L'emploi est le principal objectif des allocataires des trois principaux minima sociaux, revenu minimum d'insertion (RMI), allocation de solidarité spécifique (ASS, versée aux chômeurs en fin de droit à l'indemnisation par l'Unedic) et allocation de parent isolé (API, perçue jusqu'aux trois ans de l'enfant). "Parmi les allocataires toujours inscrits dans les minima sociaux, la majorité recherche un emploi" à la mi-2006, et ce "bien que certains d'entre eux travaillent déjà", indique une étude du ministère de la Santé sur la trajectoire des allocataires de minima sociaux entre la fin 2004 et la mi-2006. Mais cet objectif reste hors de portée pour une majorité d'entre eux.
En effet, seules 30% des personnes au RMI ou en ASS fin 2004 sont sorties du dispositif dix-huit mois plus tard, révèle l'étude. Dans plus d'un cas sur deux, ces personnes occupent un emploi à la mi-2006 (46% des sortants du RMI, 49% des sortants l'ASS). En revanche, un sortant de l'API sur deux s'inscrit au RMI à l'échéance de son allocation et seuls 20% des anciens allocataires de l'API occupent un emploi à la mi-2006.
Quels sont les emplois auxquels accèdent les personnes sortant des minima sociaux ? Dans plus d'un quart des cas il s'agit d'un contrat aidé. Mais "près d'un ancien allocataire sur trois est toutefois titulaire d'un CDI classique et semble inséré durablement dans l'emploi", souligne l'enquête. Reste que les contrats à temps partiel "occupent une place prépondérante" parmi les emplois trouvés, et huit fois sur dix ce temps partiel est subi par les intéressés.
Mais si l'accès à l'emploi est "un facteur important de sortie des minima sociaux, il ne le permet pas toujours, notamment si l'emploi occupé est à temps très partiel", note l'étude. Le travail à temps partiel concerne les allocataires du RMI, de l'ASS ou de l'API dans une proportion encore plus grande que chez les sortants des minima sociaux : c'est le cas de six à huit emplois qu'ils occupent sur dix. Or, ces temps partiels étant parfois très courts, certains allocataires perçoivent un salaire inférieur au seuil des ressources qui limite le droit à une prestation. Ils cumulent donc durablement les deux sources de revenus.
Si une majorité des allocataires de minima sociaux (ASS et RMI, la charge des enfants en bas âge limitant cette possibilité pour les personnes en API) recherchent activement un emploi, ils expriment un certain nombre de handicaps qui les empêchent selon eux d'en trouver un, au premier rang desquels leur faible niveau d'études (1). L'absence de moyens de transport est une difficulté souvent citée comme un frein au retour à l'emploi, ainsi que l'âge pour les personnes en ASS. En revanche, l'accompagnement individuel par un travailleur social "référent" apparaît comme "un facteur positif d'insertion professionnelle" pour les personnes au RMI, davantage que "la participation à des actions d'insertion".
(Source : La Tribune)
(1) NDLR : nous tenons à apporter un bémol à cette allégation, car de plus en plus de RMIstes sont diplômés voire très diplômés, et la majorité des allocataires de l'ASS avaient une expérience professionnelle conséquente avant de perdre durablement leur emploi.
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