cordon de police. Aux cris de "Sarkozy, enc...!", "Police partout, justice nulle part !" ou "A bas l'Etat, les flics et les patrons !", les jeunes émeutiers ont insulté policiers et gendarmes, dont certains en tenue anti-émeute.
Dans un communiqué publié dans la soirée, le porte-parole du PS Julien Dray a estimé ces affrontements "illustrent le climat de tension, le fossé et la violence désormais installés entre la police et la population". Un commentaire rejoint par celui de Marie-George Buffet, dénonçant également la "tension dans ce pays".
(Source : TF1/LCI)
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